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[Coupe] Sporting-Benfica : le « derby du Portugal » en version luxembourgeoise


La magie de la Coupe, c'est de voir des affrontements parfois inattendus. Comme ce «derby du Portugal» entre le Hamm Benfica (photo) et les leaders de D1 du Sporting Club Steinfort. (illustration Julien Garroy)

[32e de finale] Sporting-Benfica, le «derby du Portugal» mais version luxembourgeoise, c’est ce dimanche ! Forcément, ce sera chaud.

La magie de la Coupe, c’est de voir des affrontements parfois inattendus. Comme ce «derby du Portugal» entre le Hamm Benfica et les leaders de D1 du Sporting Club Steinfort. L’occasion de parler des anciens pensionnaires de BGL Ligue (c’était en 2008/2009) avec Patric Schank (62 ans), le président steinfortois depuis une dizaine d’années.

Ce « Sporting-Benfica », c’est un peu le tirage idéal pour votre club, non ?

Patric Schank : Absolument ! Forcément, ce sera un peu David contre Goliath vu le niveau affiché par notre adversaire, mais je suis content qu’on puisse jouer un match où il devrait y avoir une belle ambiance. En espérant, bien évidemment, que tout se passe bien entre les spectateurs qui seront présents. On sait que les supporters latins peuvent parfois être très chauds dans certaines circonstances. J’aimerais avant tout que cela reste une fête !

Vous avez ressenti beaucoup d’engouement pour ce match ?

Oui. Je ne suis pas adepte des réseaux sociaux, mais notre vice-président m’a dit que des centaines personnes avaient indiqué sur Facebook qu’ils comptaient y participer. Et le club de supporters du Sporting situé à Differdange nous a déjà signifié qu’il comptait se déplacer pour l’occasion. Dans un match de championnat normal, nous devons attirer 50 à 80 personnes. Ici, nous en espérons 300 à 400. Si c’est le cas, on pourra dire qu’on aura eu droit à un affrontement comme on a vécu par le passé. On a ainsi déjà accueilli 800 spectateurs lorsqu’on a évolué en BGL Ligue voici une dizaine d’années (NDLR : c’était en 2008/2009).

Cette saison-là, c’est aussi la dernière fois qu’on a assisté à ce derby…

En match officiel, oui. Si nous avions passé une année plutôt compliquée parmi l’élite, avec une relégation à la clé, les deux rencontres avaient été de belles réussites, même si nous les avions perdues toutes les deux si ma mémoire est bonne (NDLR : elle l’est, 0-1 et 1-2). Pas mal de Portugais de la région nous supportaient alors, mais ils n’ont pas vraiment suivi lorsque nous avons commencé à descendre les échelons. C’est une petite déception, mais ils seront peut-être de retour ce dimanche.

Vous avez été sacrés champions de D2 la saison dernière et vous êtes actuellement en tête de votre série de D1 avec un 9 sur 9. Vous amorcez votre remontée ?

On a vécu une belle année avec une différence de buts positive de plus de 80, un meilleur buteur à 44 réalisations… On n’a perdu qu’une seule rencontre… la dernière. On méritait donc 1 000 fois d’accéder à la D1. Maintenant, concernant l’actuelle saison, on a remporté nos cinq matches officiels disputés (trois en championnat, deux en Coupe). La confiance règne. Je touche du bois! Mais, de prime à bord, notre seule ambition est de nous maintenir. La D1, c’est un bon niveau pour un petit club comme nous. Après, on ne va pas empêcher les joueurs de gagner des matches (il sourit).

On connaît forcément mal votre cadre…

L’équipe est jeune mais on retrouve, par exemple, l’ancien joueur de Pétange ou de l’US Esch, Ben Chabane, le défenseur géorgien Lasha Sikharulidze qui a un passé pro ou le Portugais Aires Lima qui a joué dans son pays. On possède un budget de 100 000 euros (tout compris). Chez nous, personne n’a de fixe et les joueurs ne touchent que des primes de match. On ne fera plus jamais de folie comme on a pu en commettre lorsqu’on évoluait en BGL Ligue. Mais on possède un bon entraîneur avec Ronald Martinelli, l’ancien adjoint de Pétange. Il est un peu l’architecte de cette équipe.

Vous vous donnez combien de chances de réaliser l’exploit ce dimanche ?

Allez, je vais nous donner 49% et 51% à notre adversaire (il sourit). Mais je le répète, à mes yeux, ce qui est le plus important, c’est que le public soit au rendez-vous. Que cela reste un beau souvenir pour tout le monde.

Quels sont vos liens avec le Sporting Clube de Portugal ?

Cela fait 10 ans que nous sommes une de leurs (nombreuses) filiales. Et j’avoue être déçu et un peu triste du peu d’intérêt qu’ils nous marquent. Je ne parle évidemment pas de soutien financier, je sais qu’il y a plus de 200 filiales. Certes, j’ai eu la chance de rencontrer le président lorsqu’il était présent au Luxembourg pour l’inauguration d’un fan- club mais, à l’époque, on n’avait même pas reçu un télégramme de félicitations lorsque nous avons accédé à la DN voici dix ans. Ce serait quand même bien qu’on nous propose une fois d’accueillir nos jeunes en stage. Même si on doit y mettre de notre poche…

Entretien avec Julien Carette