L’Avenir Beggen s’est rappelé le week-end dernier au bon souvenir de beaucoup en éliminant Mondercange (PH). De bon augure en vue d’une saison qui doit être celle du retour en PH.
Imaginez : cela faisait sept ans que l’Avenir Beggen n’était pas parvenu à éliminer une équipe de niveau supérieur en Coupe de Luxembourg. Depuis un fameux 16e de finale qui l’avait vu éliminer un Fola Esch qui allait être sacré champion du Luxembourg quelques mois plus tard. Et Damien Raths, président depuis juillet 2013, n’était pas là pour voir cette qualification au bout des prolongations face à Mondercange, l’actuel deuxième de Promotion d’honneur. Retenu par des obligations professionnelles du côté de Francfort.
«Mais on m’a forcément raconté, en m’informant au fur et à mesure de tous les évènements…», souriait celui qui est sans doute toujours le plus jeune président d’un club de foot au Luxembourg, du haut de ses 34 ans. Et forcément, lorsqu’il a entendu qu’au bout de 30 secondes Mondercange menait 0-1, il s’est dit «eh merde…». Il a alors forcément pensé que ce match pouvait déjà être fini. Car en général, en Coupe, le plus dur pour les équipes de niveau supérieur, c’est d’ouvrir la marque.
Mais ici, ses joueurs ont su réagir, égalisant avant de prendre l’avantage juste avant l’heure de jeu. Il s’est, à nouveau, dit «eh merde» lorsque Mondercange a égalisé à un quart d’heure de la fin. Avant de pouvoir exulter en prolongations sur le but du 3-2 signé Rafik Aliouche, puis au coup de sifflet final.
Beggen reverra donc les 16es de finale de cette Coupe. Et ce pour la première fois depuis la saison 2015/2016. C’est dire si le glorieux passé de ce club historique du foot luxembourgeois qui a remporté cette épreuve à sept reprises (la dernière datant de 2001/2002), mais aussi six titres de champion du Luxembourg ou le même nombre de Coupes du Prince, paraît loin.
Deux saisons «complètement pourries»
«Ces dernières années ont vraiment été très, très décevantes. On vient même de vivre deux exercices, n’ayons pas peur de mots, complètement pourris : 2016/2017 et 2017/2018. Deux saisons sans doute pas aussi noires que les années 2002 ou 2003 où, en raison de soucis financiers, le club n’avait pas été loin de la faillite.
Mais, même aujourd’hui, deux ans plus tard, elles restent toujours difficiles à avaler pour moi. La première où on avait perdu notre buteur Benjamin Runser (parti à Hamm) sans réussir à le remplacer qualitativement, finissant dernier en PH avec 6 petits points. Puis la suivante où on a perdu près de 20 joueurs et fait une deuxième culbute consécutive, de D1 en D2 cette fois…» Un niveau auquel le club n’avait plus évolué depuis 1959. C’est dire la descente aux enfers!
Mais désormais, l’Avenir semble un peu plus radieux. La dynamique est en tout cas bien meilleure. Un redressement débuté sous la houlette de Niki Wagner, l’ancien de la Jeunesse, du Swift ou d’Etzella, et poursuivi avec Jorge Fernandes, l’actuel entraîneur. «On est remontés en D1, avant de vivre une saison tranquille à ce niveau l’an passé», continue Damien Raths.
Des renforts qui comptent plus de 200 matches en BGL Ligue
Et aujourd’hui, Beggen semble armé pour jouer les ténors à cet étage. «On a construit une équipe pour tenir les premiers rôles, oui. Le top 3 en tout cas…» Avec quelques gros noms. Quatre ou cinq éléments ont ainsi débarqué du Hamm Benfica, dont Pessoa ou l’arrière droit Arantes dont Dan Santos disait voici pas si longtemps qu’il était le meilleur latéral de BGL Ligue. Filipe Ribeiro (Pétange) est aussi arrivé. «Ainsi que quelques éléments de Grevenmacher qui ont connu la BGL Ligue. En tout, nos renforts de cet été comptent d’ailleurs plus de 200 matches à ce niveau», sourit Raths.
Mais n’allez pas croire que Beggen a cassé sa tirelire pour autant. «Vu notre histoire et la crise financière que l’on a connue voici 20 ans, il serait particulièrement malvenu de faire des folies. On va plutôt dire qu’on a profité du coronavirus pour notre recrutement. On n’a pas offert à ces joueurs des contrats meilleurs que ce qu’ils avaient. On a surtout profité du fait que Hamm, par exemple, n’a pas souhaité conserver ces hommes.»
«Si on ne monte pas en PH cette saison, je serai déçu»
«On s’est rendu compte pendant les matches amicaux disputés cet été qu’on pouvait rivaliser avec des clubs de PH», reprend le président. Cela s’est donc confirmé dimanche sur la pelouse du stade Henri-Dunant. Et ça, même si des éléments importants comme Keiven Goncalves, Filipe Ribeiro ou Claudio Borges, l’actuel meilleur buteur de la D1 série 2, avaient été laissés au repos et n’étaient pas dans le onze.
La question vient donc d’elle-même : est-ce que ce ne serait pas l’année ou jamais pour Beggen de remonter à l’étage supérieur? D’autant que, comme le précise Raths, «plusieurs gros concurrents, tels Schifflange, Berbourg ou Bettembourg, ont profité du changement de format en PH pour monter à cet échelon cet été».
«J’avoue que je serais déçu si nous ne montions pas en fin de saison. Car le club a tout mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi», glisse celui dont le club pointe actuellement à la troisième place de la D1 série 2, à deux points du leader Itzig.
«Depuis que je suis à la tête de ce club, l’ambition a toujours été de retrouver le BGL Ligue. Sans un investisseur ni un gros sponsor, ce n’est pas simple. Mais, comme dans tous les clubs historiques, on constate que lorsque les résultats sont au rendez-vous, les gens ont tendance à revenir à Beggen. Qu’ils soient supporters ou sponsors.» La victoire appelle la victoire. C’est le long chemin qui attend l’Avenir Beggen…
Julien Carette