La réserve de Rosport boucle une jolie saison, qui l’aura vue terminer sur le podium en championnat et avec un trophée dans les mains. Que demander de plus ?
Après avoir éliminé le Fola, pensionnaire de la 1re classe, au tout début de l’aventure, la Jeunesse rêvait de se payer le scalp de Rosport en finale, troisième meilleure équipe du pays chez les réserves.
La Jeunesse n’était pas favorite de sa finale des réserves, hier à Munsbach. Y’avait-il une pointe de stress, au moment d’aborder cette septième rencontre de Coupe de la saison? Toujours est-il que pendant quinze minutes, cela a tellement flotté dans la défense eschoise, le temps de mettre en route, que la Coupe leur a déjà plus ou moins filé sous le nez, même s’ils ne le savaient pas encore.
C’était même un moindre mal pour la Vieille Dame, de n’être menée que 0-1 après une entame aussi fébrile, puisqu’après cinq secondes de jeu, Pott se retrouve seul devant Krecké, mais dévisse, et que sur une vulgaire touche, Freilinger se faufile entre les deux défenseurs centraux pour tenter un lob qui échoue d’un rien au-dessus.
Entre ces deux énormes occasions de but, Krischler a récupéré un centre au deuxième poteau et vu son tir contré par les jambes de Lemaire. Le ballon prend alors une trajectoire impossible sur le petit côté de Krecké, qui n’y peut absolument rien (0-1, 10e).
La première opportunité eschoise intervient à la demi-heure de jeu, sur un centre en retrait de Menichetti, mais Proietti se fait ôter le ballon par un tacle rageur de Michels. Dans la foulée, Ferreira ne se couche pas assez sur une volée en bonne position, à la retombée d’un coup-franc (32e). Cela file au-dessus et les hommes de Pedro Catalina, qui rateront encore l’occasion de revenir sur un centre en retrait… dans le dos de De Jesus (34e), rentrent aux vestiaires avec le vague sentiment que c’est encore possible.
Hubert fait parler son expérience
Pour aller chercher le trophée dans cette finale a priori déséquilibrée, mais finalement pas tant que ça, il faudra toutefois de la réussite. Et si la Vieille Dame se raccroche aux branches (sans le tacle de Menichetti, le centre de Krischler aurait sûrement offert le 0-2 à Bermes à la 53e), Proietti manquera le coche à l’heure de jeu : son tir en pivot de l’entrée de la surface de réparation fracasse le poteau droit de Lieser (62e). Le frangin de Jonathan, ancien international éphémère, n’aura d’ailleurs jamais la chance de remettre la Jeunesse en position de soulever le trophée : il est signalé hors-jeu juste avant de pousser au fond (80e). Esch ne reviendra pas, au grand dam de ses supporters.
Le Victoria, lui, va finir par sécuriser l’affaire. Pas par l’excellent Freilinger, qui va fracasser la barre de Krecké du point de pénalty, après avoir pris tout son temps pour contrôler et prendre sa position de tir (68e), mais par le très expérimenté Hubert, 42 ans et qui va faire parler son âge, donc son expérience, ses centimètres, donc son jeu de tête… À la 82e minute, il est ainsi absolument seul au deuxième poteau, pour déposer un corner dans la lucarne de Krecké.
C’est plié. Un an après avoir raflé le titre en championnat, les réservistes de Rosport, sous les yeux de plusieurs joueurs de la première (Dos Santos, Dücker, Lascak…) mais aussi d’anciens entraîneurs du club (Osweiler, Teixeira), dont la présence prouve que ce club est avant tout une grande et belle famille, les hommes de Norbert Baden mettent la main sur la Coupe. Un beau finish pour un club qui avait montré tellement de belles choses en DN. À Rosport, ça va fort…
Julien Mollereau