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[Conference League] Dudelange veut casser l’ambiance


Déjà bons dans ce domaine à l’aller, Edis Agovic et le F91 vont devoir redoubler d’agressivité en Irlande (photo Gerry Schmit)

Faute d’achever St. Patrick’s à l’aller (2-1), le F91 devra résister ce jeudi soir à la pression du très rustique Richmond Park pour écarter les Dublinois et rallier le 2e tour de cette C4.

Avec sa porte d’entrée en pleine rue, bordée à gauche par la vitrine d’un pub et à droite par la façade d’une maison et dont on imagine assez mal qu’elle donne sur un stade, sa tribune principale si bas de plafond qu’on n’y voit pas clair – et si proche du terrain qu’on pourrait quasiment baisser le short d’un joueur faisant une remise en jeu depuis le premier rang, ses sièges délavés, ses bancs de touche déglingués d’où un croche-patte serait un jeu d’enfant, ses zones techniques dont les limites flirtent avec celles du terrain, ses arbres et habitations surplombant l’aire de jeu ou ses conteneurs faisant office d’infirmerie et de salle de presse –, le très rustique Richmond Park, antre des Irlandais de Saint-Patrick’s Athletic, est un véritable paradis pour groundhoppers, ces passionnés de foot et de voyage dont le hobby consiste à visiter un maximum de stades, atypiques de préférence.

S’il n’était pas déjà à Dublin en sa qualité de coach du F91, Jamath Shoffner pourrait très bien être l’un d’eux, lui qui admet volontiers «(aimer) l’atmosphère», mais aussi le côté «traditionnel» de ce «vieux stade» au cachet sans pareil. Reste que son équipe se prépare à y vivre un petit enfer à guichets fermés, incarné par les 2 250 fans adverses attendus ce jeudi soir à l’occasion du 1er tour retour de Conference League entre les deux équipes. Un enfer dans lequel Dudelange, si dominateur mercredi dernier qu’il aurait pu débarquer en Irlande en tongs, même par ce temps, s’est fourré tout seul, coupable d’avoir gaufré une demi-douzaine d’occasions à la maison, puis de n’avoir pas dégagé ce ballon chaud dans le temps additionnel, celui de la réduction du score dublinoise (2-1).

«Les joueurs seront excités»

Si leur incapacité à «plier le game» au Nosbaum génère chez eux un mix d’«humilité» et d’«appétit» (Shoffner) à l’heure d’aborder la manche retour avec seulement un pion d’avance, l’un des défis dudelangois, ce soir dans la capitale irlandaise, sera donc assurément d’être «plus efficaces», ainsi que le rappelle le néo-capitaine Bruno Freire. Mais, pour son coach, «Jay» Shoffner, la clé, face à des Dublinois dotés grâce à leurs fans d’une «autre énergie» qu’à l’aller, se trouvera moins dans les pieds que dans la tête de ses joueurs.

«Pour nous, le challenge sera surtout de jouer avec la même intensité, et même plus d’intensité et d’agressivité, car on est à l’extérieur, et de rester unis», édicte le technicien américain, qui ne voit dans le cadre «unique» de Richmond Park que des faux problèmes, sinon des leviers susceptibles d’aider son onze à «grandir», sur la base de son bon match aller.

La proximité et la frénésie des supporters ? «Ce sera peut-être compliqué pour les gars, mais ils étaient déjà proches de notre terrain la semaine dernière. Je pense que les joueurs seront excités de jouer à l’extérieur, dans cette ambiance différente où les fans adverses peuvent aussi vous motiver, d’une certaine façon. Je pense qu’ils vont prendre ça comme un défi.» Défi dont la réussite reposera essentiellement sur la capacité des Dudelangeois à tenir bon dans les 20 premières minutes, «ne pas se faire « attraper«  par les fans, juste jouer, rester calmes». Mais aussi à «apprécier le moment». Comme le ferait n’importe quel groundhopper, en somme.