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Charel Grethen élu sportif de l’année


Charel Grethen s’est invité à la table des meilleurs, cette saison.

Voir Charel Grethen succéder à Bob Bertemes est tout sauf une surprise, tant le miler luxembourgeois, finaliste olympique du 1 500 m, a multiplié les perfs de très haut niveau.

Jeudi 5 août. Tokyo. Demi-finale du 1 500 m… attention chef-d’œuvre ! Sur la ligne de départ, l’incroyable Charel Grethen. Qualifié par un trou de souris pour les JO (43e sur 45), le Luxembourgeois, avait réalisé une série pleine de maîtrise. D’abord attentiste, il avait porté une attaque saignante à l’entame du dernier tour pour finalement terminer sixième, dernière place qualificative pour la suite : «De loin, la plus grande performance de ma carrière», confiait-il.

Jusqu’à cette fameuse demi-finale. Cette fois, pas question d’abandonner le premier couloir, quitte à jouer des coudes. Le protégé de Camille Schmit se fait respecter. Et produit une accélération sublime qui lui permet d’aborder les 100 derniers mètres en deuxième position. Il s’arrache. Donne tout.

Le chrono est lunaire : 3’32« 86, près de quatre secondes de mieux que son record national. Et sa 7e place lui ouvre les portes de la finale, devenant le premier Luxembourgeois à réaliser pareille performance depuis Josy Barthel, champion olympique à Helsinki en 1952. Le jour J, ça ira beaucoup trop vite mais l’athlète grand-ducal prendra la 12e place, avec, au passage, son troisième meilleur chrono en carrière : «Cette expérience olympique, je ne vais jamais l’oublier.»

Finale olympique, Diamond League, victoire internationale pour finir…

Il s’agit là du point d’orgue d’une année 2021 couronnée de succès. Et pourtant il revient de très loin. Écarté de très longs mois à la suite d’un syndrome de Haglund, qui touche le tendon d’Achille, il avait dû passer par la case opération et ronger son frein. Mais dès sa première sortie hivernale à Liévin, en janvier,  il frappe fort en battant son propre record national du 1 500 m indoor, marque qu’il améliorera à trois reprises avant de chuter dès les séries des championnats d’Europe à Torun.

Deux mois plus tard, à Ostrava, rebelote avec un nouveau record national pulvérisé (3’36« 75 contre 3’39« 02) pour sa première course en extérieur. Il se rapproche des 3’35« 00, chrono demandé pour aller aux Jeux. L’autre possibilité passe par le world ranking, qui tient compte des cinq meilleures perfs sur une période donnée. Début juillet, il a la confirmation d’aller aux JO, cinq ans après le 800 m de Rio.

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Après cette incroyable aventure olympique, il est invité à participer à sa première Diamond League, en septembre à Bruxelles, où il signera tout simplement son deuxième chrono en carrière (3’34« 59) : «C’est toujours bien de montrer qu’au Japon, ce n’était pas de la chance.» Et il boucle son année en s’imposant sur la piste de Bellinzona avec, à la clef, un nouveau super chrono : 3’35« 48 : «Gagner dans un tel meeting, c’est complètement fou! C’est pour cela que je me suis entraîné toute la saison!»

Cette année, il a clairement franchi un cap. Et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En 2022, il courra aux championnats du monde indoor et outdoor et aux championnats d’Europe indoor : «Il y a beaucoup de rendez-vous. Si je suis en forme, le chrono vient de lui-même. Ce sera un grand défi!»

En attendant, il remporte, à 29 ans, le titre de sportif de l’année. Une récompense plus que méritée !

Romain Haas