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Cabral : «Être dans le même stade que Ronaldo, c’est un rêve»


"Pour mon père, qui me soutient depuis que je suis tout petit, me pousse à toujours garder la tête au foot, c'est une immense fierté de voir ça", confie le portier du Fola. (Photo Luis Mangorrinha)

Emmanuel Cabral, le portier du Fola, a été rappelé par Luc Holtz juste au moment où la Seleção portugaise se présente. Forcément, ça le rend fier…

Auteur de performances cinq étoiles depuis quelques semaines, nominé pour le titre de joueur du mois sur notre site internet, le garçon de 23 ans vit actuellement un rêve éveillé.

Vous revoilà appelé pour la première fois depuis près de deux ans. Surpris ?

Bien sûr ! Moi-même j’ai du mal à me rappeler de quand date la dernière fois ! À Malte je crois. Jusque-là, j’avais juste disputé un amical contre le Fortuna Cologne. Et puis il y a une semaine, le coach des gardiens de la sélection (NDLR : Frank Thieltges) m’a appelé pour me féliciter de ma performance en Coupe contre Grevenmacher. Mais je n’ai appris qu’aujourd’hui (NDLR : mercredi) que j’étais rappelé.

Qui vous a appelé en premier ?

(Il rit) Mon capitaine au Fola, Julien Klein, qui décidément n’en rate pas une. Il s’est senti obligé de me chambrer direct. Dejvid Sinani aussi s’y est mis sur notre groupe Facebook. Ils ont tous les deux demandé comment c’était possible que je sois appelé. Des trucs de vestiaire quoi. Mais le premier à vraiment me féliciter, ça a été Filipe Noronha, le coach des gardiens du club qui m’a dit, lui, qu’il n’était pas surpris.

Que cela tombe justement avant de recroiser la route du Portugal, cela doit être d’autant plus fort pour vous, non ?

Ah mais pour moi, c’est un rêve d’enfant qui s’accomplit ! Être dans le même stade que Cristiano Ronaldo, et pas assis en tribunes, en tant que simple supporter, c’est un rêve. Pour mon père, qui me soutient depuis que je suis tout petit, me pousse à toujours garder la tête au foot, c’est une immense fierté de voir ça.

Ils viennent d’où, les parents, justement ?

Tous les deux sont d’origine portugaise mais mon père est né au Brésil et ma mère en Angola parce que mon grand-père a fait la guerre là-bas. Ce sont des origines très lointaines mais la famille vient vraiment du Portugal. D’ailleurs, ils seront quelques-uns à venir au stade, en provenance d’Aldeia Rica, une ville à 300 kilomètres de Lisbonne.

Vous nous parliez de Cristiano Ronaldo. Il demeure toujours la raison pour laquelle c’est si excitant de jouer contre son pays d’origine ?

Ah oui, forcément ! Je le suis depuis tout petit. Et en plus, ce sera son stade puisqu’il a été formé au Sporting ! Je me rappelle que j’étais allé voir le match contre la Seleção à Saint-Symphorien (NDLR : 0-2, en octobre 2010), il avait mis un coup de coude à Jeff Strasser et lui avait presque cassé le nez. Ça m’avait fait rire et j’ai encore chambré Jeff il n’y a pas longtemps là-dessus.

Mais… vous êtes fan du Sporting ?

Moi ? Non, de Benfica. Le stade Da Luz sera à deux kilomètres de là mais je m’en fous que le match n’ait pas lieu là. Être à l’Alvalade, ce sera un plaisir énorme. C’est pour ça qu’on bosse si dur.

Comment vous sentez-vous en ce moment ?

Sur un nuage. Mais attention, ça va très vite. En ce moment, les choses me réussissent mais c’est grâce à toutes ces années de travail et au fait que Thomas Hym ne m’a jamais laissé aucune chance. C’est lui qui m’a forcé à être meilleur.

Entretien avec Julien Mollereau