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Bob Jungels : « J’ai la chance d’être bien entouré » (Interview)


Bob Jungels se sait attendu, en tant que leader de l’équipe Trek sur le Paris-Nice. Mais cette idée a simplement le don de le motiver.

Pas la peine de chercher Bob Jungels en Suisse où il a élu domicile depuis un an déjà. Ni au Luxembourg où il revient fréquemment. Non, cela fait plus d’une semaine que Bob Jungels fait ses gammes sous le soleil de Majorque. Mais le retour est imminent. Et samedi, il rejoindra ses coéquipiers en région parisienne, la veille du prologue de Maurepas (6,7 km)…

Vous avez effectué les derniers réglages pour Paris-Nice à Majorque. Expliquez-nous…

Bob Jungels : Depuis une bonne semaine, je suis en effet à Majorque. Au début, je me trouvais avec Giacomo Nizzolo et Marco Coledan que je retrouverai sur ce Paris-Nice. Et j’ai fini tout seul. J’ai bien bossé. À Majorque, je trouve toujours de bonnes conditions d’entraînement. C’est toujours mieux de rouler au soleil que sous la neige ou dans le froid. Ces derniers jours, il faisait 25 degrés, tu t’entraînes en cuissard et en maillot léger, c’est l’idéal. Et puis pour le moral, il n’y a rien de tel que de se lever avec un franc soleil. Ces derniers jours, je me suis offert des séances de six heures.

Revenons à Paris-Nice. Vous retrouver leader de votre équipe, ça vous fait quel effet ?

C’est très motivant! Nous avons vraiment une belle équipe. Riccardo (Zoidl) et moi, on sera là en montagne. Et pour les sprints, nous aurons Giacomo (Nizzolo). Grégory Rast et Gert Steegmans seront précieux pour les étapes à bordures. Je ne m’attendais pas forcément à être leader, c’est dommage que Frank (Schleck) se soit si sérieusement blessé. C’est toujours mieux d’avoir deux capitaines. Bon maintenant, il faudra voir comment ça va se passer dès le prologue face à des clients comme Tony Martin ou Bradley Wiggins qui ont un grand vécu. Je pense que je verrai la situation. Au départ, je sais que la forme est bonne.

Que vous inspire le parcours ?

Le profil me plaît beaucoup. Il y a de tout. Des chronos. Des étapes plates mais exposées au vent. Des étapes de moyenne montagne. Cela ressemble aux classiques. Il conviendra de rester toujours attentif. On sait que des bordures peuvent décimer le peloton les premiers jours.

On a remarqué vos progrès en montagne dans le dernier Tour d’Andalousie où deux étapes étaient vraiment très raides. Vous êtes-vous surpris ?

Je savais que j’avais progressé. Pour tout dire, je n’étais pas satisfait de moi après la première étape de montagne. Mais le lendemain, oui, j’étais content d’avoir suivi les meilleurs assez loin. J’ai franchi un autre pas dans la direction que je veux suivre en haute montagne.

L’an passé vous aviez terminé deuxième d’une étape derrière le futur vainqueur du classement général, le Colombien Carlos Betancur. Un an plus tard, vous y repensez encore ?

Oui, cela m’arrive. C’était une belle expérience. Comme mes premiers pas en World Tour. C’est la première fois que je me montrais au grand public. Et comme c’est la première grande course par étapes du début de saison, cela a été enrichissant. Là, avant le départ, je suis concentré sur le classement général mais je sais que ce sera dur, contre les grands leaders. Au départ, je vais donc parler du top 20 comme objectif.

Même si on peut imaginer que vous-même allez viser le top 10 ?

Le top 10 fait partie du top 20 (rires) !

Le fait que vous soyez l’un des plus jeunes coureurs à vous retrouver leader d’une équipe [il a 22 ans], ça vous inspire quoi ?

Je suis forcément super motivé. J’ai un peu plus de pression aussi, mais je suis vraiment content d’avoir une si belle équipe à mes côtés. J’ai la chance d’être bien entouré.

À votre avis, qui sont les favoris de ce Paris-Nice ?

Pour moi, Richie Porte est le grand favori. Après, je pense que des garçons comme (Wilco) Kelderman, (Tejay) Van Garderen sont de gros clients. Pour les chronos, Tony Martin, Bradley Wiggins et Tom Dumoulin sont trop forts pour moi.

Le jour décisif, ce sera jeudi (aujourd’hui) avec l’arrivée au sommet de la Croix de Chaubouret ?

C’est en effet l’étape la plus importante. Je ne connais pas ce col mais sur ce que j’en sais, c’est assez long mais avec un pourcentage régulier. Forcément, il y aura des écarts.

Tout se jouera dans le chrono du Col d’Èze ?

Pour le succès final, oui, sans doute. Samedi, la veille de l’arrivée, on aura une étape nerveuse et dure à Nice, où il faudra toujours se replacer. Ce sera éprouvant. Et puis viendra le dernier chrono.

Vous en pensez quoi de ce chrono en montée ?

Ce sera la première fois que je disputerai un chrono en montée. Je pense que ça peut me convenir. C’est forcément différent d’un chrono normal car cela avantage plus les grimpeurs. Mais le Col d’Èze, ce n’est pas le Mortirolo, non plus, les pourcentages ne sont pas démentiels. On verra…

Entretien avec notre journaliste Denis Bastien

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