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[BGL Ligue] Vincent Hognon : «On veut bâtir pour être champions»


Encadré par son président (Fernand Laroche, à g.) et son directeur sportif (Sofiane Benzouien, à d.), un coach volontaire. (Photo : luis mangorrinha)

Vincent Hognon a pris ses fonctions d’entraîneur du Swift avec un discours sans ambiguïté, qui est aussi celui de sa direction.

Cela a traîné un peu, mais ça y est, deux semaines avant l’entrée en lice du Swift en Conference League, contre les Slovènes de Domzale, Vincent Hognon a été présenté officiellement à la presse, hier. Tout sourire, l’ancien coach de l’AS Nancy Lorraine et du FC Metz a pris ses quartiers avec un contrat d’un an plus une option. Il avait déjà derrière lui deux séances et devant, un énorme boulot, tant sur le terrain qu’en coulisses, puisqu’il l’a dit en préambule : «C’était une proposition à laquelle je ne m’attendais pas. C’est un club qu’il va falloir faire grandir.» D’autant que Sofiane Benzouien, son directeur sportif, a livré la feuille de route : cette année, c’est le titre et rien d’autre et à moyen terme, «créer une philosophie de jeu qui permette d’amener le club au sommet et de tirer tout le reste du pays vers le haut». Sacrée pression pour le technicien français…

Quand un entraîneur professionnel arrive en Division nationale, est-ce exclusivement pour s’occuper du terrain ou a-t-il, forcément, une somme tout aussi importante de travail à abattre en dehors pour optimiser les structures?

Vincent Hognon : Les deux. La priorité, ce sont les résultats car l’objectif, c’est de gagner des titres et c’est la raison pour laquelle je suis venu. Après, oui, il sera important de faire grandir le club et pour franchir quelques tours européens, cela nécessitera forcément une professionnalisation totale.

Vous attendez-vous à rencontrer beaucoup de petits pièges imprévisibles pour un pro tel que vous, sur votre chemin?

Le Swift n’est pas une D1 française et je sais qu’il faudra que je m’adapte, que les joueurs que je vais avoir sous la main, ce ne sont pas ceux que j’avais à Metz, c’est certain, mais je ne vois pas ça comme ça. On veut bâtir une équipe pour être champion et pour l’instant, il faut rester humble mais ambitieux. Et surtout beaucoup travailler.

J’ai failli repartir sur un projet de Ligue 2 en décembre dernier

Connaissez-vous bien votre effectif?

Ah bien j’ai regardé des matches de la saison passée. Et j’ai connu Achraf Drif au centre de formation de l’ASNL. Mais dans cette base, on voit déjà la maturité. Il est aussi possible qu’on amène d’autres joueurs. À moi de bien juger quels sont nos besoins, mais le plus dur pour moi sera de bien intégrer les particularismes, avec les transférés, les premières licences, histoire de bien affiner l’effectif et de ne pas me retrouver coincé.

Allez-vous ouvrir des ponts avec le FC Metz?

Metz a des clubs satellites au Sénégal et en Belgique. Leurs prêts, ils les feront là-bas. Mais Sofiane et moi avons beaucoup de contacts.

Que s’est-il passé pour vous à votre départ de Metz?

J’ai failli repartir sur un projet de Ligue 2 en décembre dernier, mais ça ne s’est pas fait. Et puis j’ai fait consultant pour Téléfoot. Cela m’a occupé, mais je ne suis pas fait pour rester à la maison. Là, j’avais plusieurs contacts, mais celui qui revenait tout le temps à la charge, c’est le Swift. Je me suis dit j’y vais.

C’est sexy, en ce moment, le Grand-Duché, quand on a potentiellement des offres professionnelles sur la table?

Je n’ai jamais été très loin, je connais. J’ai eu des Luxembourgeois sous mes ordres à Metz… Le Luxembourg, disons que ce n’est pas une annexe, mais c’est un championnat qui se professionnalise de plus en plus. Le niveau est quand même encore assez hétérogène puisqu’il y a cinq-six clubs au-dessus du lot, mais cela s’homogénéise lentement. Voyons où nous serons, nous, capables de nous élever. On a déjà assez de pros pour pouvoir organiser des séances en matinée. On va tendre vers ce qu’on veut, même si chez nos non-professionnels, il y a des joueurs très importants.

Vous venez d’arriver et avez seulement deux semaines pour préparer la double rencontre face à Domzale. Cela a-t-il un sens de parler aujourd’hui d’Europe avec vous?

On peut mettre des choses en place en deux semaines. C’est un match à ne pas négliger. Un match européen, c’est trop rare. J’ai fait une longue carrière, mais des matches européens, je n’en ai presque jamais joué. C’est une chance rare. Ce duel sera compliqué, mais derrière, soit il y aura un deuxième tour, soit il y aura du temps pour préparer la reprise. De toute façon, il y aura cette base de deux semaines.

À noter que le Swift finira sa préparation par une rencontre avec Darmstadt, le jeudi 1er juillet à Lautenbach (All)

Entretien réalisé par Julien Mollereau