BGL LIGUE (24e JOURNÉE) Le choc du jour, c’est Jeunesse – RFCU. Encore un tournant dans la course à la 4e place avec un coach visiteur, Régis Brouard, persuadé d’être en partie le jouet du destin.
Le bail de Régis Brouard à la tête du RFCU prend théoriquement fin cet été. Aura-t-il ramené le Racing en Europe d’ici là ? C’est l’objectif, alors que le club de la capitale n’y est pas retourné depuis sa victoire en Coupe, en 2018. Il vient de s’emparer de la quatrième place et s’en va déjà la défendre, ce soir, du côté de la Frontière.
La quatrième place a déjà changé de propriétaire deux fois en trois journées. Qu’est-ce qui vous fait croire que le RFCU peut s’y accrocher ?
Régis Brouard : (il rit) Ah mais je ne sais pas si on va y rester ! Moi je pense que ça va encore beaucoup bouger vu le calendrier. Hormis si l’on gagne nos sept prochaines rencontres, il y aura forcément encore des évolutions. Même si on a cinq points d’avance sur Differdange aujourd’hui, on ne doit pas oublier qu’il compte un match de moins. L’Europe, elle se jouera sur un ou deux points, il n’y a aucune projection possible. Il faut juste rester calme et lucide.
Et fort mentalement, comme disent tous les coaches en ce moment ?
Non mais… Pfff, le mental, c’est presque logique, c’est même le strict minimum pour des équipes qui veulent aller chercher la 4e place. Mais bon, le mental, ce n’est qu’un mot. Avec la fatigue, le Covid, les blessures, tout peut arriver à tout moment et on ne peut rien maîtriser. Alors oui, je lis beaucoup et tout le monde parle du mental. C’est normal, mais c’est la qualité de ce que l’on met en place, les principes de jeu, qui feront des différences.
Justement, vous sortez de deux succès consécutifs. Et de quatre en cinq matches. Vous êtes lancés au meilleur moment ?
Ce qu’on montre depuis deux matches, c’est intéressant du point de vue du ratio occasions-buts, ce qui est un problème récurrent chez nous. On sait que nos joueurs sont capables de mettre en pratique nos principes de jeu mais par exemple, contre Hostert (NDLR : défaite 0-2), on est sortis du match en deuxième période sans savoir pourquoi.
On me trouve peut-être trop exigeant, mais je suis là pour ça
Mais dans votre esprit, à quel niveau se situe actuellement le RFCU par rapport à la concurrence ?
On est quatre ou cinq équipes quasiment sur un pied d’égalité. Mais le club est très attaché à cette 4e place. Il y a l’aspect économique, même si tout le monde se demande ce que l’UEFA versera cette année aux clubs participants, il y a l’aspect découverte pour plein de joueurs qui n’ont jamais connu ça… Le message est clair, même si on ne le rabâche pas tous les jours. Mais moi, je pense que tout pourrait se jouer lors de la dernière rencontre face au Progrès.
À quoi ressemblera votre mercato estival en cas de qualification? Quelle voie le RFCU empruntera-t-il ?
Je ne peux pas vous répondre, on n’a pas évoqué ce sujet. J’arrive en fin de contrat, je ne sais pas ce qu’on va faire.
Êtes-vous satisfait de ce que vous êtes parvenu à faire en une année et demie dans ce club ?
Pas mal de choses ont été faites dans la structuration, mais il en reste beaucoup à faire. Notamment quant à l’état des terrains d’entraînement, qui est catastrophique. On me trouve peut-être trop exigeant, mais je suis là pour ça, pour aider à professionnaliser. Et je pense que le RFCU jouit déjà d’une autre image que celle qu’il avait à mon arrivée. Une qualification européenne serait bien pour ça : déjà la saison passée, si on ne s’arrête pas à cause du coronavirus, vu notre dynamique, je suis persuadé qu’on se qualifie. Cette saison, on en est déjà à dix clean-sheets Cela fait un moment que le club n’a pas existé à ce niveau…
Comment voyez-vous ce déplacement à la Jeunesse ? Comme une chance supplémentaire de mettre encore un petit coup derrière la tête d’un autre concurrent direct ?
Disons que ce serait une bonne idée de gagner. Maintenant, si on y gagne, notre problème ne sera pas résolu pour autant. Ils sortent d’une belle série, même s’ils ont eu de la réussite, et cela reste des concurrents immédiats. Donc oui, gagner, ce serait une bonne idée.
Julien Mollereau