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[BGL Ligue] Niederkorn, ça devient sérieux


(Photo : Melanie Maps)

Plus que sa série de quatre victoires consécutives en BGL Ligue, c’est la façon dont le Progrès a dominé Mondercange (4-0) qui a séduit, dimanche. Désormais «premiers des autres», les Niederkornois se posent en sérieux outsiders.

Puisque le F91 et le Swift évoluent pour l’heure sur une autre planète, et que toutes les équipes ou presque semblent condamnées au zéro pointé face aux deux épouvantails du championnat, il convient de juger du rendement de chaque formation à l’aune de ses rencontres contre «le reste du monde», c’est-à-dire les 14 autres clubs composant la BGL Ligue cette saison.

À ce petit jeu-là, c’est donc le Progrès qui tire le mieux son épingle du jeu depuis le début de la saison. Troisième du championnat, premier des autres, le club niederkornois n’a réellement débuté sa saison qu’à partir de la 3e journée, après avoir, par un vilain hasard du calendrier, affronté Hesperange puis Dudelange d’entrée (défaites 4-2 et 2-3).

Depuis, l’équipe de Jeff Strasser présente le deuxième meilleur bilan du Grand-duché, derrière un F91 inarrêtable et à égalité avec le Swift (13 points en 5 journées), un bilan écorné seulement par l’égalisation très tardive du Bascharageois Stefan Lopes. Sans cela, le Progrès serait tout bonnement l’auteur d’un sans-faute entre cette 3e journée et la 7e, disputée ce week-end.

Plus de réalisme et de constance

Après Käerjeng (1-1), Jeff Strasser jugeait son équipe sur la bonne voie, et les événements lui ont ensuite donné raison, avec des victoires contre Rosport (1-0) à dix, à Wiltz (1-2) au buzzer et contre la Jeunesse (2-1) au forceps. Mais c’est surtout l’éclatant succès de dimanche contre Mondercange (4-0), délogé au passage du podium, qui accrédite fortement l’idée d’une montée en puissance.

Là où les équipiers de Metin Karayer avaient dû ferrailler jusqu’au bout lors de leurs trois succès précédents, y compris quand ils ont marqué très tôt dans la partie, face à Rosport (but de De Almeida à la 2e) et la Jeunesse (buts d’Alagbe et Hend aux 4e et 12e minutes), ils se sont face au FCM épargné les sueurs froides des dernières semaines.

Ce, grâce à une troisième réalisation signée Mayron De Almeida dès le retour des vestiaires, au moment où le FCM, revenu à un 4-3-3 plus traditionnel, reprenait du poil de la bête et le contrôle du cuir. Outre «la production du jeu et le résultat», Jeff Strasser tenait ainsi à féliciter ses ouailles «pour avoir, au contraire des matches précédents, mis le troisième but, qui est libérateur et qui change beaucoup de choses».

Passé ce break définitif, les Niederkornois n’ont jamais desserré l’étreinte, ne concédant en deuxième période qu’une frappe (contre deux en première)… dans le temps additionnel, très lointaine de surcroît, et multipliant les offensives jusqu’à faire céder Da Silva une quatrième fois par le biais de Filet, mis sur orbite par Bijelic (qui avait déjà offert le deuxième but à Luisi) peu après sa sortie du banc.

Ce qui fait dire à Strasser que le Progrès «arrive de plus en plus à jouer sur 70-75 minutes à un rythme très élevé, en étant capable de défendre haut, de défendre bas, d’avoir une variation dans la manière de défendre et une grande variation aussi dans la manière d’attaquer». Comme le premier buteur, Yannick Bastos (photo), Bijelic, double passeur décisif, n’était par ailleurs vraisemblablement pas programmé pour démarrer la rencontre.

Mais les blessures de Bilal Hend samedi puis Ben Vogel à l’échauffement ont rebattu les cartes sans que cela ne se ressente sur le rendement de l’équipe, parmi les seules avec le F91 et le Swift à avoir inscrit au moins un but par match. «Tout le monde a bien répondu présent, a ainsi salué l’entraîneur niederkornois. Ça me fait plaisir que le groupe réagisse bien. Il travaille bien, vit bien, et ça se traduit au niveau des résultats et du compteur buts.»

Le clean sheet,
une «bonne base»

Désormais troisième attaque du championnat avec 14 buts (à égalité avec Differdange, Mondercange et le Racing, ses trois poursuivants), inscrits par 7 joueurs différents (soit le panel de buteurs le plus large derrière le Swift et ses 29 buts inscrits par 10 joueurs, et à égalité avec le F91 et le Racing), les Jaune et Noir ont également donné satisfaction dans le domaine offensif à leur coach qui, au-delà de leur efficacité, soulignait leur capacité à se créer des situations, ce dont les statistiques attestent (17 tirs dimanche) : «Au niveau des automatismes offensifs, ça devient de plus en plus intéressant.»

Emmenée par un Alex Guett Guett rayonnant et protégée désormais par un Tobi Alagbe que Brian Amofa risque d’avoir du mal à déloger, la défense n’est pas en reste : non contente de n’avoir concédé que trois frappes, dont deux de loin et une seule cadrée, celle-ci a pour la première fois de la saison achevé une rencontre sans encaisser de but. «C’est une bonne base», apprécie Strasser.

Une base sur laquelle le Progrès a désormais deux semaines pour capitaliser, et même trois avant la reprise de la BGL Ligue, le 9 octobre à Hostert, chez la lanterne rouge. Avant cela, les Guêpes remettront le contact en Coupe à Wincrange, pensionnaire de D2. Cette trêve et ces deux week-ends sans championnat tombent-ils bien ou mal pour les Niederkornois? «Bien, répond Strasser. On va pouvoir récupérer, puis repartir de nouveau.» On a assez hâte de voir ça.