Accueil | Sport national | [BGL Ligue] Les Rosportois sont enfin de gros flambeurs

[BGL Ligue] Les Rosportois sont enfin de gros flambeurs


Kevin Marques, l’un des quatre Rosportois dans le top 50 des meilleurs joueurs de DN. (photo Melanie Maps)

Les individualités du Victoria sortent bien plus leur épingle du jeu que les années précédentes… alors que l’équipe ne va pourtant pas beaucoup mieux.

C’est une curiosité qui vous tombe dessus à la lecture du classement des meilleurs joueurs de la saison après vingt journées, et qui prend la forme d’un constat implacable : il y a des individualités le long des bords de Sûre !

On l’avait sans doute oublié parce que Rosport s’était habitué dans le passé à ce que ses starlettes offensives (Karapetian, Soladio, Leroux…) flambent, seules, avant de partir sous d’autres cieux après avoir largement contribué à sauver la peau du club par des statistiques dingues. À eux les honneurs. À ceux qui restent le droit de constituer la garde des fidèles et surtout de vivre dans l’anonymat.

Mais visiblement, sous Martin Forkel, les choses changent. Et les sans-grades de naguère commencent à conquérir leurs galons sans faire de bruit. Qui serait capable, aujourd’hui, d’ailleurs, de citer de tête le nom du meilleur buteur rosportois après vingt journées? Et qui serait capable, aussi, de ne pas s’étonner tout haut du fait qu’il s’agisse de… Johannes Steinbach ?

Ils sont quatre fois plus qu’avant dans le top 50

Pourtant, le milieu de terrain allemand n’est que 74e meilleur joueur de DN. Une anomalie? Non, l’anomalie, elle est ailleurs : en août 2021, seuls deux garçons du Victoria ont fini dans le top 100 en fin de saison. En 2022, l’équipe avait placé cinq hommes dans ce cercle fermé, dont Rossler, 97e, et Steinbach, 100e. Aujourd’hui? Ils sont carrément huit. Dont quatre dans le top 50 : Spruds est 37e, Marques 41e, Gaspar 46e et Crowther 50e. Il n’y en avait qu’un en 2021, Leroux (32e), et un autre en 2022, Soladio (19e). Un véritable feu d’artifice de récompenses honorifiques individuelles que Gilles Feltes, lui-même actuel 87e, ne s’explique pas : «C’est étonnant comme statistique! Cela devrait être tout le contraire : c’est justement LA saison durant laquelle on n’a pas d’individualités fortes et où l’on mise absolument tout sur le collectif.» Ou comment faire plus avec moins?

Pourtant, au classement, l’effet ne se ressent que modérément, voire pas du tout. Rosport a eu beau prendre quatre points sur six face au RFCU (2-2, 4-2), être le deuxième seulement au pays à accrocher le Swift (0-0), avoir démonté Mondorf (1-6), être sur une dynamique intéressante, les chiffres montrent que le Victoria n’a pas non plus franchi un cap statistique dingue. Après vingt journées de championnat, il a même engrangé moins de points (21 actuellement, contre 26 en 2022 et 23 en 2021) que les deux dernières saisons, et il en a marqué et encaissé presque autant.

C’est le même exercice qu’au Bayern qui change tout ?

Pourtant, ses joueurs flambent. Ils sont 350 en DN à avoir reçu au moins une note depuis début août et 176 à avoir joué au moins la moitié des rencontres. Cela situe la performance. «On a un super coach», s’enflamme Gaby Gaspar, capitaine fidèle qui fait sa neuvième année dans ce club et qui s’enthousiasme pour cet ancien coach physique qu’était Forkel dans pas mal de ses anciennes expériences. «Il est plus professionnel, je dirais, que tous ceux qui l’ont précédé. Il travaille beaucoup sur la tactique, analyse bien les adversaires et, physiquement, on est plus costauds, plus durs dans les duels. Et puis, alors qu’on avait toujours joué à quatre derrière, être désormais en 3-5-2, ça nous va très bien !»

Pour Gilles Feltes, LA différence, ce sont ces séances du samedi matin, conclues invariablement par des exercices devant le but, avec centres et deux contre deux. «Ça, avant, on ne le faisait jamais. Or là, c’est comme ce que fait mon club préféré, le Bayern. Et je nous trouve plus efficaces. Par contre, la théorie selon laquelle on est mieux physiquement, moi, je ne peux pas la vérifier : je dois être celui qui court le moins avec le gardien. Par contre, nos milieux et nos pistons, c’est vrai, ont l’air particulièrement « fit“.» Assez en tout cas pour mettre les Rosportois sur la carte des meilleurs joueurs de BGL Ligue. Et massivement.