BGL LIGUE (10e JOURNÉE) Rejoint dans les arrêts de jeu lors du derby (1-1), Niederkorn a surtout perdu plusieurs joueurs d’un coup. L’infirmerie déborde.
C’était l’un des très mauvais running gags du début de saison : le taux de remplissage de l’infirmerie du Progrès Niederkorn. Puisque face à la crise du Covid, la direction avait fait le pari du qualitatif plutôt que du quantitatif, elle avait très régulièrement atteint la cote d’alerte. Ce qui avait conditionné très largement les mauvais résultats d’abord puis la séparation d’avec Roland Vrabec ensuite, ce dernier ne pouvant jamais laisser ses revenants prendre le temps de se remettre sur le banc, ni prendre le temps de travailler les automatismes, le bricolage lui tenant lieu de règle de vie.
Fabio Marochi avait décidé que le flux tendu ne pouvait pas dicter la deuxième partie de saison et avait fait l’acquisition de deux joueurs supplémentaires cet hiver (les ailiers Ryan Klapp et Bilal Hend), se réjouissant de voir tous les absents revenir au compte-gouttes. Si bien qu’au moment de la reprise, c’est avec un groupe fourni que Stéphane Léoni avait retrouvé les terrains, le seul Yann Matias soignant ses croisés.
Neuf absents, c’est violent
Depuis… l’hécatombe a repris façon malédiction. Muratovic (genou) et Karayer (métatarse) sont d’emblée sortis de l’équation, pendant la préparation. Puis Hend et Bastos ont été touchés dès la première rencontre face au Swift. Depuis, le premier est revenu lentement et le second ne fera son retour que ce soir et contraint et forcé par le manque de combattants. Luisi, en pleine bourre, s’est lui claqué deux matches plus tard avant que Vogel ne contracte une positivité à un virus très en vogue à l’heure actuelle. Le coup de grâce? Il est venu du derby. Shala, victime d’une béquille trois jours plus tôt, et Skenderovic, qu’il aurait fallu faire souffler, mais qui s’est retrouvé titulaire comme l’avant-centre, se retrouvent très douteux pour la venue de Mondorf. Ferino, agacé par la tournure des événements et l’incurie arbitrale, n’a pas pu s’empêcher de dire ses quatre vérités à M. Bourgnon et attend sa sanction. Avant cela, le défenseur central a emplâtré Holtz de plein fouet sur une intervention musclée et l’éphémère international attendait, hier encore, les résultats d’examens qui pourraient condamner son genou pour un petit bout de temps. Un cauchemar absolu…
Alors que d’autres commencent déjà à tirer la langue devant l’accumulation de matches et l’incapacité du staff à faire tourner, la visite de Mondorf – avant un déplacement à la Frontière pour y affronter la Jeunesse –, tombe plutôt mal. «On espère un test PCR négatif pour Vogel. Bastos revient, Dublin aussi. On espère au moins équilibrer la balance des blessures-retours par rapport au match de Differdange. Mais après le coup de sifflet final, quand on a fait le bilan des combattants qui restaient à notre disposition…», s’étrangle Thomas Gilgemann, le directeur du club. Cela fait, en effet, neuf absents. Il n’est même pas dit, ces prochains jours, que le Progrès aura ce qu’il faut pour mettre quelqu’un sur le banc de touche. «Et aujourd’hui, clairement, il y a des gars qui vont jouer et qu’on a peur de voir péter.»
Julien Mollereau