BGL LIGUE (14e JOURNÉE) Differdange est revenu dans les arrêts de jeu d’un match houleux après le coup de sifflet final.
Monsieur Bourgnon a sûrement encore les oreilles qui sifflent. Differdange accuse l’arbitre d’avoir oublié un penalty flagrant (sur Prudhomme à la 61e) et estime qu’il aurait pu revendiquer les trois points avec un peu plus de rigueur de la part du trio arbitral. Le Progrès lui reproche d’avoir accordé un corner – pourtant réel – dans les arrêts de jeu, permettant au FCD03 d’égaliser et d’avoir suscité une fin de match houleuse qui lui coûtera Ferino, expulsé pour un jaune-rouge. Au-delà de ces approximations réelles, il y a cette évidence que bien des frustrations se sont exacerbées au coup de sifflet final et que l’homme en noir, au-delà de sa prestation médiocre, y est étranger. De l’incapacité du FCD03 à repartir avec trois points et qui enchaîne un troisième résultat nul consécutif le faisant retomber à la 5e place. Du manque de consistance du Progrès sur de larges périodes de match et de la perte de deux nouveaux joueurs.
Parlons football d’abord. Changements d’aile fréquents vers Hend côté gauche, ballons en profondeur nombreux pour chercher Shala (souvent en position de hors-jeu) et un deuxième ballon… malgré la hauteur de la charnière centrale du FCD03, vu son classement et l’état déjà inquiétant de son infirmerie, le Progrès Niederkorn n’a visiblement pas d’autre choix que de choisir le pragmatisme. Il reviendra au jeu quand il aura le temps. «N’ayez pas peur de jouer», lance toutefois Chadli Amri, l’adjoint de Stéphane Léoni, à la demi-heure de jeu. C’est le moment, justement, où Differdange, adossé à son impeccable organisation, commence à accélérer et à faire jouer sa puissance pour faire main basse sur la fin de première période.
Individuellement, on ne voit alors pas trop la différence qualitative qu’on pourrait supposer à la lecture des feuilles de match. Le FCD03 pèse sa quatrième place (le Swift l’a fait descendre momentanément du podium la veille) et le Progrès sa dixième. La confiance fait des différences folles : balle au pied, le Progrès recule souvent (quand il n’allonge pas) et le FCD03 avance. Dire que la dernière fois que ces deux-là s’étaient rencontrés, il y a 498 jours, la rencontre avait été à sens unique et s’était conclue sur un sévère 1-5… «Ne vous cachez pas», finit donc par ajouter Stéphane Léoni un peu avant la fin de la première période. Car le passage forcé du 4-1-4-1 initial au 4-2-3-1 après la sortie sur blessure de Kevin Holtz n’a apporté ni mieux-disant à la construction ni imperméabilité sur les montées de balle du duo Baldé-Prudhomme. Si bien qu’à la pause, en l’absence quasi totale d’occasions de but, c’est tout de même les hommes de Paolo Amodio qui mènent aux points. Il suffit de regarder. Les certitudes ne transpirent que chez les Rouges.
Differdange touche du bois
Mais il existe une autre façon de lire cette première période. Ce Niederkorn loin de ses standards et dont quelques supporters se sont donné rendez-vous hors du stade pour donner de la voix (et de manière bien audible) n’a pas encaissé de but après deux «clean sheets» consécutifs (Hostert et Rodange) et Stéphane Léoni a assumé, dans les circonstances actuelles, l’idée de gagner petit parce qu’il n’y a «plus de petite victoire en DN». Surtout quand le match n’est pas bien grand. En quarante-cinq minutes, on se sera contenté de deux frissons. Habbas qui préfère sauter pour reprendre de volée un ballon prolongé par Shala, d’abord. La tête aurait été plus efficace et à deux mètres du but, seul, il met au-dessus (7e). Une grosse escarmouche dans les six mètres du Progrès ensuite, avec Buch et Prudhomme qui ne parviennent pas à pousser au fond à trois reprises (22e).
Le Progrès sera pourtant tout près de gagner petit. Au fil d’une deuxième mi-temps de bien meilleure facture, il aura suffi d’un très long centre de Laterza que n’arrivent à intercepter ni De Taddeo ni Amodio, pour que Habbas, quasiment sur la ligne de sortie de but, place sa tête dans le but vide (1-0, 66e). Le Progrès aura une balle de 2-0 huit minutes plus tard, mais Ba ratera son tête-à-tête avec Amodio. Almeida, difficile à canalyser hier sur son couloir gauche, viendra deux fois… de la droite pour tenter de ramener Differdange dans la partie. Une frappe enroulée sur la barre (80e) avant qu’un cafouillage devant le but ne lui permettre de croire égaliser avant de voir son ballon repoussé sur la ligne (82e). C’est D’Anzico, tout juste entré en jeu, qui profitera d’une deuxième petite période de flou total dans la surface niederkornoise pour égaliser du genou (1-1, 90+3). Quelques secondes plus tard, personne n’est content et tout le monde le fait savoir.
Julien Mollereau