Jean Cazzaro, qui cherchait un repreneur depuis des années, pourrait l’avoir trouvé.
C’est la curieuse rumeur de ce début d’été : la Jeunesse Esch pourrait passer sous pavillon grec d’ici à deux grosses semaines ! Deux sources bien informées sur le dossier garantissent en tout cas que des émissaires grecs étaient au Grand-Duché jeudi et s’en sont retournés avec une signature qui fait écho à la convocation par les dirigeants eschois d’une AG extraordinaire, ce lundi. Il devrait y être question de changer un point des statuts du club concernant les capacités de vote avec, en point de mire, l’AG ordinaire du 18 juillet, qui devrait être capitale.
Ce n’est un mystère pour personne, la Vieille Dame et son président, Jean Cazzaro, aux affaires depuis plus de 15 saisons maintenant, cherchent de longue date un successeur afin d’apporter une nouvelle impulsion… et des fonds. Depuis plusieurs années, pas mal de pistes ont déjà été à l’étude. À l’automne 2017, Henri Hilgert, patron de Miwwel et Kichechef, qui avait marqué son accord pour occuper le poste et arriver avec de nouveaux moyens financiers, avait fini par se désister, au moins pour ce qui est de la prise de pouvoir.
Bien plus récemment, les projets se sont multipliés. Il y a d’abord eu une piste menant à Stéphane Bailly, propriétaire de Car Avenue, il y a un an quasiment jour pour jour. Elle avait fait long feu : l’intéressé n’était pas forcément partant pour autre chose que du sponsoring.
Un changement prévu pour le 18 juillet
Tout récemment, avant que les gouvernements européens ne demandent à tout le monde de se calfeutrer, des repreneurs italiens se seraient également présentés mais, selon nos informations, c’est une offre hellène qui tient désormais la corde. Et même un peu plus que ça : les deux parties auraient trouvé un accord en ce milieu de semaine et le nouveau patron pourrait s’appeler Manthos Poulinakis, l’ancien président de l’OFI Crète. Dans un comité qui sent arriver le moment où le capitaine Cazzaro va lâcher la barre, c’est un peu l’ébullition et la course aux spéculations afin de savoir qui resterait ou qui partirait dans un tel contexte, si tant est que l’information s’avère exacte. Mais puisque leur président aurait confirmé qu’il y aurait un changement de direction le 18 juillet prochain…
Soucieux de ne pas remettre en cause les engagements pris ces dernières semaines avec, notamment, le recrutement de Marcus Weiss (Mertert/Wasserbillig) au poste d’entraîneur, Jean Cazzaro a-t-il posé des conditions à la cession du club ? En tout cas, Noël Tosi, coach arrivé en janvier mais remercié en mai (après le confinement dû au coronavirus) et qui a dégoté ce «plan» grec, n’entrerait pas forcément dans l’organigramme, ce qui accréditerait l’idée d’un statu quo relatif. Reste qu’un repreneur soucieux du bien-être sportif de ce monument national qu’est la Jeunesse ne débarquerait sans doute pas sans une flopée de joueurs à recaser pour garantir le maintien. Le recrutement eschois, pour l’heure, n’est pas une garantie dans ce domaine et il y aurait d’ailleurs de la friture entre la direction sportive et le patron.
Très discrète depuis la fin de saison, hormis quand il s’est agi de dégraisser l’effectif (aux dernières nouvelles, Boakye ne reviendra pas, Arslan discute âprement de nouvelles conditions salariales et Peugnet se fait désirer, mais ne devrait pas donner suite), la Jeunesse va peut-être animer très fort le mois de juillet.
Julien Mollereau