Après le cataclysme de l’annulation de la reprise, vendredi, les clubs, notamment le Progrès, espèrent encore pouvoir jouer les matches en retard, mercredi.
Après une année à se regarder dans le blanc des yeux et à se dire que ça finira bien par aller, après deux mois et demi, depuis la dernière journée, à prendre le temps d’éviter de concevoir un protocole sanitaire viable, les représentants de la LFL et de la fédération doivent rencontrer leur ministre de tutelle, Dan Kersch, en ce début de semaine. Quand exactement ? Lundi disent les uns, mardi disent les autres. On n’est plus à un jour près dans cette désespérante affaire.
Après l’humiliation d’avoir subi le désaveu de la société civile, qui a pris la forme du refus de la commune de Differdange de laisser ses clubs accéder à ses terrains en l’absence de tests antigéniques, le football luxembourgeois se voit obligé de travailler dans l’urgence du désespoir. Cela sera sans doute plus prolifique que ces longues semaines de somnolence fatale mais reste à savoir à quel point ce choc constituera un coup de fouet salutaire, puisque deux matches en retard sont à jouer mercredi : Hamm – F91 et Progrès – RFCU. À quelques présidents, Paul Philipp aurait assuré qu’on ferait « tout pour jouer mercredi soir ». Ce qui n’implique pas forcément qu’on y parviendra.
Aujourd’hui, le flou est tellement total que personne n’a d’avis qui puisse faire autorité sur la question de la poursuite du championnat. Prenons le choc de mercredi soir entre Niederkornois et Luxembourgeois. Les premiers assurent que les chances de jouer sont réelles, les seconds craignent que le timing soit bien trop court. Prenons le week-end prochain alors : ailleurs en DN, une partie des coaches semble se demander s’il ne va pas falloir remettre aussi cette journée-là, tandis que d’autres n’envisagent pas une seule seconde qu’on puisse la zapper. Et tous se demandent, au cas où l’on jouerait, s’il s’agira de la 10e ou de la 11e journée. Indécision terrifiante. Puisqu’on ne prépare pas, pour prendre l’exemple vraiment au hasard du F91, la réception de Rodange (10e journée) comme on préparerait un déplacement à Differdange (11e journée). Si tant est que la commune autorise une telle rencontre à se jouer au Parc des Sports d’Oberkorn.
Les matches officiels, non, les amicaux, oui ?
On attend donc fébrilement les dernières informations, d’où qu’elles viennent. Et sans certitude qu’elles seront bonnes. Une rumeur insistante, ce week-end, indiquait en effet que la fédération avait décidé d’annuler la reprise non pas pour éviter que le Progrès se retrouve avec trois matches de retard sur le reste des équipes, mais bien parce que quelques communes menaçaient discrètement de s’aligner sur la position differdangeoise au cas où l’administration mondercangeoise ferait le forcing.
Reste que c’est à Differdange, forcément, que l’ambiance est la plus lourde. Plus par défi que par réel besoin d’être rassuré, Fabrizio Bei a ainsi appelé les édiles pour savoir s’il avait le droit d’envoyer ses joueurs à l’entraînement. « Je leur ai demandé , a ronchonné le président du FCD03. On m’a dit « ah mais oui, pas de problème ». Apparemment, le virus s’arrête d’être dangereux quand il s’agit d’un entraînement. Il n’y a que pour un match que c’est problématique. Et même plus : pour un match officiel ! Puisqu’on nous a laissé jouer des matches amicaux durant notre préparation… Non, voilà, en fait, ils ont juste voulu nous rappeler à l’ordre. »
La commune de Differdange aura-t-elle ses garanties, mercredi soir ? Elle ne confiera les clefs du stade – et son conseiller communal Henri Krecké l’a rappelé dans notre édition du week-end – que si elle a la certitude que tout le monde, dans les deux équipes, sera testé. Une seule réunion tripartite convoquée en catastrophe peut-elle régler ce genre de détail ?
Julien Mollereau