Lors de cette 7e journée de DN, le derby du Nord va-t-il permettre aux Ettelbruckois de dépasser Wiltz au classement ?
Quand on n’a pas de pétrole, on a des idées. Et quand on a des idées, visiblement, on a de l’humour. Neil Pattison espère ainsi breveter ce mercredi soir un tout nouveau concept sportif qu’il éprouve depuis deux journées et autant de victoires face à Rodange et Hamm : «Notre nouvel objectif, c’est d’affronter une équipe en étant en position de dire, avant le match : si on les bat, on les dépasse au classement !». Soit dit en passant, son Etzella a peut-être dépassé Rodange il y a deux semaines, mais pas Hamm, qui était lanterne rouge. Son Etzella ne pourra pas dépasser le F91 dimanche (il est déjà bien trop loin et y restera), mais son Etzella peut dépasser Wiltz ce mercredi. Pour ça, il lui faudra un succès avec deux buts d’écart et raccrocher le bon wagon de l’histoire : le club ettelbruckois n’a plus gagné trois matches consécutifs en BGL Ligue depuis novembre 2014.
Vingt-cinq kilomètres plus au nord aussi, on a développé des petites habitudes. Dan Huet s’en passerait bien, mais voilà, depuis un mois, le rythme de ses joueurs, c’est victoire à l’extérieur, défaite à domicile. Au Deich, tout semble donc déjà gravé dans le marbre, d’autant que les Wiltzois s’y déplaceront avec le souvenir encore très frais d’un succès de prestige 1-3 le 30 mai dernier, en clôture de la saison, avec notamment un doublé de Giargiana. Huet évacue ce rythme de croisière, il préfère retenir que le début de saison de ses gars était à couper le souffle : la première de Strasser avec la Jeunesse, le leader dudelangeois, un Hostert alors impressionnant, un RFCU efficace, un Pétange qui tourneboule tout le monde et un Mondorf en forme de surprise du chef. Avec Etzella, Pfaffenthal en Coupe et Rosport, les Nordistes espèrent redescendre un peu en tension. «Si on avait pris trois points contre Mondorf, cela aurait été un très bon début de saison, analyse Huet. C’était une défaite inutile. Le bilan, c’est qu’on a pris 50 % des points qu’on pouvait prendre et que l’objectif, sur cette semaine anglaise, ce sera de prendre six points !»
Les Ettelbruckois ne fanfaronnent pas. Ils espèrent. «Nos deux derniers adversaires n’étaient pas si forts, lance Pattison, et là, ce sera clairement plus dur. Mais on est sur une dynamique.» Celle de 2014 ? À l’époque, l’équipe alors dirigée par Nikki Wagner n’avait pas de grand patron identifié. Sept ans plus tard, le club est en train de s’en redécouvrir un : Gustavo Hemkemeier. Le Brésilien, auteur d’une fin de dernière saison dantesque (cinq buts en six matches au mois de mai), est en train de retrouver le rythme après avoir galéré à s’extirper de sa contamination au covid. Trois buts et une passe décisive pour lui sur les deux dernières rencontres, dans une équipe qui trouve enfin de la stabilité dans ses compositions. Ettelbruck peut-il contre toute attente redevenir (au moins temporairement) maître dans le Nord ? Ça reste à prouver sur le terrain… et au classement.
Julien Mollereau