Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Entre exils, inondations, matches annulés, transferts tardifs et quarantaines, le 15e du dernier championnat vit un été épique.
C’est une préparation que Neil Pattison qualifie poliment de «très compliquée», ce «dès le début». Tout a en effet commencé «sans terrain à Ettelbruck» : les travaux sur celui-ci n’étant à la mi-juin pas terminés, c’est dans la commune voisine de Schieren qu’Etzella a d’abord dû se replier pour effectuer sa reprise sur un terrain synthétique. Avec les difficultés que cela suppose sur le plan matériel – «parce qu’il n’y a pas besoin que de quatre cônes pour faire une prépa» – et physique. «Comme on n’est pas habitués, ça a rendu la vie un peu difficile aux joueurs, avec des petits bobos au niveau des genoux, pointe l’entraîneur ettelbruckois. Quelques-uns ont aussi eu des douleurs.»
Revenu après deux semaines d’exil au Deich, Etzella y a retrouvé son terrain d’entraînement «dans un état parfait», mais n’y a réalisé que quelques entraînements avant que celui-ci, conséquence des pluies diluviennes qui se sont dernièrement abattues sur le Grand-Duché, ne soit inondé «jusqu’à la hauteur de la clôture». Pattison et ses hommes ont donc repris leur bâton de pèlerin, et l’ont comme d’autres clubs sinistrés planté «un peu partout dans les villages à côté», y compris à Mertzig, situé à une dizaine de kilomètres.
La problématique s’est également posée pour les matches amicaux, Ettelbruck ayant programmé plusieurs rencontres à la maison. C’est ainsi qu’Etzella a notamment «accueilli» Rosport à Erpeldange «sur un synthétique difficile» fatal à Magalhaes, déjà sur le flanc dans le sprint final du printemps dernier. Et avec un effectif où manquaient plusieurs autres éléments défensifs comme Nicolay (retour de pubalgie), Schlesser (infection au genou) ou Abega (quadriceps). Un mal récurrent en fin de saison dernière et dont Pattison, privé en outre jusqu’en fin d’année d’Adriel Santos et Edgar Da Silva, sait qu’il complexifiera l’opération maintien s’il le redevient. Sur 24 joueurs de champ, cinq sont encore des U19.
Plus d’entraînement depuis mercredi
«Le groupe était assez restreint à cause des blessures et des renforts qu’on cherchait, résume le technicien. Cela a pris du temps pour terminer ces transferts.» Le dernier en date, celui de Sanoussi Baldé, qui s’était mis d’accord pour un retour au club avant de faire faux bond lundi, ne s’est d’ailleurs pas concrétisé. Aussi Diogo Vila, reparti avant l’heure au Portugal, n’a toujours pas été remplacé et n’est plus sûr de l’être. Une sacrée contrariété, tant le Portugais était «très important dans le vestiaire et le terrain», mais qui n’est sans doute rien à côté de l’intrusion dans la préparation ettelbruckoise du Covid-19.
«On avait des absents à cause des vaccinations, développe Pattison, mais maintenant c’est encore plus grave : ces dix derniers jours, on a eu des joueurs en quarantaine à cause de contacts au travail avec des gens positifs.» Si le test positif d’un jeune de l’effectif «n’a pas eu d’influence sur le groupe, car il était absent avant», un deuxième joueur testé positif en début de semaine avait lui bien pris part aux entraînements. Résultat : un troisième membre du cadre, qui devait être testé lundi, «ne se sentait pas bien» et a donc été «renvoyé à la maison» mercredi, date de la dernière séance collective. «J’ai préféré mettre tout le monde à l’écart pour minimiser les risques en vue de la reprise», pose le coach ettelbruckois.
Depuis, Etzella s’adapte, entre entraînements en ligne et programmes individuels. Mais la préparation, amputée d’un match amical contre Mondorf samedi, «a pris du retard», forcément, «surtout au niveau tactique» où l’intégration des quelques recrues se voit retardée. Mais puisqu’il lui reste dix jours pour faire prendre la mayonnaise et que ces renforts cumulent «qualité et expérience», Neil Pattison reste «assez confiant dans le fait que le travail fourni suffira à bien entamer le championnat». Et, il l’espère, à s’y «maintenir en essayant de produire du jeu et se faire plaisir». Pour l’heure, ce n’est pas gagné.
Simon Butel
