Le Hesperangeois Dave Turpel l’a échappé belle. Après son accident, non seulement il remarche, mais il a aussi prévu de pouvoir rejouer au football en avril.
L’attaquant international Dave Turpel est rentré chez lui, deux semaines après son accident le soir même de Swift – Pétange. Mais il se veut rassurant : il devrait retrouver les terrains au printemps prochain si tout va bien.
Comment allez-vous?
Dave Turpel : Pour l’instant, ça va. Je suis rentré depuis vendredi à la maison. Je peux marcher normalement, je peux monter des escaliers, mais après vingt ou trente minutes, ça commence à me fatiguer. Alors je reste assis sur le canapé, je regarde le foot.
Il n’y a pas grand-chose à voir pour l’instant.
(Il rit) Effectivement. En fait, pendant deux semaines, je n’ai pu voir que la sélection, alors c’est bien que la Ligue des champions arrive.
Vos coéquipiers des Roud Léiwen vous ont d’ailleurs rendu hommage après la victoire contre Chypre.
Et c’était très agréable. C’était un moment spécial pour moi, un très beau geste.
J’étais en soins intensifs, j’avais des câbles partout, même attraper mon téléphone c’était compliqué
Certains se sont inquiétés, surtout qu’il était très difficile d’obtenir des informations vous concernant.
Les premiers jours, c’était très dur pour moi, juste pour prendre le téléphone. J’étais en soins intensifs, j’avais des câbles partout, même l’attraper c’était compliqué. Quand j’ai enfin pu, j’avais près de 400 messages qui étaient arrivés après le communiqué officiel du Swift. J’ai répondu au maximum.
Pouvez-vous nous rassurer sur votre avenir de footballeur?
Aujourd’hui, les médecins ne disent pas grand-chose si ce n’est que tout s’est bien passé durant l’opération au dos, qui a quand même duré six heures. Ils m’ont dit que j’étais encore jeune et que grâce à ma musculature, ça irait. Sinon, ils pensent que je n’aurais plus remarché, que je me serais retrouvé en fauteuil roulant. Là, j’attends un coup de téléphone du Rehazenter, où je vais commencer ma rééducation trois fois par semaine.
La perspective d’être passé aussi près d’un énorme drame ne vous mine-t-elle pas le moral?
Au début, cela m’a surtout motivé à sortir de l’hôpital. Cela a surtout boosté ma motivation.
Mais vous pourrez rejouer?
Normalement, je pourrai rejouer, pas de souci. En fait, la principale inquiétude reste mon genou (NDLR : il avait été opéré du ménisque cet été et en avait pour trois mois d’absence). Le genou va bien, mais avec ces deux semaines, j’ai perdu beaucoup de masse musculaire au niveau du quadriceps, ce sera donc plus difficile. Le kiné m’a dit lui aussi qu’il était plus inquiet pour mon genou que pour mon dos.
J’ai glissé dans un virage. Il y avait un arbre, heureusement je ne l’ai pas touché
Quand devez-vous revenir?
Très bonne question. Le kiné m’a dit que si tout se passe bien, normalement, je pourrais revenir en avril.
On peut vous demander quelles étaient les circonstances de votre accident?
Je retournais à la maison. Je roulais un peu trop vite. J’ai glissé dans un virage. Cela a été très vite, j’ai cogné un mur et j’ai eu de la chance car il y avait un arbre juste à côté. Heureusement que je ne l’ai pas touché.
Comment avez-vous vécu cette douloureuse expérience à l’hôpital?
Il n’y avait que peu de monde qui pouvait entrer pour me voir à l’hôpital. Seulement la famille et quelques copains à cause du coronavirus. Finalement, j’ai fini par me retrouver en chambre avec un vieux monsieur et… il me connaissait. Il était d’Ettelbruck. Moi je ne le connaissais pas, mais un jour ma mère est venue me rendre visite et lui a dit bonjour. J’ai découvert qu’ils avaient travaillé ensemble. Mais on n’a pas beaucoup parlé parce qu’il a beaucoup dormi.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui?
Aujourd’hui, ça va. Pendant la journée, je me sens bien, mais j’essaye juste de faire en sorte qu’elle dure le moins longtemps possible. J’ai juste quelques douleurs le soir et je suis content de me mettre au lit.
Quand vous revoit-on au bord d’un terrain?
Pas en semaine. Je ne peux pas rester trop longtemps assis et je ne sais pas comment mon corps réagira au froid. Les week-ends… on verra.
Entretien avec Julien Mollereau