Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Si son poste le désigne comme le successeur de Kempes Tekiela, ses qualités peuvent aussi faire du néo-Pétangeois Belmin Muratovic le nouveau leader technique d’un Titus également orphelin d’Artur Abreu.
Partant du principe qu’Artur Abreu, reparti vendredi dernier à Differdange, «ne (serait) pas remplaçable», pas en cinq malheureux jours en tout cas, Pétange et son entraîneur Yannick Kakoko ont en quelque sorte choisi de ne pas le remplacer cet hiver. Du moins, de ne pas le remplacer poste pour poste. Aussi vrai que la perte de l’Allemand Kempes Tekiela (Knoxville, D3 américaine), meilleur buteur pétangeois de l’exercice 2022/2023 (19 buts toutes compétitions confondues) tantôt utilisé en neuf, tantôt en soutien d’une pointe, avait été compensée numériquement courant janvier par le recrutement de son compatriote Till Hermandung (26 ans), davantage un milieu relayeur de formation, celle d’Abreu, facteur X qui faisait pencher le jeu du Titus à gauche, l’a été mercredi par l’arrivée d’un garçon au positionnement beaucoup plus axial : l’ancien Niederkornois Belmin Muratovic (25 ans).
Sa force, c’est qu’il est très flexible. On va voir dans quelle position il jouera
En termes de profil, le joueur formé à la Jeunesse puis à Metz est plus un dix, ou un neuf et demi, un poste où le Français Antoine Mazure (17 titularisations cette saison, contre 9 pour Muratovic) avait le plus souvent les faveurs de Jeff Strasser au Progrès ces dix-huit derniers mois, et qui fait plutôt de lui le successeur désigné de Tekiela, statut auquel peut aussi prétendre le polyvalent français Valentin Fuss (3 buts et une passe décisive en 13 matches de BGL Ligue).
Une plus-value, «quelle que ce soit sa position»
Mais Kakoko, qui le juge «très flexible», ce qui fait d’ailleurs «sa force» aux yeux du coach pétangeois, n’a pas l’air effrayé à l’idée d’éventuellement confier à Muratovic un rôle plus excentré («On va voir dans quelle position il jouera»), ce qui aurait par ailleurs le mérite de désengorger un entrejeu déjà particulièrement garni (Steinmetz, Trento, Laukart, Sabotic, Pantschenko, Kamavuaka…) dans l’axe avant les arrivées du Niederkornois et de l’ex-Ettelbruckois Hermandung (23 passes décisives et 5 buts en 51 matches avec Etzella entre 2021 et 2023).
Mais «quelle que soit sa position, il pourra nous apporter sa créativité, sa qualité de dernière passe, ses buts et ses coups de pied arrêtés», prédit le technicien allemand. «Il a de l’expérience, comprend très bien le foot, il est bon avec le ballon et dans les petits espaces et il trouve souvent les bonnes solutions.» Autant de qualités qui avaient fait de Muratovic un joueur transférable à l’étranger par le Progrès à l’hiver 2022, quand l’ex-international U21 luxembourgeois avait rejoint pour six mois le FC Politehnica Iași en D2 roumaine (7 matches, 2 passes décisives). Et sur lesquelles Yannick Kakoko compte («C’est ça qu’on attend de lui») pour tourner la page Abreu/Tekiela. Le coach du Titus se veut toutefois clair : dans une équipe où «le collectif prime» plus que jamais, c’est «toute l’équipe, pas seulement Belmin», nouveau leader technique désigné, qui «va tout donner pour faire une bonne deuxième partie de saison».
