Belmin Muratovic, encore très bon contre le F91, est l’un des grands animateurs du début d’année offensif du Progrès Niederkorn. Retour sur le succès haletant de mercredi soir contre le F91 (3-2).
Roland Vrabec lui a ostensiblement donné les clefs du camion en ce début d’année 2020 et il le lui rend bien : le petit Belmin Muratovic prend ses responsabilités à la baguette. L’ancien Messin âgé de 21 ans assume les responsabilités inhérentes à sa nouvelle charge. Mercredi soir, au stade Jos-Nosbaum, il a délivré deux passes décisives sur corner.
Sur ce corner de la 91e minute sur lequel le Progrès assomme le F91, vous cherchiez très précisément Françoise ?
Belmin Muratovic : Oui. C’est quelque chose qu’on travaille à l’entraînement. On met plein de choses en place, et là, ça a fonctionné. Mais je m’arrête là, je ne vais pas tout dévoiler. On est juste heureux.
Quelle est l’importance de ce but dans les saisons du Progrès et du F91 ?
Les trois points. Et montrer à tout le monde que ce qui nous est arrivé quelques jours plus tôt face au RFCU, passer au travers d’un match, ça peut arriver. Cela prouve qu’on a du caractère et qu’on sait répondre présent.
Vous auriez pu vous contenter d’un point ?
Franchement non. Personnellement, je n’aurais pas été heureux. Mais vu qu’on a pris les trois points, pourquoi y penser?
Et tomber du podium, ça vous aurait fait mal ?
Ça n’aurait pas été grave non plus. Vu comme c’est serré en haut du tableau, il restait assez de matches pour se refaire.
Et pour le F91, il lui reste assez de matches pour se refaire ?
C’est une équipe qui a beaucoup de qualités. Non, ce n’est pas fini. Ça se jouera jusqu’à la dernière journée. Du premier au cinquième, cela restera serré jusqu’au bout. Vous savez, il suffit de rater deux matches consécutifs…
Mais ça, c’est au Titus que c’est arrivé…
Ah ça, les deuxièmes parties de saison, c’est toujours différent des premières parties. L’idée, c’est qu’il faut de la constance, mais je suis sûr que Pétange va s’en relever. Même si les points perdus en ce début d’année pourraient leur coûter cher.
Psychologiquement, c’est sûr
que le F91 a pris un coup
Comment vous êtes-vous senti face au F91, footballistiquement parlant ?
On a été meilleurs dans l’envie, dans le caractère, dans le mental. On était quand même menés jusqu’à la 70e minute ! Non, franchement, on avait beaucoup plus envie qu’eux. On a prouvé, là, qu’on a un groupe solide. Je n’ai jamais eu peur. Et psychologiquement, c’est sûr qu’ils en ont pris un coup. À eux de ne pas regarder en arrière.
On imagine que ce succès vous fait d’autant plus plaisir que Roland Vrabec vous a un peu donné les clefs du jeu depuis le début de l’année…
Je ne jouais pas trop en première partie de saison. J’ai effectué une bonne préparation et j’ai eu ma récompense. Je crois avoir montré à tout le monde de quoi j’étais capable. Mais en même temps, à Dudelange, on a tous été décisifs.
Mais le système en diamant qui a été mis en place face au RFCU, il semble carrément pondu pour vous, non ?
On est revenus au 4-1-4-1 contre le F91… Après oui, quand on joue avec ce milieu en diamant, il est naturel qu’en tant que n° 10 je prenne les choses en main. Un 10, c’est fait pour ça, non? Après, il faut avoir les épaules pour ça. Et la maturité nécessaire aussi. Et je crois les avoir. Ce n’est pas tout le monde qui peut le faire. Mais moi, je ne doute pas de moi. On me laisse ma liberté. Je me déplace où je veux. Attention, je ne fais pas ce que je veux, mais je me déplace où je veux. Et après, quand j’ai le ballon, je fais mes choix.
L’absence momentanée de Tekiela, qui a libéré une place dans l’axe, vous a-t-elle aidé à vous épanouir de la sorte?
Oh, les gens le prennent comme ils veulent. Peu importe. L’idée, c’est que chacun se bat pour sa place et que je me bats pour ma place, comme lui. Il est sur le chemin pour revenir? Je vais me battre pour garder ma place. Mais je ne me suis pas dit : « il est absent, c’est le moment, c’est maintenant, c’est là ». En fait, je me le dis depuis le début de la saison que c’est le moment.
Comment se sent-on au lendemain d’un match aussi fou qu’on remporte dans les arrêts de jeu ?
Déjà, on fait la grasse matinée parce qu’on est vidé. Ce match, c’est le plus plaisant qu’on ait joué cette saison. Il y avait tout : de l’intensité, des occasions, des buts. C’est pour ça que les gens viennent au stade et qu’on a envie de leur offrir quelque chose. Après ça, nous, au Progrès, on est motivés, on a envie de rattraper le Fola !
Entretien avec Julien Mollereau