[BGL Ligue] Battu par le Swift et doublé par la Jeunesse, Strassen finit quand même virtuellement européen

Malgré sa défaite à Hesperange (2-0) et sa 6e place finale derrière la Jeunesse, victorieuse dans le même temps à Niederkorn (1-3), Strassen pourrait être européen la saison prochaine. Devançant d’un petit but Rosport, inutile vainqueur de Mersch (2-0), l’UNA jouera la Conference League si le Swift et la Jeunesse, privés de licence UEFA, perdent en appel.

Dès le coup de sifflet final, qui scellait leur défaite 2-0 à Hesperange, les joueurs strassenois se sont réunis autour d’un téléphone pour suivre les dernières minutes de Rosport-Mersch. Le Victoria, qui accusait trois points et cinq buts de retard à l’aube de cette dernière journée de BGL Ligue, menait 2-0 grâce à des buts tardifs de Redekop (73e) et El Idrissi (87e), et n’avait plus besoin que d’un but pour souffler la 6e place à Strassen à la faveur d’une meilleure attaaque.

Tout sauf anodin : à moins que la Cour luxembourgeoise d’arbitrage pour le sport, saisie par le Swift et la Jeunesse après la non-obtention de leur licence UEFA (synonyme d’exclusion des compétitions interclubs organisées par celles-ci), ne déjuge l’instance et rende leur billet européen aux Hesperangeois ou ne l’offre aux Eschois, finalement 5es après s’être adjugé le choc de la 30e journée à Niederkorn (1-3, buts de Schmid pour le Progrès, et d’Almeida, Todorovic et Mogni pour la Jeunesse), cette 6e place sera qualificative pour la Conference League.

Après dix bonnes minutes d’attente, durant lesquelles les Rosportois ne sont pas parvenus à tripler la mise, joueurs et supporters de l’UNA ont pu exulter : voilà Strassen virtuellement européen pour la première fois de son histoire. La défaite finale chez le champion 2023 était déjà oubliée.

Simon et Lucas Correia ont fait la différence

C’est dans le premier acte que celle-ci s’est dessinée. Auteurs d’une très bonne entame, les hommes de Vitor Pereira auraient pu prendre les devants dès les premières minutes avec davantage de justesse dans le dernier geste. Ou de chance, dans le cas de Perez, dont le tir dévié par Delgado a échoué sur le poteau après à peine plus d’une minute de jeu (2e).

Passeur sur cette action, Azong s’est ensuite trouvé à la finition, mais l’attaquant allemand a trop ouvert son pied quand Baiverlin l’a idéalement lancé (7e), puis quand il a intercepté une passe de Stolz et s’est ouvert le chemin du but après avoir fixé Delgado (15e). Un manque d’efficacité tranchant avec le réalisme du Swift, tout aussi entreprenant dans un début de partie rythmé où le ballon circulait d’un but à l’autre.

Davantage inquiété de loin par Sacras (6e) que sur cette tentative dans la surface de Correia, qui a frappé sur lui (7e), Özcan, le gardien strassenois, n’a rien pu faire quand Simon, alerté à l’entrée de la surface par un Lucas Correia percutant, s’est retourné et a placé une frappe limpide qui a fait mouche avec l’aide du poteau (1-0, 32e).

Le duo s’est de nouveau illustré moins de dix minutes plus tard pour permettre au Swift de faire le break, sur une action où Simon, auteur d’une prestation pleine dans l’entrejeu, s’est occupé de presque tout : récupération, roulette et diagonale en profondeur pour Correia, couvert par Bernardelli et buteur dans le but vide après avoir devancé la sortie d’Özcan et le retour de deux défenseurs de l’UNA (2-0, 41e).

Pas assez tueur, Strassen s’est fait peur

Si Rosport s’était imposé 3-0, ou si la barre n’avait pas repoussé cette tête de Martins sur un coup franc de la droite de Belameiri (79e), les Strassenois auraient sans doute ressassé longtemps leurs quelques belles situations de la deuxième période, où ils ont essentiellement procédé en contre.

En particulier cette énorme situation de la 50e minute, quand ni Perez (qui aurait sans doute dû frapper), ni Gonçalves ne sont parvenus à donner le ballon devant le but à Azong. A l’origine de ce contre, l’attaquant allemand s’est ensuite heurté à une bonne sortie de Dupire sur un bon service de Vova (65e), juste après que Zenadji a frappé le petit filet extérieur en angle fermé (64e).

Mais les équipiers d’Alen Agovic, qui a fini le brassard au bras après la sortie de Bernardelli et les yeux embués pour ce qui constituait sa dernière apparition sous le maillot strassenois (avant un départ pour le Progrès?), peuvent aussi se féliciter de la maladresse hesperangeoise en deuxième période, symbolisée par cet intérieur du pied trop ouvert de Correia (52e) ou cette reprise ratée de Couturier sur une offrande de Stolz (61e). Faute de le faire sur le terrain, le Swift espère désormais éliminer Strassen de la course à l’Europe dans les tribunaux.

Simon Butel