Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Avant que Karayer ne délivre son équipe, celle-ci a buté pendant 89 minutes sur une formation de l’US Esch qui a défendu courageusement, à 9 voire 10 derrière. Un schéma qui pourrait bien se reproduire…
On jouait dimanche depuis 89 minutes et quelques secondes au stade du Lankhelz lorsqu’un long coup franc excentré de Sébastien Thill trouvait Metin Karayer dans la surface adverse, la reprise du défenseur français du Progrès roulant tout doucement au fond des filets d’un Hélio qui n’avait jusque-là pas été pris en défaut. Alors que dans les rangs eschois, on pestait sur la faute, à leurs yeux inexistante, ayant amené ce coup franc, on exultait logiquement après cette délivrance dans le camp niederkornois.
«On savait que ce serait dur sur ce terrain (NDLR : synthétique). Et ça, même si on s’était entraînés sur la même surface jeudi et vendredi à Sanem», glissait Paolo Amodio, l’entraîneur du Progrès. «On avait planté 6 et 7 buts à nos adversaires lors des deux précédentes journées de championnat. Mais on sait que cela n’arrivera pas chaque semaine. Et si on a eu le match en main tout au long de celui-ci, avec un peu de malchance, on aurait même pu être menés 1-0 par l’US Esch…»
Le technicien faisait alors référence à deux phases survenues dans une première période que ses joueurs avaient pourtant dominée de la tête et des épaules : Vieira (d’un improbable centre-tir) et Peixoto (d’une reprise dans la surface) touchant le cadre d’un but gardé par un Sébastien Flauss qui avait dû attendre la demi-heure pour toucher son premier ballon.
Face à un vrai mur bleu
Si on assisté à une rencontre à sens quasi unique, le Progrès a connu toutes les peines du monde à concrétiser les quelques occasions obtenues principalement en première période (ce fut beaucoup moins bon en deuxième mi-temps, malgré la possession de la balle). Il faut dire qu’en face, c’est un véritable mur bleu qu’avait installé Pedro Resende, le coach de l’US Esch, ses joueurs défendant généralement à 9 voire 10, avec un bloc très bas. Le genre de défense renforcée que retrouvent généralement les Dudelange, Fola ou Differdange. Ce qui tend à laisser penser qu’en l’espace de quatre journées de championnat (pour autant de victoires), le Progrès a déjà rattrapé dans l’imaginaire de certains les trois ténors de notre championnat.
«Si nos adversaire décident de mettre une muraille et de défendre ainsi face à nous, tout le mérite en revient à mes joueurs», continuait Paolo Amodio. «Maintenant, pour franchir un cap supplémentaire, il va falloir être capable de laisser courir l’équipe adverse, tout en réussissant à trouver la faille dans sa défense.» Car forcément, dans ce genre de schéma de jeu, un but inscrit rapidement est souvent synonyme de victoire aisée. Il suffit de voir le match de Dudelange face à Rodange, hier, pour s’en convaincre. Mais le Progrès a encore (un peu) le temps d’apprendre après son beau 15 sur 15.
Julien Carette
