[Basket] Une revanche à prendre pour les Dudelangeoises

EUROCUP WOMEN (GROUPE G) Au-delà du résultat, c’est surtout la manière qui est importante pour les Dudelangeoises, qui se rendent ce soir à Fribourg.

Le premier match avait fait naître un fol espoir. Les deux suivants, soldés par deux défaites, ont déçu. Et le dernier a inquiété : «On ne s’attendait pas à perdre un match comme cela à domicile face à Namur (NDLR : 52-89)», avoue Catherine Mreches, la capitaine dudelangeoise. Et d’ajouter : «On n’a pas vu le vrai T71.» Il est vrai que le 16 novembre dernier, face à des Belges battues chez elles au match aller, les joueuses de Jérôme Altmann ont tout simplement été dominées du début à la fin. Et au-delà du résultat, très mauvais, c’est vraiment la manière qui avait interpellé. «Ça ne s’est pas passé comme prévu», reconnaît Nadia Mossong.

Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Nadia Mossong en a profité pour faire un break salutaire et recharger les batteries. Alors que quatre Dudelangeoises ont continué avec le superbe parcours de l’équipe nationale, qui a d’abord fait mieux que résister contre l’ogre slovaque avant d’aller signer un succès historique face à la Suisse à… Fribourg. Hasard du calendrier, c’est effectivement dans la même salle Saint-Léonard que Catherine Mreches, Ehis Etute, Mandy Geniets et Michelle Dittgen vont évoluer ce soir : «Je pense que c’était une bonne chose pour nous quatre d’avoir disputé ces rencontres internationales», ajoute encore la jeune meneuse, élue MVP de la rencontre contre les Helvètes. «On a vu que les joueuses de Dudelange étaient peut-être mieux préparées car elles ont joué à un niveau plus élevé», analyse Nadia Mossong.

Lors de cette fenêtre FIBA, on a vu des joueuses conquérantes, volontaires, bien décidées à renverser des montagnes. Ce qui n’avait pas franchement été le cas du T71 contre Namur. Et si elles ont finalement cédé contre des Slovaques qui évoluent à un tout autre niveau, elles n’ont laissé aucune chance à la Suisse, il est vrai privée de sa meilleure joueuse, Marielle Giroud, qui a pris du recul par rapport à son équipe nationale préférant se concentrer sur le 3×3 dont elle est la capitaine de la sélection.

Si la joueuse aux 27 (!!!) titres en carrière n’était pas là face aux Luxembourgeoises, elle devrait en revanche bien être du match contre Dudelange. En effet, la capitaine fribourgeoise, qui a raté le début de saison à cause d’une blessure à la main, avait effectué son retour en Eurocup, lors du dernier match contre Benfica où malgré la défaite (69-63) elle avait tout de même démontré qu’elle n’avait rien perdu de son immense talent avec 20 pts et 11 rebonds alors qu’elle vient de fêter ses 35 ans. Vous avez dit danger…

Lors du match aller, le T71 s’était incliné d’à peine dix points, laissant pas mal de regrets. Et même si elle avait signé un double-double (12 pts, 10 rebonds), Ehis Etute avait été largement dominée par son adversaire directe Courtney Range, qui , du haut de ses 191 cm, avait régné dans la raquette et porté son équipe (33 pts, 10 rebonds). Malheureusement pour Fribourg, l’Américaine s’est blessée au genou face à Benfica et elle sera absente six semaines. Le club a donc fait appel à Brittany Lewis (33 ans, 1,88 m) qui a évolué en Pologne, en Grèce ou en Turquie mais qui n’a plus joué depuis la saison 2019-2020.

«Il faut être capable de faire le switch mentalement»

On l’aura compris, ce sera une tout autre équipe qui se retrouvera face à Dudelange. Et d’ailleurs, le T71 aura également un autre visage puisque c’est désormais Zykera Rice qui joue aux côtés de Shalonda Winton. Si l’Américaine avait fait de très belles choses contre Benfica, elle avait, en revanche, été totalement transparente lors de la débâcle à domicile contre Namur. En clair, elle, comme ses coéquipières d’ailleurs, doit une revanche à ses supporters. Et à elles-mêmes. Les joueuses en sont parfaitement conscientes : «Il faut être capable de faire le switch mentalement.»

Pas forcément évident quand, pour seule préparation, on concasse une équipe des Musel Pikes (83-43) avec beaucoup d’absentes : «Pour être honnête, ce n’est pas une bonne situation pour nous. C’est dommage pour elles, qui ont beaucoup de blessées. Et pour nous, dans un match que tu gagnes aussi facilement, l’intensité n’est clairement pas au même niveau que lors de rencontres internationales. On sait qu’elles vont jouer de manière très agressive et il faut vraiment être prêtes à ça», avertit encore Catherine Mreches. Même son de cloches pour Nadia Mossong : «Ce n’est jamais évident de changer tout le temps entre championnat et Eurocup. C’est tout autre chose.»

Se concentrer sur le match qui vient

Effectivement, si Dudelange se promène en championnat, le rythme n’a rien à voir quand on évoque la compétition continentale : «En Coupe d’Europe, la moindre erreur se paie cash. Si tu commets une faute, tu seras tout de suite sanctionnée par un panier. C’est pour cela qu’il faudra rester concentrées pendant quarante minutes.» De la concentration, un mental à toute épreuve, du collectif et de l’envie, voilà ce qu’on attend du T71.

Le résultat sera ce qu’il sera. Quel qu’il soit, les Dudelangeoises auront de toute façon écrit l’histoire en signant une victoire en poules de l’Eurocup. On ne parle plus de place de meilleur troisième qui leur permettrait éventuellement de franchir un tour. Non, le but c’est de se concentrer sur le match qui vient. Et avant de recevoir la semaine prochaine des Lisboètes invaincues, le T71 entend bien vendre chèrement sa peau du côté de St Léonard, sur le parquet de Fribourg, qui avait porté tellement bonheur aux Luxembourgeoises il y a une dizaine de jours : «Il ne faut pas avoir d’attentes trop élevées. On fait de notre mieux. On donne tout. Et on verra bien ce qui se passera.»