À l’occasion de son troisième match dans cette phase de poules de l’Eurocup, Gréngewald rend visite ce soir aux Françaises de Bourges. L’un des clubs références sur le plan continental.
Sacré une fois en Coupe Ronchetti (l’ancêtre de l’Eurocup), trois fois en Euroligue, deux fois en Eurocup, quinze fois en championnat de France et onze fois en Coupe de France, le palmarès de Bourges, adversaire ce jour de Gréngewald, donne le tournis. «C’est l’Himalaya. On n’est pas équipés. On n’a pas acheté les bons crampons pour gravir cette montagne. Personne de notre groupe ne les battra, confiait d’ailleurs le technicien François Manti avant le début de cette campagne européenne. Il faut juste se réjouir de la chance que c’est pour des basketteuses luxembourgeoises de fouler le parquet de Bourges. Et prendre du plaisir. C’est quelque chose qui compte dans une carrière d’amateur.»
Deux semaines plus tard et après avoir disputé leurs deux premières rencontres, une manquée à domicile face aux Tchèques de Brno en ouverture, puis une deuxième de bien meilleure facture mais perdue d’un tout petit point en Turquie contre Antalya au terme d’un scénario frustrant – ses protégées étaient devant au score pendant l’intégralité de la partie et alors qu’il restait une poignée de secondes à jouer, «il y a une faute sur un tir, en tout cas l’arbitre a estimé que c’était un tir, et donc il y a eu trois lancers francs. La joueuse en marque deux et comme on n’avait pas suffisamment de marge… le match est terminé. Bien évidemment, si on avait fait un résultat là-bas, pour nous, notre petite équipe, à notre petit niveau, ça aurait été énorme! Être si proche du Graal et ne pas l’obtenir, c’est toujours rageant. Mais c’est le sport» –, le discours n’a pas changé.
Prendre du plaisir
«On est habitués aux montagnes nous! On va devenir alpinistes bientôt, ironise l’entraîneur. La saison dernière, on n’a franchi que des montagnes. On les a gravies aux trois quarts, mais on n’a jamais atteint le sommet. Là, on est de nouveau face à une montagne. Mais comme d’habitude, on va essayer de faire un bon match. On va essayer d’être présents comme on l’a été en Turquie. Et jouer crânement notre chance. J’ai l’habitude de dire à mes filles qu’un match ne se joue jamais sur le papier, ni dans les journaux, ni la semaine suivante, mais bel et bien le jour J. À nous d’essayer d’être plus que parfaits, en espérant que Bourges soit un peu en deçà. Quand on les a tirées au mois d’août, on savait très bien que ça allait être très compliqué.»
S’il ne se fait guère d’illusions quant à l’issue de la rencontre, François Manti insiste sur une notion en particulier. «Au-delà du résultat, le but c’est de faire les choses sérieusement, de façon juste et puis d’essayer de prendre un peu de plaisir quand même parce qu’on n’a pas tous les jours la chance d’être sur le parquet d’un monstre du basket européen. Il faut profiter de l’occasion et, en même temps, essayer de donner le change. En Turquie, on est partis timidement et finalement, hormis la fin, on a pris du plaisir, c’était bien!» Et de poursuivre : «Il va falloir profiter de ce moment-là. C’est valable pour le staff aussi et tous les gens qui vont se déplacer avec nous. Je pense qu’il faut qu’on savoure parce que nous, on n’est rien face à eux. C’est une chance de pouvoir participer à une rencontre officielle sur le parquet de Bourges. Je pense que j’ai quelques collègues qui auraient aimé être à ma place (il sourit).»