APRÈS LES PRÉQUALIFICATIONS DU MONDIAL-2023 Clancy Rugg a brillé de mille feux (25,5 pts, 14 rebonds) lors des deux matches avec la sélection. Le nouveau joueur de l’équipe nationale se confie.
LE MATCH CONTRE LE KOSOVO
«Des détails qui font la différence»
Clancy Rugg : «On a connu des difficultés au début du match. Lors du premier quart, on n’était pas prêts. Pas assez agressifs. En revanche, en deuxième mi-temps, on a commencé à jouer beaucoup mieux. Malheureusement, j’ai eu des problèmes de fautes et j’ai dû sortir. Et le Kosovo a commencé à mettre beaucoup de tirs. Notamment lors des dernières minutes de la rencontre, où les joueurs se sont montrés très adroits. On a raté deux, trois trucs et à la fin, ce sont des détails qui font la différence.»
L’AMBIANCE PRO-KOSOVO
«Merci à tout le monde»
«Je pense que les spectateurs luxembourgeois ont donné de la voix. J’ai déjà participé à plusieurs rencontres internationales et c’était l’une des plus grandes affluences qu’on ait vues. Je tiens à remercier tous ceux qui sont venus pour nous encourager. Il y aura d’autres matches et on espère qu’ils seront encore là lors des suivants. Les fans du Kosovo étaient aussi présents en nombre et ils sont repartis contents et avec ce qu’ils attendaient : une victoire de leur équipe. C’est vrai qu’on les a beaucoup entendus mais si on l’avait emporté, on aurait sûrement encore davantage entendu les fans luxembourgeois. La prochaine fois, on espère avoir un meilleur résultat.»
L’AVANCE DE +15?
«On ne s’est pas dit que c’était gagné»
«Quand on est passé à +15, c’est au moment où j’ai pris ma troisième faute et où j’ai dû sortir. Petit à petit, ils ont réduit l’écart. On est passé à +15, puis +10, puis +9. On ne s’est pas dit que c’était gagné. Et d’ailleurs, comme je l’ai déjà dit, sur la fin, ils ont mis des tirs très importants. Et nous, on n’a pas réussi à exécuter nos systèmes comme on le voulait.»
AVANTAGE PSYCHOLOGIQUE?
«Les gens sont dingues là-bas»
«Bien sûr, ce n’est pas évident quand on se fait remonter de 15 points. Personnellement, j’ai regardé le match au Kosovo et, là-bas, c’est complètement fou. Les gens sont dingues. Il faut imaginer une ambiance comme celle de ce dimanche au Gymnase mais avec encore plus de monde et tous pour le Kosovo. Mais c’est excitant de jouer devant une telle foule. On voit que le basket luxembourgeois va dans la bonne direction. Certes, on n’a pas réussi à gagner de match mais on a produit du bon basket. C’est un bon signe pour le futur.»
UN 0-2 QUI AURAIT PU DEVENIR UN 2-0
«Une équipe jeune»
«Lors du premier match, en Slovaquie, on mène de 13 points au premier quart avant qu’ils reviennent et passent devant. Là, contre le Kosovo, on est cette fois devant de 15 points et on se fait rattraper dans les dernières minutes. C’est peut-être le signe d’une équipe jeune. Qui n’a pas encore assez joué ensemble, on n’a eu qu’une dizaine de jours pour se préparer. Mais tout le monde a envie de jouer et tire dans le même sens.»
PLUS DE PROS, CE SERAIT MIEUX?
«Ce n’est pas ce qui compte»
«Avoir plus de pros, ça peut éventuellement être un plus mais on sait que c’est la nature du basket au Luxembourg : il y a quelques pros et sinon, tout le monde est à l’école ou au boulot. En face, on a joué contre des gars qui étaient tous professionnels. Certes, ils ont gagné mais je ne suis pas persuadé qu’ils étaient meilleurs que nous alors qu’ils sont tous pros. Si on les jouait 100 fois, je ne suis pas convaincu qu’on aurait plus de mauvais résultats que de bons. Pros ou pas pros, ce n’est pas ce qui compte.»
SON INTÉGRATION
«J’avais des attentes très élevées»
«C’était un peu différent des JPEE car là, on parle d’une compétition FIBA. La différence, c’est qu’on ne peut avoir qu’un seul joueur naturalisé, on n’a donc pas pu compter sur Xavier (François). C’est vraiment dommage car il nous apporte énormément sur le plan défensif. Maintenant, je peux dire que je suis déçu car on n’a pas réussi à gagner de match. J’avais des attentes très élevées en rejoignant la sélection. Je voulais pousser tout le monde vers le haut, placer la barre à un niveau très élevé et tout faire pour gagner. Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est passé. Maintenant, on n’a pas à rougir de notre performance. Il n’y a pas si longtemps, le Luxembourg était très très loin de ce qu’on a vu en termes de niveau de jeu face au Kosovo. Le basket luxembourgeois est en pleine progression et ça va continuer ainsi à l’avenir.»
ÇA PEUT JOUER SUR SON AVENIR?
«Je n’y pense pas»
«En tant que basketteur professionnel, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait et ce qui se passera d’une année sur l’autre. Maintenant que la fenêtre avec la sélection est terminée, je me concentre sur le championnat avec Esch. Je ne veux pas commencer à trop penser au futur, car sinon, on perd de l’influx. Donc, je peux dire que je n’ai pas pensé à ce qui pourrait se passer en cas de bonnes prestations de ma part lors de ces rencontres internationales.»
SI ON VOUS APPELLE?
«Je suis très content à Esch»
«Bien sûr que c’est toujours intéressant si vous jouez bien et que quelqu’un vous manifeste de l’intérêt. C’est toujours bien d’écouter cette personne. Mais ce que je tiens à dire, c’est que ma famille, ma femme, mon fils et moi, nous nous sentons très bien à Esch. Notre situation est idéale. On est entourés de personnes de très grande qualité, que ce soit le management, le comité, les coaches. On est très contents d’être là où on est.»
SA DESTINATION DE RÊVE?
«Je regarde beaucoup l’Euroleague»
«Je regarde beaucoup l’Euroleague. Pas la NBA, c’est complètement fou. Mais c’est vrai que de temps en temps, je me plais à m’imaginer jouer dans des ligues plus fortes. Mais il faudrait vraiment quelque chose de très spécial pour quitter Esch. Et ce n’est pas du tout dans mes plans à l’heure actuelle.»
PRO À PLEIN TEMPS?
«Quelques cours à l’ISL»
«C’est quasiment le cas, oui. Je donne quelques heures de cours par-ci par-là à l’ISL mais sans plus. J’ai également quelques trucs au niveau de la Lasep mais sinon, c’est tout pour le basket.»
LE TITRE DE CHAMPION, ON Y PENSE?
«On a tous faim»
«Je pense que ça va être intéressant. On l’a vu, tout le monde peut battre tout le monde. On a perdu contre Heffingen, par exemple. Ça devrait faire un beau championnat pour les prochaines semaines à venir. On est confiants. C’est vrai qu’à Esch, on n’a pas encore connu l’expérience de la gagne mais, comme en sélection, on a tous faim. On veut gagner. On a un très bon groupe, sans ego surdimensionnés, tout le monde travaille pour le collectif. En plus, Miles (Jackson-Cartwright) revient bien. Sa blessure au tendon d’Achille fait désormais partie du passé. On va dans la bonne direction. Et on a hâte de voir ce que ça va donner.»
Entretien avec Romain Haas