Même si les play-downs attendent le Racing, le club veut encore croire au maintien. Le succès face au Telstar était en ce sens capital.
Sept matches. Il a fallu attendre sept matches pour que Pit Rodenbourg, arrivé sur le banc du Racing à la mi-novembre, décroche sa première victoire. Un succès, le quatrième depuis le début de la saison, acquis dans la douleur sur le parquet du Telstar. Mais une victoire capitale en vue des play-downs qui seront abordés avec les points acquis durant la saison régulière.
Le technicien du Racing a fait ses petits calculs : «Même si on gagne nos cinq matches, il faut que Dudelange perde tous ses matches pour qu’on puisse espérer accrocher la huitième place. Bien sûr, on y croit. Mais on prépare quand même les play-downs.» La lutte pour le maintien est clairement dans les têtes des joueurs, comme l’explique Max Hilger : «Toutes les équipes du bas de classement ont gagné ce week-end. Une victoire, c’est bon pour le moral. Ça va aider à bien préparer les play-downs.»
Depuis le début de la saison, le Racing galère. Les départs de vieux briscards comme Chris Scholtes, Sam Ney, Mathieu Gillardin ou encore Xavier Engel n’ont pas été compensés. Si on ajoute à cela des problèmes pour trouver les bons Américains et, pour ne rien arranger, la fin de saison prématurée du capitaine Gaëtan Bernimont, qui s’est fait les croisés, on a tous les ingrédients pour une saison compliquée. Et effectivement, les débuts sur le banc d’Amadeo Dias n’ont pas été couronnés de succès et ce dernier s’est rapidement vu indiquer la sortie. Pour le remplacer, le club a fait appel au plus fidèle des fidèles, Pit Rodenbourg, qui avait déjà assuré l’intérim la saison passée : «Pit nous connaît par cœur. Mais il n’a pas eu de chance pour ses trois premiers matches. Le premier, c’était contre Esch, une équipe qui a une énorme routine. Le deuxième, face à l’Arantia, on a Cory (Johnson) qui se blesse au bout de cinq minutes et malgré tout on ne perd que de 4 points et le troisième, c’était Etzella.»
La suite, ce sont des défaites. Mais, la plupart du temps, de peu : «Hormis le match contre les Musel Pikes, on a, à chaque fois, été très proches de l’emporter», souligne le coach du Racing. Qui a dû composer avec un effectif pour le moins fluctuant : «Ce n’est pas évident, car chaque semaine, on n’a pas les mêmes joueurs à l’entraînement.» Impression confirmée par Max Hilger : «On manque de joueurs. Entre les blessures des uns, les Américains qui changent, le covid, ce n’est pas toujours évident d’avoir dix mecs disponibles. Et si tu ne peux pas t’entraîner correctement avec un bon niveau, tu le paies en match.»
Fort de ce constat, Pit Rodenbourg a rapidement obtenu des renforts de choix. En effet, Xavier Engel, Mathieu Gillardin ou encore Sam Ney, qui ont tous les deux joué quelques minutes face au T71, ont repris du service à l’entraînement : «Ils jouent en équipe B. Ils apportent de la qualité et de l’expérience à l’entraînement et profitent d’un meilleur niveau pour leurs propres matches. C’est gagnant-gagnant.» La qualité monte à l’entraînement, ce dont peuvent profiter des jeunes prometteurs, à l’image de Marvin Saldana : «Il pourrait avoir un impact dans le futur.»
Quatre matches avant les play-downs
Maintenant, tout n’est pas encore parfait. En effet, il a, une nouvelle fois, fallu composer avec un changement d’Américain : «Jace Hogan nous a prévenus la veille qu’il partait aux USA pour rejoindre sa femme enceinte. On a dû jouer contre le T71 avec un seul Américain. Au total, on a fait trois matches avec un seul pro.» Heureusement, Pit Rodenbourg a un carnet d’adresses long comme le bras et il a rapidement pu récupérer Bradley Waldow, un solide intérieur expérimenté. Qui, même s’il n’est clairement pas au top de sa condition physique, s’est montré décisif face au Telstar : «On avait besoin d’autres solutions que Christophe Laures à l’intérieur. Et samedi, Brad a eu des actions cruciales à la fin. Je me rappelle un contre sur un tir de Kerschen. Et par sa seule présence, il obligeait l’attaque de Hesper à se concentrer sur lui.» Ça donne un match à 21 points et 15 rebonds plutôt encourageant : «Il ne s’est entraîné que quelques fois avec l’équipe. Il y a encore du chemin avant qu’il soit prêt. Avoir sans cesse de nouveaux joueurs ne permet pas d’avancer. De travailler sur les détails. Il faut l’intégrer, lui laisser le temps d’apprendre les systèmes et ses coéquipiers. Mais j’espère que maintenant, on va pouvoir bien travailler.»
Autre point qui péchait et qui est en voie d’amélioration : l’adresse longue distance. «Sur les derniers matches, on fait souvent jeu égal avec nos adversaires. Je demande au moins huit tirs et 30 % de réussite. Pour le moment, on est sur le bon chemin», se réjouit Pit Rodenbourg.
Même s’il est potentielle lanterne rouge au championnat une fois que tout le monde aura le même nombre de matches joués, le Racing, grâce à cette victoire, n’est pas complètement décroché. Il lui reste quatre matches pour tenter d’emmagasiner le plus de succès et de confiance possibles afin d’aborder dans les meilleures conditions des play-downs qui promettent d’être indécis : «Si on gagne l’un ou l’autre match encore, ça peut nous donner une base pour aborder les play-downs. Et ensuite, avec une bonne position de départ, si tu gagnes deux ou trois matches, tu peux même terminer neuvième et te sauver directement.»
Au Racing, l’espoir reste de mise. Prochaine étape vendredi avec des retrouvailles qui s’annoncent très chaudes contre Contern, adversaire contre lequel le club de la capitale, mené, un temps, de 54 points, avait certainement disputé l’un de ses pires matches de la saison : «C’était tout simplement inacceptable. On va oublier cette rencontre. Bien préparer ce match et essayer de montrer un bien meilleur visage.» Un succès face à Contern permettrait de revenir à hauteur des joueurs de Gavin Love, lesquels comptent un match de retard. Qu’on se le dise, le Racing n’est pas encore en Nationale 2.