[Basket] La logique respectée… mais bousculée

APRÈS LES MATCHES ALLER DU 1er TOUR DES PLAY-OFFS Les équipes mieux classées ont remporté la première manche. Mais parfois dans la douleur.

Depuis samedi, on a attaqué la phase décisive du championnat. Les huit meilleures équipes à l’issue de la saison régulière se retrouvent engagées dans un premier tour sans lendemain pour celles qui s’inclineront deux fois. Pour l’heure, la logique a été respectée. Même si certains favoris ont tremblé.

Tout le monde se souvient de ce qui s’était passé il y a deux ans. Respectivement septième et huitième, l’Amicale et le T71 s’étaient retrouvés en finale après avoir donc battu au premier tour, les têtes de série n° 2 et n° 1, à savoir la Résidence et le Sparta.

Sur le papier, pareille mésaventure semblait exclue pour les n° 1 et 2 du présent exercice. En effet, l’Amicale, grand favori du championnat depuis le début, n’a perdu que trois rencontres en saison régulière. Et pas loin derrière, on retrouve une formation d’Etzella qui n’a cédé que cinq fois.

En théorie, donc, ce premier tour, contre le Sparta pour Steinsel et Contern pour Etzella ne devait pas poser trop de problèmes. Et surtout permettre aux joueurs de bien entrer dans la compétition. En théorie.

Dans les faits, si l’Amicale a logiquement largement dominé la première manche face à un Sparta sonné après avoir été écrasé en finale de la Coupe une semaine plus tôt, pour Etzella, ça n’a pas vraiment été une partie de plaisir au Deich.

Gavin Love avait mis en garde ses joueurs : «Contern est un adversaire très imprévisible. Ce n’est pas du basket construit, c’est plus du streetball. Et avec trois Américains, ils peuvent battre n’importe qui.» Et de plaider pour un premier tour en best of 5 : «Sur une série en cinq matches, aucune des 4 premières équipes ne perdrait. Sur une en trois, tout est possible», expliquait-il avant le début de cette série.

Le technicien ettelbruckois ne croyait pas si bien dire. Même si ses joueurs ont globalement dominé les débats, ils n’ont jamais compté plus de 11 pts d’avance. Un écart, certes réel mais pas rédhibitoire. En face, comme prévu, ce sont les trois Américains qui ont alimenté la marque avec Henry Pwono (27 pts et 9 rebonds en 40’), Greg Milton (16 pts, 9 rebonds en 37’) et Tyrell Sturdivant (16 pts, 9 rebonds en 24’).

Et Christophe Mertzig et ses coéquipiers n’étaient pas loin de créer l’exploit face à une équipe qui leur avait infligé une raclée mémorable lors de leur premier affrontement de la saison (113-63) avant de beaucoup mieux résister au retour, à la mi-décembre (77-84).

En effet, jamais hors de portée pour la victoire, ils sont même passés devant sur un panier de Mathieu Arendt alors qu’il restait moins de trois minutes à jouer. Mais les hommes du Deich ont serré le jeu et, comme un symbole, sont repassés devant grâce à leurs deux joueurs majeurs : Jimmie Taylor et «Sticky» Gutenkauf, auteurs chacun d’un panier à trois points, histoire de remettre Etzella sur les bons rails. Pour remporter un premier succès loin d’être évident. Qui doit désormais être confirmé dès demain, cette fois sur le parquet de Contern.

Les deux autres rencontres paraissaient également très équilibrées. Les affrontements entre le Basket Esch et le T71 donnent souvent lieu à du spectacle. Du suspense. De l’émotion. Seulement Dudelange connaît une saison très compliquée. Et a dû changer encore récemment d’Américain à la suite de la très grave blessure de l’un des tout meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur du championnat, Londell King, qui valait tout de même 27 pts et 13 rebonds de moyenne par match!

Avec King out et un Josh Mc Folley qui avait également raté quelques matches sur blessure, les Dudelangeois ont peiné en fin de championnat et, alors qu’ils «jouaient le titre», dixit leur coach Yves Defraigne, ils sont tombés à la sixième place à l’issue de la saison régulière. Et samedi, malgré un très bon début de rencontre, Joe Kalmes et compagnie ont pris un violent 20-0 entre la fin du premier et le début du deuxième quart. Et contre une équipe aussi expérimentée qu’Esch, ça ne pardonne évidemment pas. Les joueurs de Franck Mériguet n’ont plus eu qu’à gérer tranquillement leur avance après la pause. Avec, déjà en tête, des retrouvailles forcément plus compliquées en tête, du côté du Grimler, quatre jours plus tard.

Normalement, il ne doit pas y avoir une grande différence entre une équipe qui termine quatrième et une qui finit cinquième de la saison régulière. Surtout avec une victoire d’écart entre les deux. Malgré tout, c’est avec un petit avantage, celui de recevoir, que la Résidence se présentait, samedi, à domicile face à l’Arantia. Larochette, qui a affronté trois fois le récent vainqueur de la Coupe, pour une victoire à l’extérieur et deux défaites à domicile.

Sur la lancée de la Coupe, les joueurs de Dragan Stipanovic semblaient partis pour une nouvelle promenade de santé, s’échappant de 21 pts dès le deuxième quart. Mais c’était compter sans la volonté de ceux de Chris Wullf. Qui réduisent l’écart à 14 longueurs à la pause et passeront même devant durant le troisième quart. On l’aura compris, la rencontre allait être beaucoup plus serrée que le début de match ne le faisait penser. Et c’est finalement en prolongations que tout s’est joué. Avec un Leon Ayers qui a pris ses responsabilités puisque le meilleur marqueur du championnat a scoré 8 de ses 36 points dans ces cinq minutes supplémentaires, offrant la victoire aux siens.

Mais au vu de la prestation de DJ Wilson et ses coéquipiers, l’issue du match retour, dans l’antre du Filano demain, semble tout sauf évidente. Et les Walferdangeois feraient bien de se méfier d’une bête blessée. Qui n’était pas loin de la victoire.