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[Basket] Jairo Delgado (Luxembourg) : «Un sentiment jamais connu auparavant»


Après avoir frôlé l'exploit contre la Hongrie, Jairo Delgado veut conduire le Luxembourg au succès contre la Grande-Bretagne. (photo Tageblatt / Jeff Lahr)

Le capitaine Jairo Delgado revient sur cette superbe campagne de la sélection luxembourgeoise. Qu’il espère voir se conclure samedi (19h30, à la Coque) par un succès contre la Grande-Bretagne, lors du dernier match des qualifications de l’Eurobasket-2017.

Pour leur dernier match de cette campagne européenne, les Luxembourgeois accueillent la redoutable Grande-Bretagne. Un adversaire qui ne fait pas peur à Jairo Delgado, le capitaine de cette superbe équipe grand-ducale.

Le Quotidien : On a le sentiment que l’équipe a vraiment franchi un palier. C’est également votre avis?

Jairo Delgado  : Absolument. Durant toute la qualification, on a fait de bons matches. C’est comme si on sentait qu’on pouvait gagner. Un sentiment que je n’ai jamais connu auparavant, alors que ça doit faire dix ans que je suis en équipe nationale. Si on perd de trois points contre la Hongrie, ce n’est pas dû au hasard. Il y a deux ans, on avait été près de gagner contre l’Autriche. Mais c’était parce qu’on mettait tous nos tirs. C’était pas mal de chance. Alors que maintenant, la chance n’a plus rien à voir avec ça. On sait ce qu’on fait.

Comme contre la Hongrie?

Ils ne nous ont pas sous-estimés. Ils ont visionné nos matches. Et même si on avait largement perdu le premier match, à la fin de la rencontre, on leur avait donné du fil à retordre. Ils ont eu du mal à trouver leur jeu. Et tout cela, c’est dû à notre défense. Ça nous aide beaucoup.

Et ça vous convient plutôt bien?

C’est vrai que je suis plus un défenseur qu’un attaquant. Mais je trouve qu’on a une équipe très bien équilibrée. On a des mecs très forts en attaque, mais également de grands défenseurs. On l’a vu notamment avec Raul (Birenbaum), au début du match contre la Hongrie. Si on reste dans le coup, c’est grâce à ses rebonds et à ses interceptions. C’est ce qui nous a gardés dans le match. Et en fin de rencontre, Ken (Diederich, le coach) effectuait des changements comme en handball  : il faisait entrer Raul en défense et Thomas (Grün) en attaque.

Quel est le sentiment qui domine après ce match contre la Hongrie et avec un peu de recul?

C’est vraiment plus la déception. On a fait un bon match. Mais lors des rencontres précédentes aussi, on a fait de bons matches. Mais maintenant, on ne veut plus se contenter de cela. On n’est plus satisfaits avec un bon match. Ça suffit de perdre. On veut enfin en gagner un!

Comment expliquez-vous cette incroyable progression?

Le crédit revient bien sûr au coach. Ken a trouvé un bon mix entre les jeunes et les anciens. Et maintenant, on sait ce qu’on doit faire pour gagner les matches. On sait qu’on ne doit pas perdre plus de 13 ballons, qu’on ne doit pas être trop loin au niveau des rebonds. Je crois que sur les quatre premiers matches, on perd la bataille du rebond de six ou huit unités, ce qui est très bien.

Et contre la Hongrie, on a même réussi à l’emporter. Alors qu’on fait tous 10 cm de moins que nos adversaires. Mais ça, ça montre qu’on joue avec du cœur. Et qu’on soit sur le banc ou sur le parquet, on sent la chimie qui existe entre les joueurs. Et ça, c’est le mérite de Ken. Mais également des joueurs.

Vous pensez à certains en particulier?

Oui. Bobby (Melcher) et Alex (Laurent). Le premier est notre meneur, c’est lui qui dirige l’équipe et il fait ça très bien. Alex est très athlétique et dans ces qualifications, il a un niveau énorme. Pour moi, ces deux joueurs ont plus de talent que les autres et ils peuvent jouer dans de grandes équipes européennes.

Avec un Alex Laurent qui est le véritable leader de l’équipe. C’est un rôle qu’on lui a donné?

Non. Il l’a pris naturellement. C’est lui qui est le plus physique et qui a le plus de facilité à pénétrer dans les défenses adverses. Les grands ne peuvent pas le garder. Il a en plus une très bonne adresse à trois points, il sait tout faire. C’est pour cela que j’espère qu’il va partir. Il devrait aller jouer à l’étranger. J’ai le sentiment qu’il est capable de s’adapter à son adversaire. En Total League, on ne le voit pas forcément parce qu’il n’en a pas besoin. Mais là, tous les soirs il se retrouve face à des adversaires redoutables. Et il veut montrer ce qu’il sait faire. Je le verrais bien jouer en Espagne, ou en Italie. C’est un joueur unique.

Ce sera votre principal atout face à la Grande-Bretagne, votre dernier adversaire.  Que peut-on attendre contre eux?

Tout est possible. On peut faire un bon match, mais si on n’est pas concentrés, on peut prendre une raclée. Mais je suis convaincu que ce ne sera pas le cas. Ken nous a dans la main et il ne nous laissera pas faire n’importe quoi. Je suis convaincu qu’on va faire un bon match. Et j’espère bien qu’on va le gagner. Avec ce qu’on a fait depuis le début de cette campagne, on se doit de gagner une fois. En Angleterre, on avait fait une très bonne première mi-temps, mais on a perdu notre jeu après le repos. Ici, il faudra rester concentré pendant 40 minutes.

C’est costaud la Grande-Bretagne?

Oui. La Hongrie est certainement l’équipe la plus physique, mais la Grande-Bretagne a plus de talents individuels. Lawrence, leur arrière, et Clark, leur grand, sont vraiment très bons. Et très rapides.

Quelle sera la clef du succès?

Notre défense devra être à la hauteur. On doit arrêter leurs petits et empêcher les grands d’être servis à l’intérieur. C’est ce qu’on avait bien réussi à faire à Londres, on avait bien isolé les grands. Mais ils avaient mis beaucoup de tirs extérieurs. C’est pour cela que c’est une bonne chose qu’on joue à la Coque. Les paniers y sont vraiment très rigides et la balle ressort si elle ne fait pas filet!

Vous êtes le capitaine de cette équipe. Qu’est-ce que cela fait?

C’est la première fois que ça m’arrive. Ken m’a choisi, car je suis le plus vieux et que je suis là depuis le plus longtemps, avec Schumi. Je suis très content et très fier. On a une super équipe et j’espère qu’on gagnera un match avec moi comme capitaine. Ça ne m’est jamais arrivé de remporter un match de qualifications européennes.

Ce devrait être la dernière campagne de Samy Picard et Pitt Koster. Qu’en-est il vous concernant?

Je continue! Je n’ai pas d’enfants, juste une copine. Alors si physiquement je suis en forme, je n’ai pas l’intention d’arrêter maintenant!

Romain Haas

Le point

Samedi

16  h  30 Hongrie – Macédoine

19  h  30 Luxembourg – Gr.-Bretagne

Le classement

1. Hongrie 10 (5;+65)

2. Grande-Bretagne 8 (5;+40)

3. Macédoine 7 (5,-32)

4. Luxembourg 5 (5;-73)

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