[Basket] Championnat d’Europe : une première prometteuse en 3×3

Les filles 2e, les garçons 4e, les équipes nationales de 3×3 ont montré un visage séduisant pour leur première apparition officielle.

Un soleil de plomb, un terrain surplombant la Méditerranée, une sono qui crache ses décibels et du monde en tribunes,  voilà pour le cadre. Sept équipes nationales masculines, six féminines, voilà pour les protagonistes de ces qualifications pour le championnat d’Europe de 3×3. En jeu, une place – et une seule – pour le rendez-vous de Graz, début septembre.

Si, pour certaines nations, c’est déjà de la routine, pour le Luxembourg, en revanche, il s’agissait d’une grande première. Discipline encore confidentielle pour l’heure, le 3×3 a bien l’intention de faire son trou au Grand-Duché. Et même si elles se présentaient sans aucune expérience internationale, hormis quelques tournois de préparation avec un roster pas encore au complet, les deux sélections, montées en même pas deux mois, n’en nourrissaient pas moins de hautes ambitions. «Une victoire, ce ne serait pas suffisant», expliquait Majdi Anan, le technicien des hommes. «Sincèrement, on espérait aller au bout», ajoutait son homologue des dames, Vincent Gevrey.

La compétition s’est déroulée en deux étapes : les poules samedi et les quarts, demies et finale le lendemain. Si les dames, étaient assurées de jouer le lendemain, les hommes étaient quant à eux dans l’obligation de remporter au moins une de leurs trois rencontres. Mission accomplie dès la première sortie, avec un large succès sur Andorre (11-21). Par la suite, ce sera plus compliqué contre l’Azerbaïdjan (10-16) avant une défaite rageante face à Chypre (16-18) : «Ce match, c’est nous qui le perdons et pas eux qui le gagnent», peste Malik Wilson. «On s’incline par notre manque d’expérience», confirme Majdi Anan.

Cette performance permet malgré tout aux joueurs luxembourgeois de disputer les quarts de finale. Contre le Kosovo et sans Sam Ferreira, qui s’est fait une entorse lors du dernier match des poules, c’est une large victoire qui est au rendez-vous (19-10). Pour sa première apparition officielle, l’équipe nationale atteint le dernier carré de la compétition. Mais face à eux, un monstre se dresse : l’Azerbaïdjan : «Ils ont un Américain qui joue en première division en Espagne (NDLR : Jordan Davis, à Murcie) et un joueur qui évolue en D1 turque (NDLR : Orhan Aydin à Gaziantep)», indique encore Malik Wilson. Qui assume la responsabilité de la défaite en demi-finale (13-15) : «Je rate deux lancers. Si je les mets, on gagne», confie-t-il sans fuir ses responsabilités. Majdi Anan veut garder le positif : «C’est vrai que c’est un match à une possession. Il faut de l’expérience pour remporter ce type de rencontre et on n’en a pas encore. Mais je trouve que par rapport à samedi, on a appris de nos erreurs et on l’a montré dimanche.»

Pour Scott Morton, le bilan est également plutôt positif : «Sur le papier, nos adversaires sont bien plus forts que nous. Mais on s’est battus jusqu’au bout. Contre l’Azerbaïdjan, qui termine vainqueur du tournoi, on a plusieurs occasions de passer devant, mais on ne les capitalise pas. On a joué dur, le coach a mis en place un bon schéma de jeu, on a essayé de l’exécuter du mieux possible, c’est positif.»

« Je suis très fier d’avoir fait partie de cette grande première. »

Même s’ils repartent avec une quatrième place, qui ne sert à rien puisque seule la première ouvrait les portes des championnats d’Europe, tous sont conscients d’être au début d’un vrai truc : «Je suis très fier d’avoir fait partie de cette grande première. Et j’espère qu’il y en aura d’autres», explique Sam Ferreira qui a tout de même pu un peu jouer dans la demi-finale.

Quel sera l’avenir du 3×3? Visiblement, il existe un vrai potentiel au Luxembourg. Il y a une volonté politique de le pousser, avec, à sa tête une Nadia Mossong très investie tant sur qu’en dehors du parquet. Apparemment, l’ambiance est excellente : «Même ceux qui n’ont pas été retenus dans la sélection finale nous envoient des messages d’encouragement.» Le sport est attractif, fun, rapide. Bref, tous les ingrédients pour que ça marche : «C’était une très belle première expérience. On a vu qu’on pouvait jouer sur ce niveau et remporter des matches. Évidemment, ça fait rêver pour le futur», conclut Nadia Mossong. Prochaine étape, les JPEE à Malte, l’an prochain. Et d’ici là, on espère que les cadres se seront encore étoffés, que les joueurs auront l’occasion de participer à des entraînements et de s’aligner sur un maximum de tournois!