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[Basket] Elles entrent dans l’Histoire !


Nadia Mossong, Cathy Schmit, Lisa Jablonowski et Bridget Yoerger ont écrit l’histoire du sport luxembourgeois, dimanche à Limassol.  (photo FIBA)

3×3 EUROPE CUP QUALIFIERS, À LIMASSOL Les Luxembourgeoises deviennent la première sélection grand-ducale de sport collectif à se qualifier pour des championnats d’Europe !

C’est une nouvelle fois sous un soleil de plomb et sur un terrain avec vue sur la Méditerrannée qu’on retrouvait les sélections nationales de 3×3 pour les dernières qualifications pour les championnats d’Europe de la discipline, à la fin de l’été en Israël.

Comme l’an passé, c’était donc à Limassol que les joueuses et joueurs de Vincent Gevrey et Fernando Bethencourt allaient tenter de décrocher leur billet pour Jérusalem. La règle était simple : seul le vainqueur se qualifiait : «On aimerait avoir une qualification européenne. C’est possible, mais ce ne sera pas facile», expliquait Nadia Mossong, à la fois joueuse et responsable du 3×3 au sein de la FLBB avant le début de la compétition.

Sur le papier, la sélection grand-ducale avait fière allure avec Lisa Jablonowski, qui a la particularité de ne plus avoir de club depuis un an, Cathy Schmit, qui est désormais retirée des parquets de LBBL et Bridget Yoerger. Le même quatuor qui avait marché sur tous ses adversaires quelques semaines plus tôt à Malte, lors des JPEE. Et qui avait remporté le tournoi de Nancy juste avant de prendre la direction de Malte.

Engagée dans la poule B, en compagnie d’Andorre, du Kosovo et de Chypre, elles débutent parfaitement leur compétition en prenant une revanche éclatante sur les Chypriotes, qui les avaient battues (12-15) en finale l’an passé. Cette fois, le score est sans appel : 17-8. Le Kosovo (écrasé 17-4) et Andorre (pulvérisé 21-8) ne pourront rien faire face au quatuor grand-ducal, parfaitement lancé pour la demi-finale, le lendemain.

Dimanche, donc, en demi-finale, elles ont déroulé leur jeu parfaitement coordonné pour écarter de leur route l’Irlande (14-9). Avant de retrouver l’ogre Azerbaïdjan en finale. Si les Luxembourgeoises se sont finalement hissées assez facilement en finale, leur adversaire, malgré sa tête de série n° 1, a beaucoup plus dû s’employer avec d’abord un succès étriqué contre Malte (17-15 après prolongations) avant une victoire large contre l’Irlande (16-10). En demi-finale, à nouveau contre Malte, elles s’en sortent encore de justesse (11-10).

Les joueuses grand-ducales étaient alors à 10 minutes du graal. Dix minutes d’une place aux championnats d’Europe. Malgré un mauvais départ (0-2), Cathy Schmit et ses coéquipières ne s’affolent pas. Elles déroulent leur jeu, multiplient les passes, n’ont pas peur du mastodonte Walker qui doit largement dépasser les 100 kg. Elles reviennent à 3-3 puis s’échappent progressivement pour prendre trois longueurs d’avance (6-3).

Ultra concernées en défense, elles empêchent leur adversaire de s’imposer dans la raquette. Et, à de multiples reprises, elles l’obligent à être pénalisé pour dépassement de temps. Malgré son petit gabarit, Cathy Schmit n’est pas la dernière pour aller à la bagarre. Lisa Jablonowski multiplie les actions d’éclat, Nadia Mossong sort quelques tirs précieux et Bridget Yoerger ajoute son écot. Tant et si bien que finalement, ce sont bien elles qui décrochent l’unique place en jeu grâce à une victoire 9-6. Au buzzer, elles se jettent dans les bras les unes des autres, sous le regard de tout le staff. Et des garçons, malheureux quelques instants plus tôt.

Les garçons échouent de peu en demies

En effet, eux aussi ont réalisé un joli parcours. Loin d’être évident. Après un large succès initial contre Malte (17-9), ils ont dû aller au mastic pour battre Chypre après prolongation (19-17), dans un match que Victor Stein a terminé à l’hôpital, pour aller se faire poser quelques points de suture à la tête. Hier matin, pour leur dernier match de poule, ils sont allés battre l’Azerbaïdjan, tête de série n° 1, encore une fois au-delà du temps réglementaire (16-14), s’ouvrant les portes des demi-finales.

Scott Morton aura deux lancers pour mettre à l’abri les siens alors que le score est de 11-10 et qu’il reste 10 secondes à jouer face à l’Irlande. Malheureusement, ses deux échecs coûteront très cher puisque, dans la foulée, Vic Heuschling commettait une faute qui envoyait son adversaire sur la ligne. L’Irlandais mettra lui ses deux tirs, mettant fin au rêve de voir également les messieurs se joindre à la fête.

Malgré tout, ces deux parcours démontrent bien que quelque chose est en train de se passer au niveau du 3×3 luxembourgeois, dont le circuit luxembourgeois s’apprête à reprendre dans quelques jours. La FLBB va devoir engager une vraie réflexion, comme l’explique Vincent Gevrey. Pour continuer de grandir.

De son côté, Nadia Mossong savoure : «C’est trop cool. On est trop contentes. On n’a pas les mots ! Cette finale, on l’a gagnée en défense. Bien sûr, quand on a commencé le 3×3, on rêvait de se qualifier pour des championnats d’Europe. Mais réussir à le faire, c’est encore autre chose. Et c’est une immense fierté. Maintenant, il va falloir s’organiser. Mais en attendant, on va surtout profiter du moment !» Avec, cerise sur le gâteau, le titre de MVP pour Bridget Yoerger !

Les résultats

Finale dames : Luxembourg – Azerbaïdjan 9-6
Demi-finale : Luxembourg – Irlande 14-9

Matches de poule : Luxembourg – Chypre 17-8, Luxembourg – Kosovo 17-4, Luxembourg – Andorre 21-8.

Finale messieurs : Chypre – Irlande 19-18 (après prolongations)
Demi-finale : Luxembourg – Irlande 11-12

Matches de poule : Luxembourg – Malte 17-9, Luxembourg – Chypre 19-17 (après prolongations), Luxembourg – Azerbaïdjan 16-14 (après prolongations)

«Un plaisir monstre à les regarder jouer !»

Vincent Gevrey, le coach des deux équipes luxembourgeoises, était sur un petit nuage.

Quelle est votre réaction après cette victoire ?

C’est énorme. Chaque année, on se tape des joueuses très costaudes à l’intérieur, mais cette année, on était prêts. On avait les joueuses qu’il fallait pour répondre. On a orienté notre jeu offensivement pour avoir plus de temps défensivement. Les filles ont appliqué le plan de jeu à la perfection. On a parfaitement débuté en prenant notre revanche sur Chypre. Ça a lancé le tournoi. J’ai pris un plaisir monstre à les regarder jouer !

Avec une finale maîtrisée face à une très forte équipe d’Azerbaïdjan ?

Oui, c’était hyper-intense. Contre une équipe très expérimentée, habituée au World Tour. Quel tournoi! Quel match! C’est énorme!

Vous réalisez que vous devenez la première équipe de sport co luxembourgeois à se qualifier pour un championnat d’Europe ?

Pour l’instant, c’est toutes les émotions qui remontent. J’ai une pensée pour un tas de personnes. Les filles, celles qui sont là bien sûr, mais aussi tout le groupe qui nous a aidés, les arbitres, la fédération qui nous accompagne. L’an passé, on était passés près de la victoire. Et cette fois, on y est! Vous savez, cela demande tellement d’énergie. Cela fait deux mois qu’on est ensemble pratiquement tous les week-ends. Certaines ont enchaîné directement après la fin de la saison. Ce qu’elles ont donné, c’est quelque chose d’incroyable! Je tiens particulièrement à mentionner Nadia (Mossong). Elle met tant d’énergie pour développer le 3×3. C’est la première pierre d’un projet qui, je l’espère, va continuer à grandir. Et puis, bien sûr, Fernando (Bethencourt), avec qui on a géré les deux équipes ensemble.

Et les garçons n’étaient pas très loin non plus de les accompagner.

Ils font partie du projet. En arrivant ici, on rêvait d’emmener les deux équipes à Jérusalem, finalement, ce ne sera qu’une seule. Mais les garçons sont en construction. Ils continuent d’apprendre. Et de prendre de l’expérience. J’ai vraiment beaucoup de respect et d’attachement pour ce qu’ils ont fait ces derniers mois, leur engagement, leurs progrès.

Maintenant, il faut penser à la suite ? Et à ces championnats d’Europe qui arrivent rapidement ?

Oui. On rentre lundi. Et mardi, on va se réunir pour discuter de tout cela. Il va falloir lancer une réflexion. Réfléchir au calendrier. À la disponibilité des joueuses pour le 5×5 ou pas. C’est compliqué d’enchaîner deux saisons avec un groupe de 7 ou 8. Il faut arriver à susciter des vocations. Il y a plein de questions qui se posent auxquelles il va falloir répondre. Les championnats d’Europe arrivent rapidement. Le mois d’août sera consacré à la préparation, on va se voir avec le groupe de travail de la fédé pour étudier tout cela.

Recueilli par R. H.

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