Ancien capitaine de Contern, Raul Birenbaum, qu’on croyait perdu pour le basket, sera, ce mercredi soir, en civil, sur le banc d’Etzella, qui affronte son ancienne équipe en quarts de finale de la Coupe.
Elles sont encore huit à n’être plus qu’à un match de la Coque. Huit formations qui disputent aujourd’hui et demain les quarts de finale de la Coupe. Parmi les affiches, Etzella, qui accueille demain Contern. Sur le banc ettelbruckois, les hommes de Gavin Love retrouveront face à eux quelqu’un qu’ils connaissent bien : Raul Birenbaum. L’ancien capitaine emblématique de Contern sera toutefois en civil, puisqu’il n’est pas encore opérationnel. Mais il va falloir s’habituer à voir l’ancien international avec un nouveau maillot. Mais comment ce transfert-surprise a-t-il été rendu possible ?
Rappel des faits : fin mars, Contern est en déplacement à la Résidence. Au deuxième quart, Raul Birenbaum s’élève, prend un shoot. Mais ne se relève pas. Et pour cause : il vient de se rompre le tendon d’Achille : «Pour le moment, ce qui m’importe, c’est de guérir. Et que, plus tard, je puisse jouer et courir avec mon fils de 4 ans Quant à ma carrière, je ne pense pas que je vais revenir», explique-t-il quelques jours plus tard dans nos colonnes.
S’en est ensuivi une opération. Et une longue, très longue convalescence : «Je faisais canapé, cuisine avec les béquilles et retour au canapé. Comme j’étais blessé au pied droit, je ne pouvais pas prendre la voiture», se remémore-t-il. Mais progressivement, les sensations reviennent. Et celui qui n’avait jamais annoncé sa retraite attend un signe d’un club dont il a été le capitaine de longues années. Signe qui ne viendra jamais : «Hormis Mihailo (Andjelkovic), le coach, et Yves, l’assistant coach, personne ne m’a parlé. Après près de dix ans, j’ai trouvé cela un peu dommage. Dès lors, pour moi, Contern, c’était fini !».
Le destin s’en mêle
Mais alors qu’il s’apprêtait à, peut-être, remiser définitivement sneakers et maillot au placard, le destin s’en est mêlé fin novembre : «Laurent Schwartz (NDLR : ancien capitaine des Musel Pikes) organisait un match d’adieu et m’a demandé si je voulais y participer. Je lui ai répondu que je ne savais pas trop par rapport à mon pied mais que je viendrais. Laurent, c’est mon meilleur ami alors même si ce n’est que pour deux minutes, bien sûr que je serai présent !».
Il se retrouve donc dans une équipe avec d’anciennes gloires comme Pitt Koster, Frank Wiseler, Jean de Marchi ou Trenton Wurtz. Et avec un coach qu’il connaît bien : Kreso Basic. «Il a été mon entraîneur de 11 à 19 ans puis encore deux saisons à Steinsel. Il me connaît par cœur.» Alors qu’il avait prévu de jouer les utilités sur ce match, le technicien croate va en décider autrement : «Il m’a dit : « tu dois jouer« . J’ai passé beaucoup de minutes sur le parquet et tout s’est bien passé. Je n’avais aucune douleur.»
Une prestation qui n’est pas passée inaperçue puisque dès le lendemain, Basic le recontacte pour demander à Raul Birenbaum s’il n’a pas envie de rempiler. Et ensuite tout s’est enchaîné : «Kreso m’a écrit tous les jours, le secrétaire du club m’a appelé, le président m’a appelé. J’ai discuté avec des joueurs qui m’ont dit qu’ils voulaient que je vienne. Et après quelques jours, j’ai pris ma décision.» C’est donc reparti pour un tour… mais pas tout de suite : «Je peux courir, je peux sauter. J’ai fait des tests pour voir si je pouvais recommencer à jouer. J’ai parlé au docteur, au kiné, j’ai eu le feu vert. Physiquement, je vais super bien. Maintenant, j’ai deux à trois semaines d’entraînement sans contact. Ensuite deux, trois ou quatre, suivant la douleur, d’entraînement avec contact. Et si tout fonctionne bien, j’espère être de retour d’ici fin janvier-début février.»
Il a repris l’entraînement jeudi. Et a dû parer au plus pressé : «J’avais jeté ou donné mes anciennes sneakers. Donc, deux heures avant, je suis allé dans un magasin d’articles de sport pour racheter des chaussures», sourit le joueur de 32 ans, qui habite à Steinsel : «Je suis tout près de l’autoroute, c’est très rapide pour aller à Ettelbruck.» Et d’ajouter : «Si des responsables s’engagent à ce point pour un joueur de 32 ans qui a été opéré, ça veut vraiment dire qu’ils te veulent. Ils sont très corrects. Ils vont me laisser le temps de revenir. De prendre une pause si ça ne marche pas bien. Je suis content de faire partie de cette équipe. Je suis prêt à tout donner pour le club. Et atteindre les buts de l’équipe.»
Même s’il ne jouera pas 40 minutes par match, avoir un joueur comme Raul Birenbaum dans ses rangs est forcément un plus pour Etzella, qui est déjà l’une des meilleures formations du pays.
Romain Haas
Le programme
Ce mercredi soir
20 h : Avanti (+10) – Arantia
20 h 30 : Basket Esch – Résidence
Jeudi
20 h 30 : Etzella – Contern
20 h 30 : Telstar – Sparta