APRÈS LE MATCH CONTRE LA CROATIE Annoncé comme la future pépite du basket luxembourgeois, Dorian Grosber revient sur ses grands débuts en sélection.
Comment avez-vous vécu cette première chez les grands ?
Dorian Grosber : J’étais vraiment content et très très excité de jouer avec eux. Il faut dire que j’étais quand même nerveux. Mais je tiens vraiment à remercier Ken (Diederich) et toute l’équipe pour la confiance qu’ils m’ont donnée. Et pour m’avoir laissé jouer mes premières minutes dès le premier match.
[Basket] Ils ont fait trembler la Croatie !
Justement, vous vous attendiez à entrer dans ce match ?
Je m’attendais à entrer. Mais peut-être plus tard. Je pensais fin troisième, début du quatrième quart. Finalement, Ken m’a averti sept secondes avant la fin du premier quart que j’allais entrer. Au début, j’ai cru que j’allais jouer ces sept secondes et puis j’ai compris que ce serait pour le deuxième quart. J’étais à la fois très étonné et très content.
Comment on se sent quand on sait qu’on va faire ses grands débuts en équipe nationale ?
J’étais nerveux. Quand j’étais sur la chaise avant d’entrer, j’ai un peu tremblé. Mais ensuite, j’ai réalisé que c’était un match, qu’il fallait rester concentré. C’est ce que j’ai fait. Et je suis entré sur le terrain.
Quelle a été la consigne du coach ?
Il m’a dit d’apporter de l’énergie en défense. Et en attaque, je ne voulais pas spécialement marquer. Mais aider l’équipe à le faire. Je crois que j’y suis assez bien parvenu. Surtout en défense, je dois vraiment travailler ce secteur du jeu.
Vous avez joué quatre minutes. Quand vous sortez, vous savez que vous ne reviendrez pas sur le parquet ?
Je ne pense pas du tout à ça. Je me dis O. K., il me sort. Mais je reste motivé. Prêt à entrer si on fait appel à moi. Et sinon, j’apporte tout mon soutien depuis le banc.
Il s’agissait de votre tout premier match en sélection ?
C’était mon premier match officiel, oui. J’avais déjà joué un match chez les jeunes, mais pas dans un tournoi officiel.
La semaine dernière, vous étiez sur le parquet au moment de l’hymne mais en tenue de ville. Est-ce que c’était une émotion différente, ce mercredi ?
Oui. Avoir pour la première fois le maillot de l’équipe nationale sur le dos et entendre l’hymne national, c’est un tout autre feeling que la semaine dernière. Une émotion que j’aimerais bien avoir l’occasion de vivre encore à l’avenir.
Premier match contre la Croatie. Que dire? On n’est pas loin de gagner. En plus, je joue quelques minutes. C’est génial!
Et pour cette première, directement la Croatie ?
Que dire? Premier match, on joue une équipe énorme et on n’est même pas si loin que cela de le gagner. En plus, je joue quelques minutes… C’est génial!
Avez-vous une action particulière en tête pour vos débuts ?
Je pense à l’action où je dois défendre sous le panier sur le n° 5. Avant le match, j’avais demandé qui était leur meilleur joueur et on m’avait dit que c’était le n° 5. J’ai réussi à défendre sur lui, je ne me suis pas laissé pousser. Je l’ai obligé à prendre un tir difficile. Et puis, il y a aussi cette passe décisive pour un lay-up de Thomas (Grün). J’étais très content. J’aurais aussi bien aimé que mon panier à trois points rentre, mais bon. Ce sera pour une autre fois.
Qu’est-ce que ça change d’être international seniors? D’avoir joué avec le maillot de la sélection ?
Je pense que je suis toujours le même Dorian. J’aime jouer au basket. Je veux vraiment aider le Luxembourg dans le futur. Je pense que c’était vraiment une très bonne expérience pour moi.
Vous saviez avant ce match que vous seriez sur la feuille de match à la place de DJ Wilson contre la Croatie et à celle de Yannick Verbeelen en Irlande. Quel est votre sentiment par rapport à cela ?
Déjà, j’ai bien compris que Ken a envie d’intégrer les jeunes joueurs. C’est pour cela que je remplace des joueurs plus expérimentés comme DJ ou Yannick, qui sont d’un très haut niveau. Bien sûr, c’est dommage qu’ils ne soient pas là. Maintenant, je pense que c’est aussi une forme de responsabilité. En tant que jeune, tu prends la place de quelqu’un qui a plus d’expérience. Mais ça signifie aussi que le coach pense que j’ai le niveau pour jouer avec la première équipe. Je dois m’adapter à cela. C’est une bonne préparation pour le futur.
Vous êtes annoncé comme le futur grand joueur du basket luxembourgeois. Comment s’est passée votre intégration au sein de l’équipe nationale ?
J’étais déjà avec eux (en stage) au Portugal (en février). Dès le premier entraînement, j’ai réalisé la puissance de l’amitié dans l’équipe. Ils m’ont tout de suite très bien intégré. Ils ne m’ont pas pris de haut. Ils ont tous été très gentils. À l’image d’Alex (Laurent), qui est un super capitaine, qui est venu me parler. Je me suis tout de suite senti très bien dans l’équipe. Pendant les entraînements, on m’a laissé jouer mon jeu. Et, du coup, quand je suis revenu dans le groupe il y a une dizaine de jours, c’était d’autant plus facile.
Qu’attendez-vous de ce match en Irlande, à la fois collectivement et sur le plan personnel ?
J’attends qu’on joue mieux qu’au match aller et, pourquoi pas, qu’on remporte ce match. Sur un plan personnel, je me tiens prêt à entrer sur le parquet si on fait appel à moi. Pour aider l’équipe à gagner. Je ne m’attends pas à marquer 10 pts, mais à aider du mieux possible, par des rebonds, des assists, la défense.
Mes premiers points en sélection? Le rêve, ce serait un poster dunk. Mais j’ai le sentiment que ce sera un tir à trois points
Comment voyez-vous vos premiers points en sélection ?
Le rêve, ce serait un dunk. Mais pas un où je suis tout seul. Plutôt un avec quelqu’un sur moi. Un poster dunk! Mais je ne sais pas pourquoi, j’ai le sentiment que mon premier panier sera à trois points. Et que ce sera contre l’Irlande.
Comment imaginez-vous la suite de votre aventure au sein de la sélection ?
J’espère être là pour la prochaine campagne. Continuer à m’intégrer et augmenter mon niveau. Et, dans le futur, pourquoi pas devenir un starter. D’ici quelques années, quand j’aurai 23 ou 24 ans.
Quel est votre état d’esprit après ce match contre la Croatie ?
D’un côté, je suis satisfait. Mais de l’autre, je suis déjà concentré sur le prochain match. Et aussi très excité par la prochaine saison avec Berlin. On démarre la préparation dès le 15 août. En plus du championnat U19, où on a été sacrés champions, je devrais également intégrer l’équipe de Pro B. Ce sera un basket plus physique, avec certains joueurs expérimentés qui terminent leur carrière après avoir évolué au niveau au-dessus. Ça sera un vrai challenge. Le premier, ce sera de jouer car il y a une restriction au niveau des joueurs non allemands.
Comment jugez-vous votre première saison à l’Alba Berlin ?
Collectivement, je suis très content car on a gagné à la fin. C’est une super équipe. Et les coaches m’ont bien aidé. Au début, j’avais quelques difficultés à parler allemand mais maintenant, j’ai même parfois le réflexe de parler en allemand. Sur le plan personnel, c’était une bonne première année. Je n’ai pas eu de soucis d’intégration. Même si je n’ai pas joué comme je voulais. J’ai parfois manqué de confiance en moi. Parfois, j’ai ressenti une certaine pression, mais je m’y suis habitué. Et je pense que l’année prochaine, je devrais avoir un rôle plus important. Je veux gagner ma place comme starter.