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[Basket] Bilan de la saison de Nationale 1 : un patron, un dauphin et des jeunes


Eric Jeitz soulève le trophée de champion, devant ses coéquipiers, qui sabrent le champagne! (photo Julien Garroy)

L’exercice 2016/2017 vient de s’achever. Le moment de revenir sur les faits marquants d’une saison riche en enseignements.

Les basketteurs, hormis ceux qui ont des rendez-vous avec les différentes sélections, sont désormais en vacances bien méritées. Pendant huit mois, on a vu des cartons parfois, du beau jeu souvent, de l’intensité presque toujours. Et au final, une seule équipe tout en haut de la colline : l’Amicale.

LE PATRON, C’EST STEINSEL

Que ce soit chez les messieurs ou encore plus chez les dames, Steinsel s’est imposé comme la place forte incontournable du basket grand-ducal depuis deux saisons. Les Fraisiers ont écrasé de toute leur classe la saison alors qu’ils l’abordaient avec un sacré déficit. En effet, toute la préparation a été effectuée sans le coach et sans quatre joueurs majeurs (Picard, Laurent, Koster, Melcher), qui étaient tous retenus avec l’équipe nationale. Il a fallu également intégrer le nouveau venu Shavon Coleman.

Et malgré tout, la force de l’habitude, l’expérience de jouer ensemble et tout simplement le talent des joueurs, ont permis à l’Amicale de ne pas attendre Noël, comme avait précisé Ken Diederich, pour voir la machine tourner à plein régime. Et les Fraisiers ont continué de monter en puissance pour terminer une saison magique avec les deux trophées. Et c’est mérité.

Mais à peine cette saison s’est-elle achevée qu’il faut désormais se pencher sur la suivante. Avec pas mal d’interrogations  : les jeunes seront-ils capables de remplacer le capitaine Eric Jeitz? Yann Wolff peut-il faire oublier Alex Laurent? Bobby Melcher réussira-t-il à confirmer qu’il est l’un des tout meilleurs joueurs du championnat? Samy Picard peut-il enchaîner une saison aussi impressionnante? Autant de questions qui ne trouveront pas de réponse avant plusieurs mois.

LES PIKES, PERDANTS MAGNIFIQUES

Depuis le retour aux affaires de Frank Baum, les Musel Pikes ont retrouvé leur hargne et leur jeu collectif. Sous sa houlette, Jarmar Gulley s’est mué en véritable tueur et Clancy Rugg enchaîne les performances de tout premier plan. Les Luxembourgeois ne sont pas en reste, Jean Kox est devenu une valeur sûre, côté mosellan alors que Laurent Schwartz, absent pendant de longs mois à cause d’une blessure contractée lors de la dernière finale de championnat, il y a un an, a retrouvé l’intégralité de ses immenses moyens.

Joé Kalmes continue de grandir, Christophe Donnersbach est précieux en sortie de banc. Tom Welter, Raphaël Martin, pour ne citer qu’eux, sont également capables de sortir de très belles choses.

Les Mosellans ont cédé, dimanche soir, les armes à la main. Ils ont tout donné, encouragés à tout rompre par leurs fantastiques supporters. Mais, encore une fois, il s’en est fallu de peu. En finale de la Coupe, c’est Samy Picard qui avait fait la différence et permis de renverser une situation qui semblait compromise. Dimanche, les Pikes se sont inclinés face à trois joueurs en double-double  : Billy McDaniel, Shavon Coleman et Alex Laurent.

Au fil des affrontements, on a de plus en plus le sentiment d’assister au début d’une rivalité comparable à celle entre l’Amicale et le T71 il y a quelques années à peine. D’un côté, une grosse machine qui gagne à peu près tout.

Et de l’autre, une formation hyper talentueuse qui bute à chaque fois sur le même dernier obstacle… avant d’enfin réussir à le franchir.

Au vu de ce que les Musel Pikes ont proposé comme opposition à l’Amicale, particulièrement lors des deuxième et troisième matches et au vu de la manière très classe avec laquelle les Mosellans ont reconnu leur défaite, le basket luxembourgeois devrait se régaler encore longtemps de ces duels épiques entre Fraisiers et Brochets.

T71, LA FIN D’UNE ÈRE?

La saison 2016/2017 a été historique, dans le mauvais sens du terme, pour le T71. En effet, c’est la première fois depuis 2008 qu’elle s’achève sans aucun titre pour la Forge du Sud. Une demi-surprise, au vu des ambitions affichées d’entrée de jeu par le club dudelangeois  : «Le but, c’est d’atteindre les play-offs», confiait Phil Dejworek, le coach dudelangeois ces deux dernières saisons. Une ambition limitée pour un club d’une telle dimension. Mais qui s’explique par le contexte : l’intégration d’un nouvel Américain, l’absence pendant de longs mois de Chris Jones et la pause de Claude Bemtgen, autant de données à prendre en compte au moment d’annoncer ses objectifs.

Et effectivement, le T71 a vécu une saison galère. Qui s’est achevée sans titre. Et même sans finale. Dudelange aura toutefois la –  maigre  – satisfaction d’avoir été la seule équipe (avec les Musel Pikes), à avoir battu deux fois l’Amicale. C’est toujours ça de pris.

L’AVENIR, C’EST LES JEUNES

Ils s’appellent Philippe Gutenkauf, Philippe Arendt, Mihailo Andjelkovic, Alain Gengler ou Tom Welter. Ils jouent à Etzella, au Sparta, Contern ou aux Pikes. Et ils ont du basket plein les mains. Tout au long de la saison, les jeunes pousses du basket grand-ducal se sont mises en évidence sur les parquets de Nationale 1.

À Etzella, Philippe Gutenkauf est appelé à devenir le nouveau patron de l’équipe. À tout juste 22  ans, l’arrière a montré qu’il était capable de diriger le jeu nordiste à la baguette, tout en répondant présent sur le plan offensif en cas de besoin, à l’image de ses 29  points plantés à la défense des Musel Pikes, en play-offs.

Au Sparta, on a bien compris que les jeunes, c’était l’avenir. Et c’est dans cette optique que Philippe Giberti a abordé ces dernières saisons. En intégrant des gamins comme Philippe Arendt et Mihailo Andjelkovic dans le cinq de base, le technicien leur a permis de grandir. Bien sûr, ils font des erreurs, mais c’est normal quand on a 18 ou 19  ans. Mais quand on met tous les ingrédients dans la balance, on réalise à quel point cette confiance fait du bien aux jeunes. Et leur permet de vraiment s’épanouir.

À Contern, les deux tours jumelles ont encore beaucoup à donner puisque Alain Gengler et Andy Eicke sont âgés de respectivement 23 et 24  ans. Quand on sait que la maturité d’un pivot est relativement tardive, on peut se dire que pour Contern, l’avenir s’annonce plutôt rose sous les panneaux. Même si Gengler, notamment, se montre également relativement à l’aise à longue distance (37,14  % sur la saison).

Tom Welter a 23  ans et s’est régulièrement imposé dans le cinq majeur des Musel Pikes. Agressif à souhait, ne baissant jamais les bras et surtout doué, il est à l’image des joueurs mosellans.

SURPRISES, BONNES ET MAUVAISES

On ne va pas se mentir, ils n’étaient pas nombreux à miser sur Contern en play-offs. Il faut dire que le club sortait d’une énième saison très compliquée, qui l’avait vu gagner à peine trois matches en saison régulière. Et pourtant, avec un nouveau coach et de nouveaux Américains, l’Um Ewent est redevenu un endroit où il ne fait pas forcément bon se déplacer. En effet, les hommes de Gavin Love n’y ont été battus, en saison régulière, que par l’Amicale et les Musel Pikes.

Si Contern est une bonne surprise, on ne peut pas vraiment en dire autant de la Résidence et du Basket Esch. On attendait ces deux formations bien plus haut dans le classement. Mais les deux ont déçu.

Walferdange avait, sur le papier, tout ce qu’il faut pour jouer les trouble-fêtes, comme l’an passé. Seulement, est-ce la greffe Rainer Kloss qui ne s’est pas bien passée? Toujours est-il que, hormis un Oliver Vujakovic étincelant et un Everage Richardson toujours précieux, les Walferdangeois ont globalement déçu. Avec seulement six malheureuses victoires en poche à l’issue de la saison régulière, Kevin Moura –  sur courant alternatif  – et ses coéquipiers se sont retrouvés dans l’anonymat des play-downs. Reste à voir si l’arrivée de Patrick Arbaut va changer la donne pour une équipe qui va perdre son maître à jouer Everage Richardson.

À Esch, on a eu beaucoup de soucis avec la santé des étrangers. Momcilo Latinovic est un très bon joueur… quand il n’est pas blessé. Mais il était souvent du côté de l’infirmerie. Sur le banc, Franck Mériguet, après huit saisons passées à Esch, sentait que son message avait du mal à passer avec ses joueurs. Le Basket Esch est tout simplement arrivé à la fin d’un cycle. L’arrivée éventuelle de Phil Dejworek ou d’un entraîneur français pourra-t-elle permettre à Esch de retrouver les premiers rôles? Ce sera l’une des interrogations de la prochaine saison.

En revanche, voir l’Arantia et les Hedgehogs faire l’ascenseur est tout sauf une surprise. Les promus n’avaient, de toute façon, pas les moyens de jouer à armes égales face à leurs adversaires. La saison prochaine, il sera intéressant de suivre le retour au premier plan d’un Racing très séduisant en Nationale 2. Quant à Heffingen, il faut attendre de voir le recrutement… mais si rien de spectaculaire ne se passe, il y a fort à parier qu’on tient un des candidats à la relégation.

Romain Haas

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