EUROPE CUP QUALIFIERS, À LIMASSOL Le Luxembourg a décidé d’investir dans cette nouvelle discipline. Avec un premier rendez-vous, ce week-end, à Chypre.
DE QUOI S’AGIT-IL?
Le 3×3, comme son nom l’indique, est une variante du basket traditionnel 5 contre 5. Il se joue à 3 contre 3 avec un joueur sur le banc dans des matches sur demi-terrain qui durent 10 minutes ou qui s’arrêtent quand une équipe atteint les 21 pts. La ligne à trois points existe mais vaut deux points, un panier ou un lancer franc valent un point. Il s’agit d’une discipline olympique que la fédération internationale veut développer.
COMMENT LE LUXEMBOURG S’EST-IL ENGAGÉ DANS CETTE VOIE ?
Ancienne pro et ancienne responsable du projet Interreg, Nadia Mossong a roulé sa bosse un peu partout. Toujours intéressée par le 3×3 «depuis des années», elle a été chargée de développer cette discipline au Luxembourg : «Je me suis renseignée auprès de mes différents contacts pour voir comment les autres nations avaient organisé le 3×3 dans leur pays et on s’est lancés.» Un projet sur 3 ans a donc été mis sur pied avec, comme premier objectif, les qualifications pour le championnat d’Europe qui se tiennent ce week-end à Limassol.
QUELLES ONT ÉTÉ LES ÉTAPES DE SÉLECTION ?
Deux entraîneurs nationaux ont été désignés : Majdi Anan pour les hommes et Vincent Gevrey pour les dames. La FLBB a mis en place des try-outs qui ont permis de réaliser un premier écrémage, tant chez les garçons que chez les filles. Les joueuses et joueurs retenus ont participé à différents tournois de préparation qui ont permis aux deux techniciens d’affiner leur choix et de réduire la liste. En effet, contrairement au basket traditionnel où on joue à 5 mais où on peut voyager à 12, en 3×3 il faut établir une liste de quatre. Le dernier cut a été effectué mardi soir, juste avant de faire une ultime séance d’entraînement et de s’envoler jeudi en direction de Limassol.
QU’EST-CE QUI ATTEND LES DEUX SÉLECTIONS À CHYPRE ?
Du très lourd. Limassol est l’un des trois tournois de qualification organisés par la FIBA : «Les deux autres sont en Roumanie et en Israël», explique Nadia Mossong. Du côté de Chypre, on a réuni les «petites» nations, si bien que les places sont très chères. En effet, seule la première place permet d’obtenir son billet pour Graz, début septembre. Six équipes pour les filles (Luxembourg, Malte, Chypre, Irlande, Kosovo, Andorre), sept pour les messieurs (Luxembourg, Irlande, Chypre, Azerbaïdjan, Albanie, Andorre, Kosovo). Un premier tour permet de désigner les deux équipes directement qualifiées pour les demi-finales. Les autres s’affrontent en quart de finale à l’exception, chez les messieurs, de la 7e équipe pour qui le tournoi est terminé.
QUE VISE LE LUXEMBOURG ?
Même s’il s’agit d’une toute première expérience internationale, les Luxembourgeois se montrent ambitieux : «Moi, je joue toujours pour gagner», confie Malik Wilson. Même son de cloche pour son compatriote Scott Morton : «On a vraiment vu une amélioration au fil des semaines. On comprend mieux ce jeu, on est plus à l’aise pour le pratiquer. Et même si on n’a pas beaucoup d’expérience, on est compétitifs. Et ambitieux.» Pour Sam Ferreira, autre vieux briscard : «On y va pour gagner de l’expérience, mais s’il y a quelque chose à prendre, on ne va pas se gêner.»
ET APRÈS?
Quel que soit le résultat à l’issue de ce week-end, il ne s’agit en aucun cas d’un one shot. L’ambition est clairement de développer la discipline pour, pourquoi pas, devenir «la première équipe nationale de sport collectif à se qualifier pour un championnat d’Europe», comme se prend à rêver Nadia Mossong. Et tant qu’on y est, pourquoi pas regarder encore plus haut. Du côté des JO par exemple? Certains ne ferment pas la porte. C’est vrai qu’il est plus facile de trouver 4 bons joueurs que 12 dans un si petit pays. Mais d’abord, ils doivent écrire les premières lignes d’un tout nouveau livre.