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[Athlétisme] Un pari aux antipodes


Victoria Rausch est bien arrivée en Australie, où elle sera en action dès ce matin, heure luxembourgeoise. (photo DR)

Victoria Rausch a décidé de se rendre à l’autre bout de la planète pour prendre des points, ce jeudi, au Meeting Gold Maurie Plant à Melbourne et grimper au world ranking.

Elle sera l’une des principales têtes d’affiche absentes des championnats nationaux, dimanche à la Coque. Mais si Victoria Rausch manquera à l’appel, c’est pour la bonne cause : pour tenter de prendre un maximum de points et progresser au classement mondial.

Depuis quelques années, il existe deux moyens de se qualifier pour les grands championnats : soit réaliser les minima, chose faite, par exemple, par Patrizia Van der Weken (11″05 contre 11″07 demandés sur 100 m) ou Bob Bertemes (21,71 m, contre 21,50 m au poids). Soit accumuler suffisamment de points pour être intégré dans la liste des invités. C’est ce qu’on appelle le «Road to». Et ça vaut pour les prochains Mondiaux indoor de Glasgow (dont la date limite pour se qualifier est d’ailleurs dimanche soir), les JO de Paris, mais également pour les championnats d’Europe de Rome.

Et c’est justement avec, en tête, le rendez-vous italien que la hurdleuse luxembourgeoise a décidé de renoncer aux championnats nationaux. Bien sûr, les minima demandés sont beaucoup trop élevés pour espérer les courir (12″98 au 100 m haies, alors que son record national est de 13″24). Il lui faut donc passer par le world ranking pour espérer faire partie des 36 qui auront leur billet pour Rome.

Un challenge qu’elle est prête à relever

Et comme pour ce «Road to», seules les cinq meilleures performances sur la période de qualification, en l’occurrence du 27 mai 2023 au 26 mai de cette année, sont prises en compte avec au maximum deux courses en salle, la décision fut facile à prendre, comme l’explique Arnaud Starck, son entraîneur : «Avec les points engrangés au CMCM et à Metz, elle aurait eu des difficultés à en marquer plus aux championnats. Elle a donc ses deux compétitions indoor pour la saison. Et comme elle a raté sa saison outdoor 2023, cela va la handicaper pour Rome. Donc, autant commencer le plus tôt possible. Et anticiper un peu avant que tout le monde en Europe aille gratter des points.»

C’est ainsi qu’après son 60 m haies très moyen à Paris dimanche, Victoria Rausch a pris l’avion pour partir loin. Très loin. Jusqu’en Australie. Invitée au meeting labellisé Gold Maurie Plant de Melbourne en plein air et donc sur 100 m haies, elle sera en action dès ce matin, heure luxembourgeoise, avant d’enchaîner deux jours plus tard en Nouvelle-Zélande, du côté de Christchurch pour un meeting bronze.

Il s’agit d’un vrai pari. Notamment en Australie où elle a, de loin, le moins bon temps des neuf engagées. Et comme il n’y a que les huit premières qui marqueront des points, l’opération ne sera rentable qu’en cas de belle perf. Pas un problème pour la principale intéressée : «C’est effectivement un challenge à relever. À moi d’essayer de faire la meilleure course possible pour espérer que ça puisse rentrer dans mon ranking.»

Si toutes les filles ont déjà couru plus vite qu’elle, seule une d’entre elles a une référence sur la distance cette saison. Et comme, au vu de ce qu’elle a montré au CMCM (record national en 8″16) et à Metz (8″21 en série et 8″19 en finale), la sportive d’élite de l’armée est en forme, ce serait dommage de ne pas en profiter!

Si on consulte la simulation actuelle pour Rome, Victoria Rausch est, pour l’heure, 50e. Son moins bon résultat pris en compte en plein air est son titre national en 13″77. Donc, si elle court plus vite en prenant une des huit premières places sur neuf, l’opération serait bénéfique et pourrait la faire progresser au ranking. Elles seront, on le rappelle, 36 à se qualifier, même si ça pourrait même aller un peu plus loin dans les classements : «Il y aura sûrement des rattrapages jusqu’à la 40-45e place du ranking», confie encore Arnaud Starck.

Victoria Rausch a décidé de tenter un pari. On saura dans quelques jours s’il est gagnant ou non. Au pire, cela pourra de toute façon faire une expérience supplémentaire pour la jeune femme, dans sa quête de championnats d’Europe.