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[Athlétisme] Sylvesterlaf : les dépités de la glissade


La Sylvesterlaf, une course pas comme les autres… (archives Julien Garroy)

Les habitués de la Sylvesterlaf sont désolés : pour la première fois, ils ne pourront pas satisfaire au pèlerinage de fin d’année. Alain Kieffer témoigne.

Alain Kieffer (dossard 77)

Dépité. Désolé. Alain Kieffer, 54 ans, bien connu dans le monde de l’athlétisme et du triathlon, est un exemple. Un exemple parmi d’autres. Mais un très bon exemple, assurément. « Ma première course sur route en tant que licencié, c’est à Rambrouch, sur la Sylvesterlaf. Depuis 1987, j’ai participé à absolument toutes les éditions. Non, je n’en ai jamais raté une… », raconte celui qui termina troisième de l’édition 1992. Comme tout un peloton, l’ancien champion national de cross-country est privé de cette mythique course de clôture. Rassurez-vous, depuis plusieurs années déjà, l’aspect purement mathématique de la performance est passé au second plan sur le circuit toboggan de Rambrouch, où la chaleur du public pallie la fraîcheur des lieux. L’ingénieur Alain Kieffer ne s’est jamais lassé de ce plaisir raclé jusqu’à l’os. « Les sensations sont différentes désormais, c’est logique. Mais le sport a gardé beaucoup d’importance », poursuit celui qui, pour l’anecdote, s’était classé à la 21e place l’an passé.

Évidemment, ce 31 décembre, c’est le jour J. Évidemment, comme pour autant de Luxembourgeois et pas mal de frontaliers qui ont relevé ce défi de suer un dernier coup avant de glisser d’une année à l’autre, c’est le cœur serré qu’il regardera l’après-midi défiler. « Cela me fait mal, raconte Alain, j’ai tant de souvenirs dans cette course. Je me rappelle que lors de mes deux premières participations, il y avait un brouillard épais et givrant. À l’arrivée, j’avais l’impression que ma peau avait gelé sur les jambes. C’est une course particulière car il y a une sorte de communion entre les participants et les spectateurs et, évidemment, les gens du village. Ces dernières années, une sorte de réception se tenait au centre culturel. Dans les années 90, ce n’était pas le cas, on se retrouvait comme dans un enclos à bétail, mais c’était convivial… »

« J’ai du mal à comprendre… »

Aujourd’hui licencié au CA Belvaux, Alain Kieffer, qui démarra sous les couleurs du CAL, en a vu de toutes les couleurs sur la Sylvesterlaf. Il insiste. « Le fait de savoir qu’on dispute une dernière course avant de passer à l’année suivante, cela procure une bonne sensation , témoigne-t-il. Tout le monde vient à ce rendez-vous avant de glisser. Mais cette fois, il n’y aura pas de course et pas de glissade non plus. C’est triste… » La nostalgie affleure. Elle ne quitte pas Alain Kieffer en ces temps affligés par la crise sanitaire.

Puis c’est un cri du cœur qu’il lance soudainement. « Vous pouvez me citer, tranche-t-il, j’ai du mal à comprendre que les courses en extérieur – et même d’ailleurs les compétitions indoor à la Coque où les gens sont toujours très espacés et où, généralement, il n’y a pas de public – soient toutes annulées… » Le ton a changé.

Alain Kieffer ne fera pas le court déplacement de chez lui, à Kespelt, jusqu’à Rambrouch. Et ce n’est pas une vue de l’esprit. La perspective de devoir transformer la magie de la Sylvesterlaf en un insipide entraînement de routine n’a pas l’air de lui plaire. Alain Kieffer, un exemple parmi d’autres…

Denis Bastien

Un commentaire

  1. Alain Kieffer

    Article impeccable !!! Très bien!!!

    Je vous souhaite une année 2021 du tonnerre 🙂

    Alain