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[Athlétisme] «Il est difficile de se projeter»


Deux téléphones ne seront sans doute pas de trop pour Erich François ces prochaines semaines... (Photo : Gerry Schmit)

Plus grand évènement sportif en plein air au Grand-Duché, l’ING Marathon se tiendra-t-il comme prévu le 23 mai prochain? Sceptique, Erich François, son directeur, ne cache pas son inquiétude.

Si loin et si proche à la fois. Le 23 mai prochain doit se tenir la 15e édition de l’ING Marathon. Mais au vu de l’actualité et l’évolution de la propagation du coronavirus Covid-19, un voile plane sur l’évènement. Joint hier par nos soins, Erich François, directeur et fondateur de la société Step by Step en charge de l’organisation de l’évènement, est dans l’expectative : «Le 23 mai, c’est dans 68 jours. Qui, il y a 68 jours, aurait imaginé que l’on se retrouve aujourd’hui dans une telle situation? Alors, vous dire ce qu’il en sera dans 68 jours, c’est impossible…»
Cette impossibilité de prédire n’empêche pas le dirigeant de 54 ans de prévoir et d’envisager les différentes hypothèses. La première, le maintien de l’épreuve, serait évidemment la plus souhaitable. «Ce serait évidemment l’idéal. Et ce d’autant que l’ING Marathon serait le dernier marathon au calendrier avant l’été à la suite des reports des épreuves de Londres et Paris (NDLR : les 4 et 18 octobre). Dans ce cas, il pourrait même y avoir une augmentation des inscriptions…» Mais l’improbabilité de ce scénario est suffisamment forte pour se pencher sur les autres éventualités.

D’habitude, au mois de mars, on tourne entre 100 et 200 inscriptions par jour. Ce lundi, on en a enregistré… une

Un report? «Non, ce n’est pas possible», déclare Erich François et balaie cette hypothèse. «Cela reviendrait à repousser l’épreuve en septembre et octobre, or c’est une période assez dense. Et en raison des reports de ceux de Londres et Paris, les marathons de Cologne et d’Amsterdam risquent de voir leur participation baisser par rapport aux années précédentes. Donc non, on ne reportera pas l’ING Marathon.»
Dès lors, le spectre d’une annulation pure et simple fait tousser quelque peu le dirigeant. «Pour l’instant, d’un jour à l’autre les événements évoluent si vite qu’il est difficile de se projeter», déclare le patron de cette entreprise, composée de sept salariés dont cinq employés à plein temps, tout en croisant les doigts pour éviter une telle issue. Et ce pour la simple raison qu’une annulation dont le coût total est évalué par le dirigeant à «1,6 million d’euros», aurait de lourdes conséquences. «Si les pertes ne s’élèveraient pas à ce montant, elles seraient néanmoins très importantes.» Ainsi, l’organisation bénéficie de deux assurances. Si l’un d’elles prendrait en charge le remboursement des inscriptions, l’autre a déjà fait savoir qu’elle ne prendrait pas en charge les pertes liées à l’organisation. «Elle nous a déjà fait savoir qu’elle ne paierait pas car une pandémie n’entre pas dans les garanties…»
Ainsi, que va-t-il advenir des 300 nuitées d’ores et déjà réservées à l’Alvisse Hôtel et au Mama Shelter Hôtel? «On est en discussion mais pour eux aussi c’est compliqué, explique Erich François. Tout le monde est très coopératif et cette situation n’est vraiment simple pour personne. Pour tous ceux qui travaillent dans le business de l’événementiel, les prochaines semaines risquent d’être très difficiles.» Les amateurs de course à pied ne s’y trompent pas comme tend à le démontrer le nombre d’inscriptions. «D’habitude, au mois de mars, on tourne entre 100 et 200 inscriptions par jour. Ce lundi, on en a enregistré… une.» Celle d’un fol espoir.

Charles Michel