Cinquième de sa série, cinquième meilleur temps de l’ensemble des séries, Charel Grethen ne verra pas la finale du 1 500 m.
Avant de voir Patrizia Van der Weken à l’œuvre le lendemain, tous les regards étaient d’abord portés sur Charel Grethen, premier Luxembourgeois à entrer en lice dès vendredi en soirée à Nankin. La tâche du miler grand-ducal n’était pas simple.
En effet, seuls les deux premiers de chacune des quatre séries ainsi que le meilleur temps seraient qualifiés pour la finale du 1 500 m.
Engagé dans la première série du 1 500 m, il avait affaire à forte partie. Pour se donner une chance de se hisser en finale, il avait décidé d’adopter une tactique risquée : «J’ai essayé de prendre des risques en restant le plus possible à l’intérieur. Et d’attendre le dernier tour pour accélérer.»
Tactique qui lui avait plutôt porté bonheur à Madrid, à l’occasion de sa toute dernière course avant ces Mondiaux, il y a trois semaines de cela. C’est ainsi qu’on l’a vu garder le plus possible la corde. Mais durant la course, il s’est, un temps, retrouvé sixième et dernier.
Avant de produire un effort violent alors qu’il restait deux tours à parcourir. Le problème, c’est que si les jambes ont bien répondu, elles ne l’ont peut-être pas aussi bien fait que dans la capitale espagnole.
Et surtout, devant, on n’amusait pas la galerie : «J’ai cru que dans le dernier tour, si j’avais le même punch qu’à Madrid, ça pourrait le faire. J’espérais que quelqu’un craquerait, mais personne n’a craqué. Les autres étaient vraiment très forts.»
C’est effectivement allé très vite. En effet, le Britannique Neil Gourley s’impose en 3’36« 60, devant l’Américain Samuel Prankel (3’36« 93). Les deux se sont qualifiés directement.
Et le troisième, l’Espagnol Adrian Ben, qui a battu son record personnel en 3’36« 95, sera le seul repêché au temps de l’ensemble des participants.
Déjà en stage la semaine prochaine
En voyant qu’il n’arriverait pas à atteindre la troisième place, Charel Grethen a vu le Belge Ruben Verheyden (3’37« 94) le sauter sur la ligne avant d’en terminer, de son côté en 3’38« 10, son deuxième meilleur chrono de la saison derrière ses 3’37« 90 de Metz : «Je finis à deux dixièmes de mon season best, ce qui est OK. C’était pour moi une saison de retour après une saison 2024 ratée. Au total, je termine avec le cinquième meilleur chrono de l’ensemble des séries. C’est dommage que ça ne passe pas en finale.»
Ainsi s’achève une saison indoor mitigée pour Charel Grethen. Après avoir débuté avec de bonnes sensations mais pas de bon résultat au CMCM, il avait enchaîné par des courses compliquées à l’étranger.
À Metz, il était venu mourir à moins d’une seconde de la qualification pour les championnats d’Europe d’Apeldoorn et avait ensuite poursuivi son entraînement, convaincu qu’il était que sa performance lui permettrait d’aller en Chine.
Il termine prématurément ces championnats du monde indoor. Mais il n’a pas grand-chose à se reprocher. Et il va très vite embrayer sur la saison outdoor avec, en point de mire, des retrouvailles attendues du côté de Tokyo, théâtre de son plus grand exploit, la finale olympique en 2021. D’ailleurs, il ne va pas prendre le temps de breaker et va immédiatement se concentrer sur la suite : «La semaine prochaine, je pars faire un stage en altitude à Dullstroom en Afrique du Sud, histoire de préparer la saison outdoor.»