Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Jelle Wallays (Topsport), membre de la hier, à Waregem. Doublé pour Topsport, alors que Jempy première échappée, a été récompensé de ses efforts par une belle victoire, Drucker (BMC), très fort, termine 11e. Et déçu.
Jelle Wallays signe une superbe victoire à l’issue d’une journée où il aura passé l’essentiel de la course à l’avant. (Photo : AFP)
Le Belge Jelle Wallays, déjà vainqueur de Paris-Tours l’an passé, a signé un nouveau succès, hier à Waregem. Après avoir fait partie de la première échappée de la journée, il a été le seul rescapé et a fait les 50derniers km au sein d’un quatuor, dont il s’est extirpé victorieusement à la flamme rouge. C’est vraiment dommage. Mais c’est la course.» Quelques minutes après l’arrivée de la semi-classique À Travers la Flandre, c’est un Jempy Drucker fataliste qui revient sur sa course. Une épreuve dans ses cordes, où le leader de la BMC, qui a démontré une nouvelle fois que la bonne patte était bien là, mais n’a pas vraiment eu de réussite.
Alors que les épreuves les plus importantes de la saison se profilent à l’horizon, avec déjà un premier rendez-vous très important dès demain avec le Grand Prix E3 à Harelbeke puis Gand-Wevelgem dimanche, Jempy Drucker avait bien l’intention de confirmer dans les résultats sa bonne forme actuelle. Quatrième de cette même course l’an passé, le Luxembourgeois affectionne particulièrement cette épreuve, qui permet au peloton de traverser certains des monts les plus célèbres et renommés, qui seront empruntés sur le GP E3 ou le Ronde, notamment.
Malheureusement, quand les choses sérieuses démarrent vraiment, à une cinquantaine de kilomètres du but, Jempy Drucker n’est pas là où il le voulait : « Le coup est parti juste après le Taaienberg. Il y a eu des chutes et suite à cela, un coureur m’est rentré dans le dérailleur. Pendant toute l’ascension du Taaienberg, je ne pouvais pas changer de vitesse », raconte le leader de la BMC, qui verra son coleader Marcus Burghardt avoir visiblement quelques problèmes mécaniques qui l’empêcheront de poursuivre l’aventure dans cette course.
Le coup dont le Luxembourgeois parle est en fait un trio qui va rattraper le Belge Jelle Wallays, ultime rescapé de l’échappée de la journée, qui a vu neuf hommes faire la course devant. À 80 km de l’arrivée, alors que l’avance avait chuté à une trentaine de secondes du peloton, on a assisté à une image qui devient une habitude en ce début de saison : Alex Kirsch à l’attaque. Le néo-pro luxembourgeois de Cult a fait l’effort pour rejoindre le groupe de fuyards, au sein duquel se trouvait son coéquipier Martin Mortensen : « Les garçons ont exécuté le plan à la perfection. Je suis content des efforts, notamment de Martin et d’Alex », explique Luke Roberts, le directeur sportif de Cult, dans un communiqué de presse de son équipe.
Devant, Wallays, son coéquipier Edward Theuns, le champion du monde polonais Michal Kwiatkowski et le Néerlandais de Cannondale Dylan van Baarle, font cause commune. Les quatre hommes unissent leurs efforts et résistent à un groupe qui comprend une vingtaine de coureurs, parmi lesquels un Jempy Drucker très actif. Dans le Vieux Quaremont, l’un des passages clefs de la course, il est à son avantage. Mais pas autant qu’un Lars Boom impressionnant, qui se détache pour fondre croit-on sur le quatuor. Malheureusement pour lui, l’ancien champion du monde de cyclo-cross va lourdement chuter dans un virage, imité quelques secondes plus tard par Stijn Devolder.
Une chute de plus dans une journée qui en a compté énormément, avec notamment une grosse frayeur pour le Suisse d’IAM Marcel Aregger, qu’on a vu inanimé face contre terre mais qui a repris conscience. Derrière, la chasse s’organise au sein d’un groupe réduit à une dizaine d’unités. Jempy Drucker tentera de partir seul. En vain : « J’ai essayé de durcir la course. Je me suis dit que peut-être un petit groupe se détacherait. Mais ça n’a pas marché. »
> « C’est la course… »
Sa tentative avortée, le coureur de la BMC va continuer de travailler pour tenter de revenir sur les fuyards. Mais seuls les Lotto-Soudal Tiesj Benoot et Jens Debusschere, vont sembler avoir la même motivation. Au grand dam d’un Jempy Drucker un peu désabusé : « On était revenus à une trentaine de secondes. Et selon moi, tout le monde avait intérêt à revenir. Mais non, visiblement, il y avait des mecs contents de terminer cinquième ou sixième. »
À l’avant de la course, les quatre fuyards ne seront plus inquiétés. À la flamme rouge, Jelle Wallays, qui a énormément travaillé tout au long de la journée, se décale sur la gauche et part. Michal Kwiatkowski ne réagit pas. Van Baarle non plus. C’est fini, Wallays s’impose alors que son coéquipier parachève une journée parfaite pour Topsport : « La pluie avait rendu la course très difficile. Je n’avais plus beaucoup de force. Je n’aurais eu aucune chance au sprint. La meilleure solution était d’attaquer avant », a expliqué le coureur âgé de 26 ans qui succède au palmarès au Néerlandais Niki Terpstra.
Jempy Drucker prendra lui la onzième place. Mais qu’importe : « C’est la course. Le positif, c’est que j’étais fort. J’ai bien travaillé. » Une bonne préparation avant le GP E3, dès demain, du côté de Harelbeke.
De notre journaliste Romain Haas
