Troisième du Tour de France 2011, double vainqueur d’étape en 2006 à l’Alpe d’Huez et, trois ans plus tard, au Grand Bornand, le coordinateur du cyclisme luxembourgeois, Frank Schleck (43 ans), qui fut l’un des meilleurs grimpeurs de sa génération, décrypte pour Le Quotidien les étapes décisives.
«Bon, je me suis trompé, je voyais Tadej Pogacar attaquer et faire un feu d’artifice. J’y ai cru. Je suis désolé pour Tadej Pogacar, mais d’un côté, cela me plaît bien puisqu’on voit là que même les plus grands champions sont des humains. Pogacar a craqué tout simplement. Le bras de fer a duré deux semaines. Vingegaard, qui avait mis tout le monde d’accord sur le chrono, a montré qu’il était supérieur.
C’est quand même la deuxième fois d’affilée qu’on voit Pogacar craquer dans la dernière semaine du Tour. Mentalement, il n’a pu garder le cap. Je ne crois pas que cela soit dû à sa blessure du printemps, au contraire, j’étais persuadé que cela l’aiderait. Je pense que les deux hommes qui étaient en top forme se sont livrés un mano a mano pendant les deux premières semaines et que le plus fort va gagner. Mardi, dans le chrono, Pogacar marchait super bien en terminant deuxième et là, mentalement, il a craqué.
Le Tour, c’est quelque chose de très dur à vivre dans la course. Il n’y a pas que la course. Il y a la pression médiatique. La pression des équipes. Tout le monde compte sur toi. Les coureurs sont humains. Et aujourd’hui, la défaite de Pogacar me le rend plus sympathique et je ne suis pas le seul à le dire. Mais Vingegaard fait un beau vainqueur.
Et félicitations à l’Autrichien Felix Gall qui remporte une belle étape. J’aurais aimé voir Simon Yates revenir, mais Gall a tenu bon. Et on a vu Bob Jungels faire une bonne étape. Le Tour n’est pas fini, on pourrait le voir partir à l’attaque en fin de semaine…»