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Tony Parker, succès et revers d’une reconversion dans le business


(Photo d'archives : AFP)

Quand il évoque sa reconversion dans les affaires, l’ancienne star du basket Tony Parker parle de « passion »; il partage volontiers son expérience avec le grand public mais reste évasif quand on le questionne sur ses revers.

« J’ai créé un groupe basé sur la passion, j’essaie d’avoir un impact sur la société, c’est ma façon à moi de redonner à la nouvelle génération (….) je partage mes expériences, l’aventure humaine prime sur mes choix », explique-t-il dans un entretien.

Depuis sa retraite sportive en 2019, l’ancien meneur de l’équipe de France et quadruple champion NBA, aujourd’hui âgé de 41 ans, multiplie les projets avec son groupe Infinity Nine (I9), nommé en référence au numéro 9 qu’il portait aux Spurs de San Antonio.

« Ça se passe très, très bien, on vit des super moments tous ensemble avec le groupe », dit-il.

« L’impulsion qui mène toujours plus haut », c’est le slogan de cette société regroupant deux équipes de basket – Asvel Villeurbanne et Lyon Asvel féminin -, un centre de formation tourné vers les sports, une agence média, un haras, une écurie de chevaux de course et un domaine viticole.

Quand il y a des revers, « j’essaie toujours de rester positif et je pense qu’il y a toujours des solutions », déclare-t-il en réponse aux questions sur les récentes difficultés de certains partenaires et projets.

« Positif » 

Début avril, son alliance avec le patron de l’AS Monaco Basket, l’homme d’affaires russo-hongrois Aleksej Fedoricsev, pour racheter l’OL Vallée Arena – nouvelle salle de 16.000 places de la métropole lyonnaise – n’a pas convaincu: c’est Holnest, la société de l’ancien patron de l’OL Jean-Michel Aulas qui a été retenue en phase de discussions exclusives.

De plus, la plateforme Skweek, filiale du groupe Fedcom détenue par le même oligarque, n’a payé qu’un tiers des 7,5 millions d’euros prévus par son contrat de sponsoring pour la saison 2023-24, causant des difficultés financières aux clubs de Tony Parker, selon des sources concordantes.

« Par rapport à l’Asvel, on veut rester positif, ils nous ont dit qu’ils tiendraient leurs engagements », assure « TP » en refusant de « parler chiffres ».

Aleksej Fedoricsev – qui a bâti sa fortune dans le fret maritime – et trois de ses sociétés (Fedcominvest Europe, Fedcom Invest et Fedcominvest Monaco) ont été frappés de sanctions par le pouvoir ukrainien en octobre 2022 et mai 2023, interdisant toute activité en Ukraine et toute exportation de capital, selon des documents officiels obtenus à Kiev.

« Cela n’impacte nullement les activités commerciales », mais « cela complexifie les mouvements bancaires », a affirmé son avocat monégasque Arnaud Zabaldano. « Un recours a été initié » pour « solliciter l’annulation de ces sanctions », mais « aucune date de délibéré n’est prévisible en l’état de la situation du pays », a-t-il précisé.

« Tout cela n’a rien à voir avec moi », souligne de son côté Tony Parker.

« Economie bienveillante » 

Sa précédente association avec l’homme d’affaires franco-israélien Serge Bueno et sa société Smart Good Things (SGT), choisis comme « partenaire majeur » de l’Asvel en juillet 2022, a rapidement tourné court.

L’ancien basketteur avait prévu d’échanger ses actions Asvel contre des actions SGT mais y a finalement renoncé sous la pression de ses partenaires, ce qui a conduit à la suspension du contrat de sponsoring.

Malgré tout, « ça se passe bien, on est toujours ensemble, on développe SGT et l’économie bienveillante est au coeur du système », déclare Tony Parker qui reste actionnaire minoritaire et directeur général délégué du groupe.

SGT a récemment annoncé sur son site internet qu’une de ses filiales spécialisée dans les boissons énergisantes avait été mise en redressement judiciaire. D’autres projets développés en partenariat avec Casino sont entravés par le démantèlement du groupe de grande distribution, selon la direction de Casino.

Et le groupe de Serge Bueno n’a pas pu « aller au bout de son contrat » de partenariat avec l’AS Saint-Etienne, après avoir failli à ses engagements financiers, selon le club de foot qui évolue en Ligue 2.

« Confiance » 

Le groupe I9 rencontre aussi des obstacles dans ses projets de développement dans les Alpes: un ambitieux programme immobilier à Villard-de-Lans (Isère), évalué à 96 millions d’euros, très critiqué par des riverains, est au point mort depuis son lancement en 2019. Mais là aussi Tony Parker « reste positif »: « Comme tout projet en France ça prend du temps », dit-il.

Il préfère en revanche « ne pas répondre » sur l’échec de son offre de reprise des Gets (Haute-Savoie), une autre station familiale de moyenne montagne. L’offre a été écartée par la municipalité, ses démarches pour contester la procédure en justice n’ont pour l’instant pas porté leurs fruits.

Le grand public, lui, accueille ses projets avec enthousiasme: la légende du basket a réussi à lever plus d’un million d’euros en « seulement une heure », pour le château Saint-Laurent, un domaine viticole situé dans le Vaucluse en appellation Côtes du Rhône, puis pour le domaine équestre de Quiétiéville, en Normandie, via la plateforme participative Bricks.co.

« Les gens nous font confiance, ma réputation parle pour elle-même », estime Tony Parker, qui a investi dans Bricks.co en 2022.

Fort de son image, celui qui aime comparer le monde du sport et le business est rapidement devenu la tête d’affiche de l’émission de M6 « Qui veut être mon associé? », où il dispense ses conseils et son expertise.

Son but premier n’est « pas forcément » de gagner de l’argent, comme il l’explique en pointant ses investissements dans « le sport féminin » et « la tech »: « Tous mes choix ne sont pas basés sur ça, mon but, dit-il, c’est d’avoir un impact sur la société. »