Reportée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, la 43e édition de la Ryder Cup débute vendredi dans le Wisconsin, où les États-Unis et leur contingent de joueurs membres du top 10 mondial tenteront de reprendre le trophée à l’Europe.
Sur le parcours venteux de Whistling Straits, niché entre falaises et collines le long du lac Michigan, les Américains, certes privés de Tiger Woods, toujours convalescent sept mois après le grave accident de voiture qui lui a brisé la jambe droite, sont favoris face à des Européens qui s’étaient imposés il y a trois ans en France, à Saint-Quentin-en-Yvelines.
C’est en tout cas l’avis exprimé par leur capitaine Steve Striker : « J’ai l’impression que sur le papier, vu le classement mondial, nous sommes une équipe plus forte. Mais je ne pense pas que nos gars partent avec cette idée que nous sommes meilleurs. Ils savent au fond d’eux-mêmes combien il sera difficile de les battre. »
Le dernier exemple invite en effet à la prudence : en 2018, les États-Unis présentaient une équipe redoutable, composée de joueurs ayant remporté 10 des 16 Grands Chelems précédents, mais ils ont été surclassés 17,5 à 10,5.
L’expérience européenne
Cette fois, ils comptent en leurs rangs huit joueurs classés dans les dix meilleurs mondiaux : Dustin Johnson (N.2) vainqueur du Masters 2020, Collin Morikawa (N.3) vainqueur du British Open cet été, Patrick Cantlay (N.4) lauréat de la FedEx Cup, Xander Schauffele (N.5) médaillé d’or olympique à Tokyo, Justin Thomas (N.6), Bryson DeChambeau (N.7), Tony Finau (N.9) et Brooks Koepka (N.10).
En face, seul l’Espagnol Jon Rahm, N.1 mondial, qui a ouvert son compteur majeur à l’US Open cette année, fait partie de ce chapeau. À ses côtés figureront notamment son compatriote Sergio Garcia, le Nord-Irlandais Rory McIlroy, ex-numéro un mondial, les Britanniques Tommy Fleetwood, Ian Poulter et Shane Lowry, vainqueur du British Open 2019. Tous des habitués.
L’expérience est du côté européen, puisque trois joueurs seulement sur 12 feront leurs débuts dans l’épreuve contre six chez les Américains. Symbole de ce paramètre important, Garcia est celui qui a marqué le plus de points (25,5) dans l’histoire de l’épreuve en neuf participations.
« On a une équipe solide de ce côté-là. L’expérience compte beaucoup lorsque vous jouez loin de chez vous. Ça s’est vérifié plusieurs fois lorsque nous avons traversé l’Atlantique », a rappelé l’Irlandais Padraig Harrington, capitaine de l’équipe européenne, lauréate de neuf des 12 dernières éditions et de trois des six dernières disputées sur sol américain, ce qui a permis de combler peu à peu l’écart au palmarès (26 succès américains, 14 européens, 2 nuls).
40 000 supporters chauffés à blanc
La motivation est simple à trouver pour Poulter, qui n’a jamais perdu un match de Ryder Cup en simple. « Tout est contre nous. Quand on est dans la peau d’outsiders, qu’on peut renverser la vapeur et sortir victorieux, cela signifie un peu plus. J’espère que nous pourrons y puiser toute l’énergie dont nous avons besoin. »
Les États-Unis pourront eux compter sur le soutien inconditionnel de quelque 40 000 supporters attendus chaque jour, car les restrictions d’entrée sur le territoire pour les fans européens sont encore en vigueur.
« Il y aura du bruit. Nous avons besoin de cela, nous jouons chez nous. Mais nous espérons aussi qu’ils ne franchiront pas la ligne, comme nous l’avons vu lors d’autres Ryder au fil des ans », a dit Steve Striker, qui s’attend à un premier tee « 10 fois plus électrique que d’habitude vendredi ».
« Je me suis fait traiter d’étron à Hazeltine, Minnesota, en 2016. C’est la première fois qu’on me traitait d’étron depuis mes 12 ans, dans une cour de récréation », se souvient Lee Westwood, un des quatre quadragénaires de l’équipe européenne, alors que l’effectif américain a rarement été aussi jeune.
« À la fin de la semaine, l’expérience et l’inexpérience auront été mises en balance plusieurs fois pour déterminer le résultat », anticipe Padraig Harrington, y voyant un motif d’espoir.
AFP/LQ