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Roland-Garros : Gauff et Trevisan, deux bizuts en demie


Les deux jeunes femmes s'affronteront jeudi en demi-finales. (photos AFP)

Deux premières demi-finalistes novices : l’Américaine Coco Gauff et l’Italienne Marina Trevisan ont atteint ce mardi pour la première fois le dernier carré d’un Grand Chelem à Roland-Garros, où Nadal et Djokovic ferrailleront en soirée pour une 15e ou 12e apparition à ce stade à Paris.

Avant 2022, chacune avait déjà atteint les quarts à Paris, mais c’est bien le seul point commun des deux futures adversaires en demie jeudi. Gauff, qui pointe au 18e rang mondial à 18 ans, est un phénomène de précocité promis depuis l’adolescence à un grand avenir, quand Trevisan a atteint cette semaine le meilleur classement de sa carrière, une 59e place, à 28 ans.

Lauréate du tournoi juniors 2018 sur la terre battue parisienne, la jeune Floridienne a pris le dessus sur sa compatriote Sloane Stephens, 7-5, 6-2 mardi. Cette dernière, 64e mondiale, avait atteint la finale porte d’Auteuil en 2018.

Un an après avoir été stoppée au même stade par la future lauréate Barbora Krejcikova, 7-6 (8/6), 6-3, Gauff franchit un nouveau cap. « L’année dernière en quarts, c’était une défaite difficile pour moi, ça m’a rendue plus forte », estime-t-elle aujourd’hui.

Victorieuse de son premier tournoi WTA à Linz en 2019, à 15 ans et 214 jours, l’Américaine peut devenir la plus jeune finaliste depuis la Belge Kim Clijsters en 2001. Elle trouvera sur sa route l’invitée-surprise : l’Italienne Martina Trevisan, tombeuse mardi de la Canadienne Leylah Fernandez, finaliste en septembre de l’US Open, 6-2, 6-7 (7/3), 6-3.

Première Italienne depuis 2013

Le chaos se poursuit donc dans le tableau féminin où, avec Leylah Fernandez, une nouvelle favorite est tombée. Jusqu’ici le meilleur parcours de Martina Trevisan dans un tournoi du Grand Chelem était un quart, déjà à Paris en 2020. Issue des qualifications, elle avait été balayée par la future lauréate Iga Swiatek (6-3, 6-1).

Actuelle 59e joueuse mondiale, jamais la Florentine n’a été classée si haut. Elle a enchaîné face à Leylah Fernandez sa 10e victoire consécutive après son premier titre dans le tournoi WTA 250 de Rabat, deux jours avant son entrée en lice à Roland-Garros. « Rabat a été très important, ça a été une semaine incroyable et c’était le premier trophée de ma carrière. Je suis arrivée ici avec beaucoup d’énergie », a expliqué l’Italienne, première représentante de son pays à se hisser en demie depuis Sara Errani en 2013.

Prénommée Martina par sa mère en référence à Navratilova, Trevisan ne ressent « aucune pression » à cause de ce nom. Elle a même l’ascendant sur Gauff : lors de leur seule rencontre, justement sur la terre battue parisienne en 2020, elle avait renversé l’Américaine en trois sets.

« Mal au cœur » 

Dans le tableau masculin, avant la 59e passe d’armes entre Rafael Nadal et Novak Djokovic en session de nuit (pas avant 20h45), le phénomène Carlos Alcaraz, 19 ans, tente, lui, de décrocher face au n° 3 mondial Alexander Zverev sa place en demie contre l’un des deux géants. Il s’agira du seul des deux quarts masculins du jour retransmis sur France Télévisions, la direction du tournoi ayant choisi de réserver le choc Dkjokovic-Nadal à l’autre diffuseur, Amazon, au grand dam du groupe du service public.

« Ce qu’on dit, c’est qu’on est très déçu », a réagi Laurent-Éric Le Lay, directeur des sports de France Télévisions. « Et notre déception est à la hauteur de notre implication pour le tennis. L’histoire de Roland-Garros et de la télé en clair date depuis le début (NDLR : de sa diffusion). » « Nous avons toujours partagé le tournoi avec d’autres diffuseurs », a-t-il reconnu. « Avant c’était Eurosport, maintenant c’est Amazon, mais ce match-là a valeur de symbole : ce sont deux monstres sacrés du tennis, tout le monde l’attend. Le fait que nous ne puissions pas le proposer à tous les Français nous déçoit beaucoup. Ce match-là, ça fait mal au cœur. »