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[NFL] Super Bowl : Tampa Bay au paradis, Brady au 7e ciel


"Tom Terrific" a encore écrit en lettres dorées une nouvelle page de sa légende. (photo AFP)

Sur une autre planète avec désormais sept sacres personnels, Tom Brady a confirmé qu’il était le plus grand joueur de l’histoire du football américain (NFL), offrant à Tampa Bay son deuxième Super Bowl aux dépens du tenant du titre Kansas City (31-9), dimanche.

A 43 printemps, un âge canonique dans un championnat broyeur d’organismes, où une carrière professionnelle ne dure en moyenne que 3 ans et 4 mois, « Tom Terrific » a encore écrit en lettres dorées une nouvelle page de sa légende, au terme de sa dixième finale en 21 saisons, gérée d’une main de maître.

Le quarterback, dont beaucoup pensaient à tort que le pantagruélique palmarès, bâti pendant deux décennies sous le maillot de New England (six sacres), ne pouvait pas plus grossir avec Tampa Bay, a démontré qu’il n’est toujours pas rassasié.

« Je suis si fier des gars, on avait confiance en nous, on savait qu’on gagnerait ce soir, n’est-ce pas ? », a-t-il clamé en s’adressant aux quelque 2 .000 spectateurs présents au Raymond James Stadium pour assister à cet évènement planétaire, en dépit de la pandémie. « Je ne veux pas comparer cette victoire avec les autres, chaque titre est merveilleux », a ajouté le héros du soir, entouré de ses trois enfants qui s’amusaient à soulever son trophée de MVP de la finale, le 5e de sa prodigieuse carrière.

« Gronk connection »

Celui qui ne se contente pas de cumuler les records, mais de les rendre imbattables, a plié la rencontre en première période, en réussissant trois lancers de touchdowns. Son bras, qui n’a jamais tremblé, a trouvé deux fois Rob Gronkowski. Et les fans des Patriots, qui ne se sont pas qualifiés en play-offs cette saison, de voir, certainement déprimés, que la connexion fonctionnait encore à merveille entre les deux stars qui leur avaient offert trois Super Bowls (2015, 2017, 2019).

Avec « Gronk », qui a décidé de reprendre l’été dernier sa carrière stoppée début 2019, ils supplantent ainsi Joe Montana/Jerry Rice au rang des passeurs-receveurs les plus prolifiques dans l’histoire des play-offs (14 touchdowns à 12). Juste avant la pause, Brady a puni les Chiefs, coupables d’une huitième pénalité (95 yards de malus au total), en envoyant le cuir dans les mains d’Antonio Brown, pour accentuer l’avance de son équipe (21-6).

En face, Patrick Mahomes, de 18 ans son cadet, n’a jamais su trouver la solution face à une défense floridienne extrêmement dissuasive. Ses rares lancers atteignant leur cible n’ont fait que rapprocher suffisamment Kansas City pour inscrire trois tirs au but. « Je n’ai pas joué comme je le voulais jouer. Que dire d’autre ? C’est la défaite la plus rude que j’ai subie depuis longtemps », a-t-il soufflé.

Après la mi-temps, dont le show a été assuré par le chanteur The Weeknd et son incontournable tube Blinding Lights, la lumière du Super Bowl a continué d’aveugler son quarterback, intercepté au 3e quart-temps juste après que Leonard Fournette eut inscrit à la course le 4e touchdown des Buccaneers (28-9).

« Bien sûr que je reviendrai »

L’an passé, les Chiefs avaient été menés de dix points à l’entame du dernier quart-temps avant que Mahomes parvienne à renverser la situation (31-20). Cette fois il n’y a pas eu de comeback, ses lancers à la « desperado » n’ont jamais fait mouche dans le money-time et il a été intercepté une seconde fois. Une soirée cauchemardesque, pour lui et des Chiefs dont on attendait beaucoup en tant que tenant du titre, mais qui ont vécu ces dernières heures une situation très difficile en interne, le fils et adjoint de l’entraîneur Andy Reid, Britt, ayant été impliqué dans un accident de voiture qui a gravement blessé un enfant de cinq ans.

Dans un tout autre état d’esprit, Bruce Arians, sorti de sa retraite en 2019 pour guider Tampa Bay à un deuxième sacre depuis 2003, pouvait être heureux. Il a aussi fait l’histoire, comme Sarah Thomas, première femme à arbitrer un Super Bowl, en devenant à 68 ans l’entraîneur le plus âgé à soulever le trophée Vince Lombardi. Il faut dire qu’il avait pour l’aider le plus grand joueur de tous les temps, qui peut désormais se targuer d’avoir été champion plus souvent que n’importe quelle équipe (New England et Pittsburgh ont été six fois titrés).

Et que ceux qui auraient la farfelue idée de vouloir marcher dans ses pas, soient prévenus : « Bien sûr que je reviendrai », a promis Brady qui a plusieurs fois répété vouloir jouer au moins jusqu’à 45 ans.

LQ/AFP