Julie Meynen est de retour au Luxembourg. Les JO, son expérience de quatre ans aux États-Unis, son avenir… La meilleure nageuse luxembourgeoise a pris le temps d’évoquer tous les sujets.
Lundi après-midi, le deuxième groupe de nageurs faisait son apparition à la Coque. Comme prévu, on retrouvait Monique Olivier et Julien Henx. Mais la – bonne – surprise, c’est que le duo était en fait un trio. En effet, Julie Meynen était également de la partie : «Je suis rentrée samedi. Il y a encore beaucoup de vols entre Atlanta et Amsterdam. Il faut porter un masque à l’aéroport et dans l’avion, on ne nous sert pas à manger mais c’est toujours mieux que de ne pas pouvoir prendre l’avion», explique la jeune femme de 22 ans. «Ma mère est venue me chercher aux Pays-Bas et, évidemment, elle s’est fait arrêter à la frontière. Mais elle a montré mon billet d’avion et tout s’est bien passé.»
Julie Meynen est donc rentrée d’Auburn, où elle vient d’achever quatre années d’études au sein de l’université des Tigers. Quatre années riches. À tous les niveaux : «Par rapport à 2016, quand je suis arrivée, j’ai progressé partout. Sur le plan de la natation, sur le plan mental, sur le plan personnel. Je ne suis plus le bébé qui allait à Rio !»
Même si elle connaîtra quelques moments plus compliqués que d’autres, «notamment quand on a changé d’entraîneur», la jeune Luxembourgeoise va totalement s’épanouir dans l’Alabama.
À un centième des JO
Et ses performances, tant scolaires – elle vient d’être une fois encore distinguée pour ses résultats – que sportives, seront excellentes. D’ailleurs, après avoir été élue rookie de l’année en 2017, elle vient de franchir un cap en étant tout simplement désignée meilleure athlète, tous sports confondus, de l’université : «C’était une immense surprise, je ne m’y attendais pas du tout. Je n’ai pas eu la chance de terminer l’année mais, jusque-là, j’avais fait de très bons résultats, avec plusieurs records», note-t-elle.
Effectivement, il suffit de regarder ses chronos pour comprendre que Julie Meynen, c’est du lourd. Si Raphaël Stacchiotti est le seul nageur officiellement qualifié pour les JO, il est quasiment acquis que le rendez-vous nippon, s’il a lieu, se tiendra encore une fois avec sa compatriote.
En effet, elle est vraiment tout tout près des minima requis pour aller à Tokyo. Sur le 50 m nage libre, elle a porté son record national à 24″78, soit exactement un centième de plus que le chrono demandé (24″77) et sur la distance reine, elle a couvert les deux longueurs en 54″44, contre 54″38 requis : «Même si j’ai de bonnes chances, je veux faire ma qualif. D’ailleurs, j’avais prévu de participer aux championnats nationaux canadiens pour faire le temps. Mais bon…»
Évidemment, le coronavirus est passé par là. Stoppant net la saison et privant Julie Meynen des championnats NCAA, le plus grand rendez-vous de l’année universitaire.
Elle peut à nouveau s’entraîner
Depuis la mi-mars, les piscines sont en effet fermées aux États-Unis et si elle s’entretient physiquement, la nageuse grand-ducale n’a pas pu nager pendant de longues semaines. Ça, plus un visa étudiant arrivant à expiration, autant de bonnes raisons de rentrer à la maison.
D’autant plus qu’avec son contrat olympique, elle fait, bien sûr, partie de ceux qui ont à nouveau le droit de s’entraîner. Une vraie bouffée d’oxygène : «Ça fait vraiment du bien ! On commence doucement, une fois par jour et cinq fois par semaine, tout le monde a des difficultés mais c’était bien.»
L’entraînement peut donc reprendre pour elle. Mais, pour l’heure, sans aucune réelle perspective en termes d’objectifs : «On ne sait pas du tout quand tout va reprendre. J’espère que les JO auront lieu mais on n’en sait rien.»
Quant à son avenir personnel, il se dessine encore en pointillés : «J’aimerais bien faire une année supplémentaire et continuer de m’entraîner jusqu’aux Jeux. On est d’accord avec l’université mais il faut voir avec l’immigration.» En attendant, elle est au Luxembourg. Ravie de retrouver ses collègues nageurs. Et de se mettre à l’eau !
Romain Haas