C’est le job, oui, mais quel travail quand même. Être équipier d’un leader sur un grand tour, comme Bob Jungels, et de surcroît du maillot jaune sur le Tour, c’est l’assurance d’avoir bien des égards. Avant le départ, comme bien après l’arrivée. Mais c’est surtout l’assurance de devoir se mettre à la planche sans sourciller.
Ce voyage en premier wagon du peloton ne veut pas dire voyager en première classe, non, au contraire. C’est plutôt, pour un équipier du maillot jaune, l’impression d’aller et d’aller encore au charbon, le vent en pleine poire. Bon, lundi ça donnait, de l’extérieur, l’impression d’un long marathon entre les gorges du Verdon jusqu’à Sisteron. Mettez un peu de flotte là-dessus, juste ce qu’il faut pour que personne ne file à la sieste. Des longs kilomètres à rouler et à encore rouler, pas trop vite pour ne pas revenir trop vite, puis enfin full gaz pour le sprint. Cela n’a pas totalement marché pour Bob Jungels et ses potes de Deceunicck-Quick Step puisque Sam Bennett a cédé le passage à cette bombe sur pattes qu’est Caleb Ewan.
Pour le reste, la règle a été respectée à la lettre. Sur le Tour bien plus qu’ailleurs, on se doit de défendre le maillot de leader puisqu’il n’y a pas plus belle vitrine, plus grand prestige. On verra ce soir si l’aventure de Julian Alaphilippe en jaune sur ce Tour 2020 est appelée à durer encore. Mine de rien, pour les coureurs de l’équipe belge, c’est bien plus important qu’il n’y paraît. Même a priori modérés, ces efforts pour tracter la meute, laissent, à la longue, fatalement des traces. Mais, c’est entendu, il est interdit de s’en plaindre !
Denis Bastien