Le président de la Fédération française d’athlétisme (FFA), André Giraud, a réclamé dimanche un report, au moins jusqu’à l’automne, des Jeux olympiques de Tokyo-2020 en raison la pandémie de coronavirus, appelant le Comité olympique français à « prendre position ».
« Tout le monde sportif s’accorde à dire que les Jeux ne pourront pas se tenir aux dates prévues », a souligné André Giraud en faisant notamment référence aux puissantes fédérations américaines de natation et d’athlétisme, ainsi qu’à la fédération espagnole d’athlétisme, qui ont appelé samedi au report des JO. « Envisageons, si la crise est endiguée d’ici fin mai, un report des Jeux à l’automne. Mais le plan C serait un report de 6 mois ou un an », a préconisé Giraud.
« On ne peut pas admettre que le CIO n’entende pas le sport olympique N.1 », a déclaré M. Giraud en rappelant que le président de World Athletics, Sebastian Coe, ancien patron des JO de Londres en 2012, avait lui-même estimé jeudi que les JO-2020, programmés du 24 juillet au 9 août, pourraient être reportés. Outre la préparation rendue impossible par le Covid-19, « comment réunir 11.000 athlètes dans moins de quatre mois dans le village olympique ? », s’est interrogé le patron de l’athlétisme français.
« Les athlètes sont dans une situation de stress et nous avons besoin de les rassurer. On ne peut plus attendre ! », a-t-il martelé à l’adresse du CIO mais également du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). « J’en appelle au CNOSF, qu’il agisse auprès du CIO. Il faut une position nationale solidaire », a encore ajouté Giraud.
« Aux Jeux, l’équipe de France est sous la bannière du CNOSF. La responsabilité au niveau national incombe donc au président du CNOSF (Denis Masseglie, ndlr) d’écouter ses fédérations et de prendre position », a estimé Giraud. « Que le CIO dise « on envisage plusieurs solutions », ce serait déjà quelque chose », selon lui. Le CIO maintient à ce jour sa volonté d’organiser les Jeux de Tokyo cet été. Mais il a commencé à consulter les comités nationaux olympiques (CNO) via un questionnaire sur l’impact de la crise du coronavirus sur la préparation aux Jeux.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est dit dimanche peu enclin à envoyer des sportifs au Japon pour les Jeux olympiques en pleine pandémie de nouveau coronavirus, après des appels de plusieurs institutions sportives à reporter les Jeux.
« Est-ce que j’ai vocation à demander la suspension des JO comme ministre de la Santé? Non. Est-ce que je me vois envoyer des athlètes aujourd’hui au Japon ou leur demander de se préparer dans de bonnes conditions? La réponse est non », a déclaré Olivier Véran au Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.
LQ / AFP