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L2 : un prince saoudien fan de la France et de Platini va racheter Châteauroux


"Je sais que Châteauroux n'est pas loin de Paris (environ 270 km), une autre raison de me faire plaisir quand je serai en France», a expliqué l'investisseur (photo d'illustration : Luis Mangorrinha).

Il adore la France, est fan de Platini, aime le sport et l’argent : le prince saoudien Abdallah ben Moussaed a confirmé à l’AFP le rachat imminent du club de Châteauroux, lanterne rouge de Ligue 2 qu’il espère bien faire « remonter au plus haut niveau ».

Ce riche investisseur a donné son feu vert au PDG de son groupe United World pour conclure l’accord à l’issue de négociations exclusives approuvées à l’unanimité en décembre par l’assemblée générale de la SASP Berrichone propriétaire du club.

« Nous nous intéressons à Châteauroux depuis un certain temps, et les négociations ont pris du temps. La position du club au classement de deuxième division est désormais très difficile, mais je suis optimiste quant à son avenir », a déclaré le prince Moussaed, passé de l’industrie au sport il y a une dizaine d’années.

« J’aime le sport et l’argent », avoue cet homme de 56 ans dont la fortune personnelle est estimée à 200 millions d’euros et a été investie en partie avec United World pour racheter des clubs de foot: l’anglais Sheffield en 2013, le belge Beerschot en 2018, l’indien Kerala United et l’émirati Al-Hilal United en 2020.

« Quand j’ai investi en Angleterre et en Belgique, j’étais heureux. Mais pour la France, j’ai un sentiment particulier car c’est un pays qui me rappelle l’enfance. Mes souvenirs sont nombreux et mon frère (le prince) Abdelrahmane y est né », dit-il.

« Je sais que Châteauroux n’est pas loin de Paris (environ 270 km), une autre raison de me faire plaisir quand je serai en France, outre les restaurants, les cafés et les balades dans le beau Paris », ajoute-t-il.

« Dans des circonstances normales, je visiterais le club (au moment de l’acquisition), d’autant plus que j’aime beaucoup la France, mais à cause des conditions de voyage (la crise sanitaire liée au Covid, ndlr), je ne peux pas y aller », regrette-t-il.

« Plusieurs objectifs »

Le PDG de United World, Abdallah Al-Ghamdi, « a vu le dernier match sur le terrain et s’est mis d’accord avec les officiels du club et le conseil d’administration » de la SASP Berrichone Football, détaille Moussaed, soulignant que l’accord serait annoncé « bientôt ».

Pour quel montant? Des médias français ont avancé la somme de 2,8 millions d’euros: « je pense que le montant est supérieur mais je ne veux pas le divulguer », dit Moussaed, persuadé que Châteauroux promis à la descente en National 1 (3e niveau) après quatre années passées en L2 peut remonter la pente.

« Notre projet n’est pas d’acheter des clubs de troisième division, nous achetons en première division. Sheffield United (monté de Championship en Premier League, ndlr) était l’exception, et maintenant Châteauroux est l’exception », dit Moussaed.

« Lorsque nous achetons un club, nous avons plusieurs objectifs: élever le niveau du club, les installations et le niveau de l’équipe. Le plus important est de le faire dans la durée », explique-t-il.

« Je suis heureux du fait que nous sommes propriétaires de clubs de trois des quatre pays ayant atteint les dernières demi-finales de la Coupe du monde (Angleterre, Belgique et France). Et parmi 44 joueurs principaux, 4 ou 5 viennent des académies de ces clubs », ajoute-il, avec une mention spéciale pour la France.

« J’ai suivi le football français depuis mon enfance, et mon équipe préférée en Coupe du monde était la France, à l’époque des Platini, Giresse, Tigana et Rocheteau. Quand j’étais jeune, Platini était mon joueur préféré quand il évoluait en Italie (avec la Juventus) », se souvient Moussaed qui a eu l’occasion de rencontrer l’ancien capitaine des Bleus quand il était ministre des Sports.

Et après Châteauroux, d’autres clubs en vue? « Nous allons maintenant arrêter d’investir pendant environ un an, pour dynamiser nos clubs. La gestion d’un club n’est pas simple. Nous ne voulons pas nous étendre au-delà de notre potentiel humain », conclut-il.

AFP