La route vers Paris commence en Scandinavie. Avant de s’atteler à l’objectif de conserver, dans huit mois à domicile, son titre olympique, l’équipe de France féminine de hand, ambitieuse dans le jeu, fait un détour par le nord de l’Europe et un Mondial dont elle figure parmi les favoris.
Ce périple, qui prendra fin dans la capitale française en août, débute jeudi (20h30) contre l’Angola à Stavanger, au sud-ouest de cette Norvège bourreau des cœurs bleus ces dernières années.
La dernière fois à l’Euro-2022, achevé au pied du podium. Un résultat décevant après une année 2021 faste (or olympique et argent mondial) qui a poussé le sélectionneur Olivier Krumbholz à ouvrir le chantier du jeu offensif pour ajouter une corde à l’arc tricolore, dont les flèches « défense » et « jeu de transition » font depuis longtemps mouche, beaucoup moins celle labellisée « attaques placées ».
Pour franchir un palier offensif, les Bleues ont eu des devoirs de vacances cet été, avec un stage hors fenêtres internationales en juillet entre Capbreton (Landes) et la Norvège.
« Quand le niveau va s’élever, on sera moins brillants sur le jeu sur tout le terrain donc ça va mettre le focus sur l’attaque placée » souligne le sélectionneur Olivier Krumbholz, qui voit déjà des progrès dans le secteur.
« Il y a plus de continuité dans le jeu, de fluidité. L’assimilation rentre tranquillement. Après, est-on plus efficace ? C’est la grande question » ajoute-t-il, à laquelle les quatre matches disputés cette saison n’ont pas permis de répondre.
« Ne pas se faire attraper »
L’Italie (50-16) et la Lettonie (55-8) dans le cadre des qualifications à l’Euro-2024, le Sénégal (32-19) et à un degré moindre la Corée du Sud (36-19) le week-end passé en amical, n’ont représenté qu’une trop faible opposition pour jauger les progrès offensifs.
Le premier tour ne le permettra guère davantage (Angola, Slovénie et Islande), même si le groupe de la France n’est pas le plus abordable.
« Je ne pense pas qu’il autorisera des erreurs ou nous permettra de nous perfectionner (en vue de la suite, NDLR). On doit impérativement gagner tous les matches pour faire le plein de points » en vue du deuxième tour afin de se qualifier en quarts de finale estime la gardienne Laura Glauser.
L’Angola, champion d’Afrique, constitue un hors d’œuvre qui peut s’avérer un poil indigeste si les Bleues prennent le match à l’envers, selon Krumbholz: « C’est très agressif en défense par moments, voire un peu maladroit, donc il va falloir faire voyager la balle pour ne pas se faire attraper. »
Pas d’objectif
Mais le plat de résistance n’arrivera qu’au deuxième tour, en la personne de l’hôte norvégien, avant de probablement retrouver en quarts de finale (disputés à Trondheim en Norvège comme le deuxième tour) les Pays-Bas ou l’Espagne.
Si les Bleues, qui par rapport à l’Euro-2022 enregistrent le retour de blessure de la demie centre Méline Nocandy mais sont privées de la gardienne Cléopâtre Darleux (commotion cérébrale), voyaient ensuite Herning (Danemark), lieu du dernier carré, l’objectif serait atteint ?
« Ce n’est pas ma philosophie de fixer un objectif car si on ne le réalise pas, on risque de remettre en cause tout le travail effectué. Et à 6 mois des Jeux, il est important que l’équipe de France puisse travailler sereinement » a répondu Krumbholz, qui a choisi de se passer la patronne de la défense des dernières années, Béatrice Edwige (35 ans).
Les Jeux de Paris, un horizon final majeur cependant encore lointain. « Tout le monde sait très bien que ce qui nous est demandé est le meilleur résultat possible au cours de l’été prochain. Ceci dit, on aimerait bien faire quelque chose de bien sur ce Mondial » affirme le sélectionneur des Bleues, sacrées championnes du monde en 2003 et 2017.