La formule retenue pour la prochaine campagne européenne – qui débutera le 18 août pour le Fola et le 27 pour les autres clubs – proposera des duels sur une seule rencontre. Cela peut aller très vite.
La version de cet été sera pour le moins originale : sortis du barrage donnant accès à la phase de poules de la Ligue des champions, tous les tours se dérouleront sur un seul match. Un quitte ou double qui peut avoir ses avantages et ses inconvénients.
Comment les compétitions européennes vont-elles se passer ?
Aleksander Ceferin et son comité exécutif, qui voient les campagnes européennes 2020/2021 débuter avec plus d’un mois de retard sur la formule habituelle ont décidé de ne pas amputer la compétition du moindre tour, ce qui aurait conduit mécaniquement à augmenter le nombre de poules en automne, mais plutôt de limiter le nombre de matches permettant de franchir chaque étape.
Finis donc, les matches aller-retour. Un tirage au sort déterminera quel club disputera le match unique dans son stade.
Comment diable est-ce que l’on se qualifie ?
Reste à savoir exactement comment l’on se qualifie. Pendant des décennies, la notion de but à l’extérieur s’est incrustée dans le cerveau des suiveurs du football mondial. Avec une fois 90 minutes seulement pour départager deux équipes, tout s’écroule : une équipe qui devra disputer ce seul match à l’extérieur jouira-t-elle toujours de l’avantage du but inscrire à l’extérieur histoire de rééquilibrer les chances, ou un match nul 1-1, 2-2… donnera-t-il lieu à des prolongations voire à des tirs au but. On attend les précisions car si ces données habituelles ont été abolies pour la phase finale de la Ligue des champions qui se jouera elle aussi en tournoi à une rencontre qualificative (voir ci-dessous), tout le monde jouera là… à l’extérieur.
Quel est le calendrier mis en place ?
L’UEFA n’a pas encore communiqué, a priori officiellement, la date du tirage au sort des premiers tours de l’Europa League et de la Ligue des champions. Mais les dates des matches sont, elles, au moins fixées ce qui donne une temporalité aux entraîneurs du Grand-Duché.
Champions League 2020/21
Tour préliminaire : 8 et 11 août
1er tour de qualif. : 18/19 août
2e tour de qualif. : 25/26 août
3e tour de qualif. : 15/16 septembre
Barrage : 22/23 et 29/30 septembre
Phase de groupe : 20/21 et 27/28 octobre, 3/4 et 24/25 novembre, 1er/2 et 8/9 décembre
Europa League
Tour préliminaire : 20 août
1er tour de qualif. : 27 août
2e tour de qualif. : 17 septembre
3e tour de qualif. : 24 septembre
Barrage : 1er octobre
Phase de groupe : 22 et 29 octobre, 5 et 26 novembre, 3 et 10 décembre.
Ce sont les 1er et 2 octobre, en Grèce, qu’aura lieu le tirage au sort des poules si d’aventure un club luxembourgeois se qualifie. Avec cette certitude curieuse : le Fola pourrait se qualifier pour la phase finale de la Ligue des champions ou de l’Europa League en cinq petits matches. Ce sera quatre seulement pour Differdange, Pétange et le Progrès, s’ils veulent marcher dans les traces toutes fraîches du F91.
Qu’en pensent les clubs luxembourgeois ?
Ils n’ont pas encore vraiment eu le temps d’analyser les implications du communiqué de l’UEFA. Mais leur première impression est mitigée. «On sort d’une période difficile, ce sont des gens intelligents et j’imagine qu’ils ont fait au mieux», lance Fabio Marochi, président du Progrès. «C’est un peu dommage quand même, ronchonne son voisin de Differdange, Fabrizio Bei. Là, tout peut continuer très vite ou se finir très vite. Avant, au moins, on avait le temps d’y penser une semaine. Chaque nouveau match sera une finale quoi…»
Il est vrai que l’arme est à double tranchant. Elle optimise les chances de passer contre un adversaire plus compliqué puisqu’elle permet de ne le prendre que sur un match et peut-être même à domicile. Elle les réduit en théorie contre un adversaire plus prenable.
Au niveau financier, cela va donner quoi ?
Voilà un point sur lequel les clubs du pays vont vite se pencher. En difficulté financière comme tout le monde en Europe, ils préféreraient ne pas avoir à s’asseoir sur une partie de l’argent qui leur était promis avant que le coronavirus ne vienne semer le trouble. Un peu plus de 200 000 euros, à la louche, en moyenne. L’UEFA débloquera-t-elle les mêmes sommes avec un seul match à jouer plutôt que deux? «Ce serait très intéressant si les sommes restaient identiques, avoue Marochi. Vous imaginez si vous organisez le match à domicile en plus?»
Quel sera le protocole sanitaire mis en œuvre ?
C’est encore flou là aussi, et l’on se rend compte que même si l’on a le cadre, il nous manque désormais la toile. Le communiqué de l’UEFA indique que «des directives détaillées seront finalisées au cours des prochaines semaines afin qu’un plan sanitaire complet puisse être mis en place pour protéger la santé de tous les participants aux matches de l’UEFA, lorsque les compétitions reprendront». Entre les lignes, sachant l’envie que l’instance faîtière a de verrouiller ses compétitions, avec l’assurance de ne pas voir se multiplier les anicroches – ou pire, des annulations – , les tests resteront vraisemblablement au menu des clubs européens, sauf contre-ordre. Avec des coûts violents à la clef. On rejoint là le souci financier évoqué plus haut. Qui devra faire le clair sur un autre aspect : celui de la réception du public pour ces rencontres. L’UEFA évaluera là régulièrement la situation sur le continent afin de déterminer quand les spectateurs pourraient commencer à revenir, graduellement, dans les stades.
Julien Mollereau